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Politique Publié le samedi 17 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Crise du carburant en Côte d`Ivoire : Comment les transporteurs ont fait plier Gbagbo

Au lieu de 15f, l'Etat a finalement consenti à une baisse de 30f sur le prix du litre du gasoil. Les transporteurs qui n'ont pas obtenu totalement satisfaction ont tout de même accepté de suspendre leur mouvement de grève. Dessous et facteurs déterminants d'une négociation très serrée.

C'est jeudi soir, aux alentours de 19 heures que tout s'est joué. Le chef de l'Etat qui espérait avoir les transporteurs grévistes à l'usure a fait appeler ces derniers par son porte-parole, Coulibaly Gervais pour leur faire cette proposition : "Est-ce que vous et nos camarades seraient prêts à reprendre le travail si l'Etat vous accordait une réduction de 30f sur le prix du litre de gasoil ?"

Le porte-parole de la présidence de la République expliqua en effet à ses interlocuteurs que le chef de l'Etat qui tient à mettre fin à cette crise du carburant entre l'Etat et les transporteurs vient de faire par ce geste une concession majeure, un grand sacrifice. Car dans cette affaire, poursuit M. Gervais Coulibaly, le chef de l'Etat n'a pas une marge de manœuvre aussi importante qu'on le pense. L'Etat est un tout, équilibré. Si on le prive de ses ressources, il ne pourra plus répondre à ses obligations vis-à-vis de la nation.

Les transporteurs prennent bonne note de la nouvelle donne, mais sont loin d'être satisfaits. Ils ne donnent pas tout de suite une réponse à l'émissaire du chef de l'Etat. Une décision de cette importance ne peut être prise sans informer et recueillir l'avis de la base. Le vendredi, c'est-à-dire hier, tout le monde est informé des nouvelles intentions de l'Etat. Les transporteurs boudent l'offre qu'ils jugent insuffisante. Des manifestations éclatent à Abidjan et à l'intérieur du pays. La police les réprime avec la violence coutumière. Des blessés à San Pedro, Abobo, Daloa et Gagnoa notamment.

Cette tournure des événements n'est pas prévue par les transporteurs qui voulaient un mouvement pacifique et non violent. De plus, il faut dire que les réactions de soutien de la classe politique nationale ont un peu gêné les leaders du mouvement de grève. "Si les gens en face pensent qu'il y a une récupération politique, c'est foutu. Le combat risque d'être dénaturé, ça va poser un autre problème et on ne pourra plus gérer les conséquences. Voyez-vous ce qui s'est passé à Abobo, s'il y a mort d'homme, nous devenons immédiatement des cibles. Car on va chercher les leaders syndicaux qui ont lancé le mouvement qui a débouché sur des morts. C'est pour cette raison que les transporteurs ont jugé nécessaire de suspendre leur mot d'ordre de grève. On appuie légèrement sur le frein, mais la voiture continue sa course", explique Eric Diabaté, président du comité de crise intersyndicale des transporteurs et auxiliaires.

Pour lui, "c'est la détermination, la volonté, la discipline et l'organisation des transporteurs qui ont permis d'obtenir ces résultats. Tout le monde nous a soutenus, la population a compris qu'on se battait aussi pour elle. Je pense qu'après cette crise, les choses ne vont plus se passer comme avant", pense-t-il.

Akwaba Saint Clair
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