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Société Publié le samedi 17 avril 2010 | Le Patriote

Grève des chauffeurs : L’Etat baisse la culotte

Intimidation, manipulation, ventilation de fausses déclarations, bruits de couloir, tentative de récupération, menaces de mort. On aura tout essayé pour saper ou foirer la grève des chauffeurs de taxis-compteur, wôrô-wôrô, et de cars, déclenchée le lundi dernier pour protester contre l’augmentation des prix du carburant à la pompe. Cette fois, ce ne fut pas un coup d’épée dans l’eau. Diakité Yacouba, président du Collectif des fédérations des chauffeurs professionnels de Côte d’Ivoire (CFSCP-CI) et sa base qu’on croyait vulnérables, ont tenu la dragée haute dans le bras de fer qui les opposait à Laurent Gbagbo et son gouvernement. Durant cinq jours, affichant une détermination inébranlable, ils ont réussi à paralyser l’activité économique sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Cette grève, qui avait pour chef de revendication, la reprise en compte du permis à trois volet, l’arrêt des tracasserie portant sur le contrôle du registre de commerce, la clarification des attributions des structures que sont la SONATT et la DGTTTC, la signature du décret portant création du fonds de soutien au développement du transport (FSDT) et principalement la réduction du coût du litre du gasoil à la pompe a pris fin hier. Les principaux initiateurs au sortir d’une rencontre avec le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo ont levé le mot d’ordre de grève. « Nous avons obtenu à l’issue des négociations avec les autorités la réduction du prix du litre de gasoil de 30francs à la pompe et la signature du décret portant création du fonds de soutien de développement du transport », a indiqué Diakité Yacouba à la presse. Face à la détermination des chauffeurs, les autorités étatiques qui faisiaient la sourde oreille ont fini par amorcer la reculade en cédant sur plusieurs points. Entre autres, la reprise en compte du permis à trois volets, l’arrêt des tracasseries portant sur le contrôle du registre de commerce…et la réduction de 30 francs. Qui semble insignifiant devant l’exigence des chauffeurs qui réclamaient une réduction de 100 FCFA. Les Ivoiriens, après une semaine de calvaire, faite de marches à la recherche de leur pitance quotidienne, renoueront probablement avec leur séquence de vie quotidienne rythmée par les bruits familiers de klaxon de wôrô-wôrô, gbakas et autres taxis-compteur.

Moussa Keita
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