Le droit à la grève, n’a t-il plus droit de cité en Côte d’Ivoire ? Question banale, mais qui mérite d’être posée. Pour avoir en effet déclencher un mouvement de grève, suivi à 100% , Diakité Yacouba est dans le viseur du pouvoir mais aussi de certains syndicalistes du monde du transport. Samedi dernier, le président du collectif des fédérations des syndicats des chauffeurs professionnels de Côte d’Ivoire (CFSCP-CI) a manqué de peu de passer de vie à trépas. Des individus non encore identifiés ont essayé de lui faire la peau. Pour y arriver, sa voiture a été filée d’Adjamé à Cocody où il avait rendez-vous avec un ami. Son salut, il le doit aux éléments de l’ONU-CI qui sont intervenus promptement pour l’exfiltrer de sa cachette afin de le mettre en lieu sûr. Que serait devenu Diakité Yacouba, si l’ONUCI n’était pas intervenue à temps ? Il aurait certainement, comme beaucoup d’anonymes, été criblé de balles et présenté comme un vulgaire malfrat. La faute de Diakité, c’est d’avoir osé défier le pouvoir mais aussi certains pontes du milieu du transport ivoirien. Depuis, l’homme est devenu un ‘‘wanted’’ et sa tête mise à prix. Toute la semaine, Diakité Yacouba a dû se terrer pour mener sa grève avant de se réfugier depuis le samedi dernier à l’ONUCI. On est passé des menaces par SMS ou téléphones à une menace d’agression physique. Et pourtant, le président du CFSCP-CI ne faisait qu’exprimer un droit reconnu dans la constitution ivoirienne. Diakité n’a eu la vie sauve qu’en se confiant aux Nations unies, car ne faisant pas confiance aux forces de défenses et de sécurité nationale. « Toutes mes plaintes déposées dans le différentes brigades de gendarmerie et les commissariats sont restées sans suite », nous a-t-il expliqué. Sous la refondation on aura tout vu. Pauvre Côte d’Ivoire !
TL
TL