Crise du carburant : Comment les grévistes ont sauvé les consommateurs

Ce n`est certainement pas la première fois que des grévistes réalisent un exploit en se déterminant à respecter l`exécution de leur mot d`ordre de grève sur une période relativement longue. Et obtenir, in fine, une suite favorable à leurs revendications. Sentant une réelle complaisance dans le comportement de leurs responsables syndicaux, des syndiqués réunis dans le cadre d`un comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires des transports (Ccsaat), ont décidé de prendre leur destin en main. Toutes les tentatives de persuasion et de dissuasion ayant échoué le vendredi 10 avril 2010, les membres de ce comité dit de crise ont entamé, du lundi 12 avril au vendredi 16 avril, leur grève. Qui a été couronné de succès puisque l`Etat, au départ réticent devant les revendications dont la principale portait sur le prix du carburant, a été contraints, de reculer pour finalement leur accorder une réduction de 30 F sur le coût du gasoil. Une victoire remportée par les transporteurs, certes, mais qui traduit toute la volonté de ceux-ci de porter la souffrance de tous les consommateurs vivant sur le territoire ivoirien. Par son action, le comité de crise a sauvé les consommateurs qui seraient tout simplement obligés de payer un coût de transport majoré. On ne saurait ignorer qu`une majoration des prix du carburant influe négativement sur le coût de la vie, à tous les niveaux : transport, marchandises, produits de grande consommation, le logement…C`est donc un acte majeur que viennent de poser les grévistes pour le grand soulagement des populations. Et cela mérite d`être salué. Au moment où les activités reprennent pour que les décideurs continuent d`encaisser leurs taxes multiples et appauvrissant les usagers. Une fois encore, le gouvernement aura démontré que le peuple ivoirien est le cadet de ses soucis. Il donne ainsi raison à Doukoua Godé, président de la Fédération des associations de consommateurs de Côte d`Ivoire (Fac-ci) qui affirme qu`"on a l`impression que l`Etat veut faire mal aux consommateurs".

P. Tadjau