Sanglé dans un boubou bazin, Touré Adama est apparu sur le plateau du journal télévisé de 20 heures, d’hier, sur La Première, pour annoncer la levée du mot d’ordre de grève lancé depuis cinq jours par le Collectif des fédérations des syndicats des chauffeurs professionnels de Côte d’Ivoire (CFSCP-CI). Mandaté, selon lui, par le patronat des transporteurs routiers de Côte d’Ivoire, Touré s’est prévalu un titre qui est loin d’être le sien. Porte-parole des grévistes. Et pourtant, cet homme connu pour ses revirements et son double jeu est loin de l’action entreprise par le CFSCP-CI. Avant même le début de la grève, le lundi dernier, le patronat, dont il est membre, avait dégagé toute participation. Pis, il a avancé «ne pas être concerné par cette grève». Alors d’où vient-il que c’est le patronat, par l’entremise de Touré Adama, qui décide de la levée du mot d’ordre ? Une action dont il n’est pas instigateur ? «Ils sont achetés. Touré Adama et son groupe sont des achetés et des profiteurs de grève. Ils ont refusé de nous soutenir au départ», martèle le collectif des chauffeurs. Comment ont-ils été achetés et par qui ? «On devrait être reçu par le Premier ministre à 16h (hier, ndlr). Avant cette rencontre, ils (Touré Adama et le patronat) donné leur accord pour suspendre la grève. En plus, pendant qu’on était en négociation avec le président Fologo pour une réduction de 60 F CFA sur le prix du gasoil, ils ont paraphé un accord avec 30 F CFA. Ce n’est pas juste. Ils ont fait de la récupération et nous disons non ! Touré Adama, Diaby et autres nous ont trahis» Soit ! Mais qu’est-ce qui a motivé la déclaration faite à la télévision par Diakité Yacouba, le président du CFSCP-CI. La réponse du concerné est sans ambages : «Des pressions ont été exercées sur ma famille, sur mes enfants. Sans oublier les menaces dont j’ai été victime». C’est dire que l’arrêt de travail de cinq jours était pour obtenir 30 F CFA de réduction alors. «Non ! Nous allons réfléchir et voir les nouvelles orientations», conclut le président du CFSCP-CI sous un ton étouffé et meurtri. Meurtri de la trahison dont les chauffeurs ont été victimes. Par la faute du patronat, de profiteurs, au nombre desquels Touré Adama. Ces patrons, négriers des temps modernes dont seule la survie n’a que de sens. Quitte à savoir si les chauffeurs qu’ils emploient mangent décemment, se logent convenablement, scolarisent leurs enfants,…Seule la recette rapportée n’a d’importance à leurs yeux. Alors il faut briser cette grève qui nous a tant causé de préjudices. Ce que le patronat a fait par la voix de son griot de service, Touré Adama. Ces monnayeurs de grève sans foi, sans compassion pour ces milliers de personnes (chauffeurs) qui font leur existence. Triste tout cela !
OUATTARA Gaoussou
OUATTARA Gaoussou
