Un tien vaut mieux que deux tu l’auras. Les transporteurs ont décidé après cinq jours de grève de reprendre le volant. Ils estiment avoir obtenu quelques acquis. Le Gouvernement a accepté finalement de baisser le prix du gasoil et de revenir à l’ancien prix d’avant le 1er avril, c’est-à-dire, 615 Fcfa le litre. Il est vrai, les transporteurs ont obtenu une victoire mais ils ne doivent pas baisser les bras. Car, 615 Fcfa, est loin des prix pratiqués dans la sous-région. En effet, déjà à Bouaké, le gasoil est à 550 Fcfa le litre ; au Burkina il est à 575 Fcfa ; au Ghana il s’achète à 450 Fcfa ; au Mali il s’obtient à 535 Fcfa. Au Niger, Sénégal et Togo, le gasoil s’achète respectivement à 296 Fcfa, 574 Fcfa et 500 Fcfa le litre (voir tableau). A y voir de près, même si les transporteurs ont eu le mérite de revenir à l’ancien prix, force est de reconnaître qu’ils paient toujours plus cher le carburant que dans les autres pays qui ne produisent pas une goutte de pétrole encore moins ne possèdent une raffinerie. Si le gouvernement a finalement accepté de revenir à l’ancien prix, c’est qu’il peut faire mieux. Quand on sait que l’Etat, acculé, pouvait encore reculer. Il importe donc aux transporteurs de maintenir la pression et de ne plus évoluer en rangs dispersés. 30 Fcfa c’est bien mais 100 Fcfa de réduction c’est mieux, surtout quand l’on se réfère aux prix pratiqués dans la sous-région et principalement au Burkina Faso qui s’approvisionne en Côte d’Ivoire.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA
