Le grand marché de Koumassi ressemblait hier, à un champ de bataille. Tables, étals, bacs, tabourets …Tout était bon pour empêcher les véhicules de circuler aux alentours du marché situé non loin du cimetière municipal de la commune. Le boulevard du 7 décembre menant au grand carrefour a été occupé pendant près de deux heures par des femmes en colère. Munies de sifflets et de bâtons avec lesquels elles frappaient des boîtes vides, ces femmes pour la plupart venues du grand marché, criaient leur colère contre le pouvoir. «Diminuez le gas-oil ! On a faim!», scandaient-elles à tue-tête, sous le regard approbateur des riverains. Les véhicules au niveau du carrefour du grand marché et du 7 décembre étaient systématiquement refoulés. Le commissaire du 36ème arrondissement et ses hommes essayaient de raisonner ces mères de famille, visiblement excédées par la situation difficile qu’elles vivaient depuis cinq jours. Mais un langage de sourds semblait s’instaurer entre les gardiens de l’ordre public et leurs interlocutrices du jour, conduites par Mmes Gbané et Honorine Assoa. «On a faim. Nos maris ne travaillent pas. Le commerce, c’est ce que nous faisons pour vivre et pour nourrir nos enfants. Et voilà qu’on augmente le carburant. Comment on va faire? Ils n’ont qu’à nous tuer en même temps», s’écriait une dame prête à en découdre, entourée d’autres dames qui défiaient les policiers. Visiblement à court d’arguments pour convaincre des femmes plus que déterminées à occuper la rue, le commissaire et ses hommes battent en retraite non sans avoir tenté une dernière médiation. Comme si elles sentaient le danger, une partie des manifestantes a décidé de quitter la zone du marché pour se rendre au boulevard de 7 décembre. Un mouvement qui n’a pas du tout plu aux forces de l’ordre qui ont décidé de charger et de les disperser au gaz lacrymogène. Mais à peine le gaz dissipé, les manifestants réoccupent la voie, empêchant les voitures de circuler. Au moment où les cris et les sifflets résonnaient de plus belle, un cargo de la Compagnie républicaine de sécurité 2 apparait. Sans ménagement, les hommes en treillis commencent à disperser les manifestants. C’est le sauve-qui-peut. Non loin de l’Eglise saint Etienne, une dame enceinte assise devant sa cour est prise à partie par des éléments de la CRS 2. La pauvre essuie une pluie de coups et s’écroule. Le cargo de la CRS 2 se retire. Un attroupement se fait autour de la victime. Un cargo des gendarmes est aperçu. Les manifestantes indignées décident de l’affronter. Mais les gendarmes viennent en amis. Ils entrent en négociation avec Mme Honorine Assoa, la coordinatrice principale du mouvement et ses camarades. Un dialogue s’installe entre les deux camps.
Finalement, on décide d’évacuer la victime à l’hôpital de Koumassi. Le cargo bleu sert d’ambulance. La malade reçoit les premiers soins. Sa vie n’est pas en danger. La nouvelle parvient aux manifestantes. Tout le monde est rassuré. On décide de libérer la voie. La foule se disperse par petits groupes. Chacun rentre chez lui. Non sans promettre de remettre cela si la situation ne change pas. Mais aux dernières nouvelles, M. Yacouba Diakité, le porte-parole du comité de crise des transporteurs, annonce la levée de la grève. Les transporteurs, selon ses dires, ont obtenu 30 FCFA de réduction sur le carburant. Une information qui fera certainement baisser la tension après cinq jours infernaux.
Jean-Claude Coulibaly
Finalement, on décide d’évacuer la victime à l’hôpital de Koumassi. Le cargo bleu sert d’ambulance. La malade reçoit les premiers soins. Sa vie n’est pas en danger. La nouvelle parvient aux manifestantes. Tout le monde est rassuré. On décide de libérer la voie. La foule se disperse par petits groupes. Chacun rentre chez lui. Non sans promettre de remettre cela si la situation ne change pas. Mais aux dernières nouvelles, M. Yacouba Diakité, le porte-parole du comité de crise des transporteurs, annonce la levée de la grève. Les transporteurs, selon ses dires, ont obtenu 30 FCFA de réduction sur le carburant. Une information qui fera certainement baisser la tension après cinq jours infernaux.
Jean-Claude Coulibaly