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Économie Publié le lundi 19 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Gbagbo se moque de la souffrance du peuple

Pendant près d'une semaine, la Côte d'Ivoire n'a pratiquement pas travaillé du fait de la grève des transporteurs qui obligea les populations à la marche ou à rester chez elles. Pour la levée du mot d'ordre de cette grève, l'on constate qu'il a fallu que le Chef de l'Etat, à travers son porte-parole, veuille faire réduire le prix du gas-oil de 30F. Ce qui montre bien que c'est sa volonté qui faisait blocage.
Si jusque-là, le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo, à travers Gervais Coulibaly, son porte-parole, n'avait pas encore consenti à faire diminuer le prix du litre du gas-oil à la pompe, la grève des transporteurs se poursuivrait toujours. Avec son corollaire de misère pour les populations. Et pourtant, Laurent Gbagbo aurait bien pu faire baisser le prix du carburant en donnant des instructions pour le suspension de certaines taxes de l'Etat sur le coût à la pompe. Dès le premier jour ou le deuxième jour du mouvement de grève, il aurait pu faire ce qu'il a fait le vendredi. Il aurait certainement sauvé des vies, à travers le pays. On sait que le blocage du transport, dans un pays pauvre comme la Côte d'Ivoire où une seule personne sur 50 peut avoir une voiture, signifie beaucoup de dégâts socioéconomiques. Notamment, combien de malades ont dû mourir faute de transport pour joindre l'hôpital ? Combien d'entreprises ont tourné au ralenti ou n'ont pas tourné du tout ! Que de produits de consommation courante ont été avariés sur place faute d'acheminement dans les marchés ! Quand on sait ce que perd un pays dont l'administration, les entreprises, les marchés… ne fonctionnent pas, on se demande pourquoi le Chef de l'Etat a pris son temps et a regardé faire alors qu'il pouvait faire baisser le prix du carburant dès le premier jour du débrayage ? Pourquoi a-t-il attendu environ une semaine avant de faire ce qu'il pouvait faire le premier jour pour soulager son peuple ? D'aucuns diront qu'il a fait une fois de plus de la politique pour démontrer aux yeux de tous qu'il est le dernier rempart et que c'est bien lui qui a la décision. Mais alors quelle est cette politique qui consiste à toujours sacrifier le peuple sur l'autel de sa grandeur personnelle ? On a encore son discours du 20 septembre 2002 dans lequel il disait : " Je suis revenu prendre ma place devant mes hommes pour me battre… si quelqu'un vient vers moi avec un rameau d'olivier, je l'embrasse, mais s'il vient avec une épée en main, je sors mon épée. Jamais je ne vais négocier avec des hommes en armes… ", alors que tout le monde, dont le Président Bédié, lui demandait de recevoir et de négocier avec les insurgés. Ce n'est que cinq ans après et des centaines de morts, la partition du pays et d'innombrables dégâts qu'il parla de dialogue direct. Il a alors négocié avec les rebelles toujours en armes. Pourquoi avoir laissé détruire tant de vies humaines ? Il a également attendu près d'une semaine après le déclenchement de la grève des médecins pour accéder à leurs revendications. Pendant ce temps, combien d'hommes et de femmes sont-ils morts dans les hôpitaux ? Le Chef de l'Etat avait là aussi voulu montrer que c'est lui qui a la décision…Il en a été de même dans la crise de la CEI. Il a laissé faire et perdurer, il y a eu encore mort d'hommes dans les échauffourées du contentieux électoral avant qu'il ne consente à remettre la CEI en place dans sa mouture initiale. Dans la crise du transport, l'on a constaté que les différents ministres qui ont eu à discuter avec les transporteurs étaient certes les ministères techniques de tutelle à plusieurs degrés, mais ils n'avaient aucun pouvoir de décision quant à la réduction du prix du carburant. D'où le blocage des négociations qui ont traîné pendant cinq jours. Il a fallu que Laurent Gbagbo le veuille pour que la situation soit débloquée. Chacun des observateurs a noté que quand il s'agit des questions économiques et financières, seul Laurent Gbagbo a la décision. La question est de savoir pourquoi, avec les solutions en main, prend-il toujours son temps, quitte à ce que le peuple souffre et meurt ?
Eddy PEHE




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