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Société Publié le lundi 19 avril 2010 | Notre Voie

Leçons de la grève dans le transport : Les péripéties d’une grave crise

Les transporteurs ont repris du service samedi après 5 jours de grève sévère dans tout le pays. Mais que de débauche d’énergie pour un mouvement dont on aurait pu faire l’économie ! “Le gouvernement de Côte d’Ivoire n’étant pas attentif à notre cri du cœur depuis la première augmentation du carburant le 1er février 2010, cette dernière augmentation du 1er avril 2010 est insupportable pour notre secteur. C’est pourquoi, des journées sans transport débuteront à partir du lundi 12 avril 2010 jusqu’à la résolution de nos problèmes, qui sont, entre autres, le prix du carburant, le permis de conduire ancien format…”. Comme énoncé, c’est ce mot d’ordre du Comité de crise des syndicats, acteurs et auxilliaires du transport (CCSAT) qui a paralysé le pays entier cinq jours durant, la semaine dernière. La suspension du mouvement étant intervenue seulement le vendredi 16 avril 2010 après un accord conclu avec le gouvernement, contraint d’abandonner 30 FCFA sur le litre du gas oil qui culminait à 645 F.

Comment les choses se sont précipitées “Nous avons déposé un premier préavis de grève le 9 février 2010 quand le litre de gas oil est passé à 615 F CFA. Cette action a coïncidé avec la dissolution du gouvernement. Comme nous sommes républicains, nous avons mis en veilleuse ce préavis en attendant la formation d’un nouveau gouovernement. Le protocole d’accord que nous avons conclu avec les autorités compétentes indiquait que les discussions de nature à revenir sur l’ancien prix interviendraient 72h après la formation du gouvernement”, explique M. Eric Diabaté, président du Comité de crise en question, apparaissant comme le principal acteur des “journées sans transport”. M. Eric Diabaté, dans son récit, met un point d’honneur sur le rôle prépondéant joué par le porte-parole du chef de l’Etat, M. Coulibaly Gervais.

Coulibaly Gervais est notre ministre des Transports

Les transporteurs sont outrés qu’en lieu et place des discussions après la formation du gouvernement dit Soro II, on leur serve une nouvelle augmentation.

“Lorsque le nouveau gouvernement a été formé, M. Coulibaly Gervais nous a conduit chez M. Comoé Augustin, ministre de l’Energie et des Mines. Puisqu’il s’agit du pétrole. Ce dernier nous a dit que son premier souci, c’est le délestage. Et qu’il part en France. Nous lui avons répondu que celui qui a faim n’est pas un homme libre. A son retour, le prix du litre du gas oil à la pompe augmente de 30FCFA. Le litre coûte alors 645 FCFA. C’est ainsi que le Comité de crise s’est réuni pour déposer un autre préavis de grève. Le ministre nous a envoyé ses services techniques pour négocier, mais nous avons refusé. Parce que nous avons dit, lui-même ou rien”, poursuit l’interlocuteur. Qui explique qu’au niveau de la tutelle, la situation n’était pas meilleure non plus. “Nous nous sommes rendus chez le ministre des Transports, M. Albert Flindé, qui avait l’air surpris. Il nous a dit que le problème le dépasse. Et qu’il y a lieu de suspendre notre préavis de grève, sans nous faire de propositions. Il n’était pas convaincant”. Par contre, le président du Comité de crise et ses collaborateurs ne manquent pas d’admiration pour le porte-parole du Président de la République. “Il faut féliciter Gervais Coulibaly, il est plus que le ministre des Transports. Même à 1h du matin, il répond aux coups de fil. Son cabinet ressemble à une gare routière. Tant il reçoit tout le monde. Il faut que le Président Gbagbo lui donne un budget. C’est notre ministre des Transports”, assènent-ils. Non sans souligner que le comité interministériel mis sur pied lors de la crise similaire de 2008 n’a pas fonctionné. Les syndicalistes saluent Gbagbo Les acteurs du comité de crise ne se sont pas contentés, dans leur adresse, d’apprécier à sa juste valeur la réduction de 30 F faite sur le litre du gas oil à la pompe. “Laurent Gbagbo a montré qu’il est un grand syndicaliste. Parce que tout le temps qu’a duré notre grève très ressentie dans le pays, aucun des meneurs n’a été inquiété. Ce ne serait pas évident sous d’autres régimes. C’est pourquoi nous avons aussi résisté aux menaces de certains politiciens véreux qui voulaient récupérer notre lutte”, révèle Eric Diabaté. Qui ne souhaite pas une nouvelle augmentation du prix du carburant quelles que soient les fluctuations sur le marché international.

Félix Téha Dessrait
dessrait@yahoo.fr
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