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Économie Publié le lundi 19 avril 2010 | Le Patriote

Durcissement de la grève des transporteurs - San-Pedro, ville morte, ville fantôme

La ville de San-Pedro, particulièrement les quartiers riverains du marché (le grand Bardot, Colombie, Victor Ballet, Sotref …) jusqu’à Séwéké en passant par le grand rond point de la gare routière, étaient sous les tirs et la fumée asphyxiante et larmoyante de gaz lacrymogène ce vendredi 16 avril 2010. C’était la débandade générale. Les gens s’enfuyaient dans tous les sens, mouchoir sur le nez, se protégeant de l’acre odeur du gaz lacrymogène. Selon des témoignages concordants, des jeunes gens auraient, la veille, circulé et annoncé à la population, aux commerçants et autres vendeurs de ne pas ouvrir leurs magasins : « Allo, allo ! Demain vendredi, n’ouvrez pas vos boutiques et magasins. Pas de marché, tout le monde en congé » auraient-ils lancé. Le message a semble-t-il, été perçu 5/5 car beaucoup de commerçants n’ont pas ouvert. En ce genre de circonstance, comme toujours, les FDS, dont la police et la gendarmerie, sont sorties pour patrouiller. Que s’est-il donc passé ? A la surprise générale, des bruits de tirs de grenades lacrymogènes fusent de partout et la fumée plane sur la ville jusque dans des quartiers. Chacun ‘’se cherche’’ comme dirait l’homme de la rue. Entre le rond point de la gare et les stations Texaco et Oilibya, six grenades ont été lancées bien qu’il n’y avait aucune manifestation particulière. Le grand marché de la ville avait toutes ses grilles fermées. Aux alentours, tous les magasins avaient baissé pavillon. Seuls quelques femmes, devant leurs étals, étaient sur le qui-vive, prêtes à prendre le large en cas d’alerte. Toutes les grandes voies étaient dégagées après le passage des 4X4 des forces de l’ordre. Dans ce cafouillage, lorsque passait la police ou la gendarmerie, des jeunes gens déposaient des pneus usés sur la voie afin de les brûler en attendant leur retour. De vielles tables et des bancs jonchaient la voie. Du rond point de la gare, en partance pour le centre ville, ou pour Grand Béréby, pour Soubré ou Sassandra, ces voies principales étaient désespérément vides, point de circulation. San-Pedro était devenue une ville morte, une ville fantôme où seules les FDS étaient visibles. A l’analyse, cette sortie musclée des forces de l’ordre n’a-t-elle pas aidé les grévistes à atteindre plus rapidement leur objectif qui était de transformer San-Pedro en ville morte ? L’on est tenté de répondre par l’affirmative. Cependant, des bruits persistants faisaient état de ce que la police aurait tiré à balles réelles sur certains manifestants. Après investigations, deux victimes ont accepté de se confier à Le Patriote. (Voir interview)
SORY BLINTIAKA (Correspondant)

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