La crise qui a secoué le milieu des transports a occasionné l’intervention de plusieurs autorités ivoiriennes. Tout le monde voulait se faire voir ou se faire entendre et démontrer qu’il pouvait régler le problème en un tour de main en usant de roublardise ou de division. En effet, l’on se rappelle que dès les premières heures de la grève, Gervais Coulibaly, porte-parole du président Laurent Gbagbo, a rencontré à plusieurs reprises des grévistes. Comme il avait réussi une première fois à décanter une grève, il s’est encore cru investi du don de médiateur. Mais, la vérité d’hier n’étant pas celle d’aujourd’hui, et les mêmes méthodes qu’il avait utilisées ne pouvaient prospérer cette fois-ci. Gervais Coulibaly a échoué car il avait commencé à rencontrer des personnes non représentatives. Avec pour objectif de briser cette grève dès le départ. Et même quand il arrivait à les convaincre et que ceux-ci se retrouvaient à la Rti pour une déclaration, le travail ne reprenait pas. Hier encore, aux environs de 11h, selon des sources bien introduites, la deuxième épouse du président est rentrée dans la danse et a convoyé des transporteurs (5 groupes de 10 personnes) de sa région dans les bureaux de Gervais Coulibaly, au niveau de l’ancien Monoprix, vers la gare sud. Elle leur a demandé de les aider à rentrer en contact avec les leaders des grévistes afin de leur parler. Avant de prendre congé de leurs hôtes, chaque groupe de transporteurs, selon nos informations, a reçu la somme de 200 000 Fcfa. Rendez-vous a été pris pour aujourd’hui. Outre Gervais Coulibaly, il y a le ministre des Transports, Albert Flindé qui s’est aussi empressé d’aller sur le Plateau de la télévision pour expliquer que le mouvement de grève était terminé alors qu’il savait pertinemment que ceux qui devaient faire la déclaration n’étaient pas représentatifs. Tout cela a irrité des transporteurs qui étaient en négociation jeudi dernier, au 15ème étage de l’immeuble Sciam, avec le ministre des Mines et de l’Energie, Augustin Komoé qui a avait décidé d’user de patience avec les grévistes qu’il rencontrait, après des échanges avec des consommateurs. Le ministre Komoé compte tenu de la situation, ne s’est pas rendu jeudi à Jacqueville où le président Gbagbo devait rencontrer les populations de la région. Durant les discussions, il a même ramené à la table des négociations les transporteurs qui avaient décidé de claquer la porte. Les longues consultations entamées à 16h se sont terminées finalement après minuit. Soit aux environs de 2h. C’est à partir de cette rencontre qu’une décrispation a commencé à se faire sentir avec une baisse de 30 Fcfa au total. Donc un retour à l’ancien prix, c’est-à-dire 615 Fcfa le litre du gasoil. Hier, il s’est rendu à la Bourse du Travail, à Treichville, au vu et au su de tout le monde pour essayer de rassurer les transporteurs et les amener à accepter la décision, promettant que l’Etat ferait d’autres actions. Comme on le voit, diverses méthodes ont été employées dans la résolution de cette crise. Il faut en tirer les conséquences.
Jean-CLaude Coulibaly
Jean-CLaude Coulibaly
