La grève revendiquée depuis le dimanche 11 avril 2010, par le Ccsaat (Comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires du transport) relative à la hausse du prix du carburant à la pompe et largement suivie à travers toute la Côte d'Ivoire a pris fin le samedi 17 avril dernier.
Tous les ingrédients étaient réunis pour un soulèvement populaire suite à la dernière augmentation du prix du carburant à la pompe. 779 Fcfa pour le litre de super contre 739 Fcfa et 645 Fcfa pour le gasoil contre 615 Fcfa précédemment. Le prix du pétrole lampant plus utilisé en milieu rural a aussi connu une hausse, en passant à 524 Fcfa. Pendant environ une semaine, le Ccsaat (Comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires du transport) a observé une grève qui a été largement suivie par tous les professionnels du transport terrestre en Côte d'Ivoire. Cette énième augmentation du prix du carburant à la pompe était la face visible d'une grève qui portait sur 14 points de revendications. Comment point par point, le ministre des Transports, Albert Flindé a joué des coudes pour éviter une fronde sociale, eu égard au coût de la vie qui devenait de plus en plus cher. Les denrées de première nécessité notamment bananes, ignames, tomates, piments etc. devenaient rares sur le marché. Les commerçantes qui ont réussi à ravitailler Abidjan en ces produits à des coûts très élevés l'ont répercuté sur la ménagère dont le panier éprouvait déjà des difficultés. Conséquence, les populations exaspérées par la situation, surtout les femmes du marché du quartier Jean Folly de la commune de Port-Bouët ont, à l'aide de sifflets, boîtes de tomate, manifesté et apporté leur soutien à cette grève. Quand dans d'autres communes comme Abobo, la tension devenait vive entre policiers et populations. Qui n'entendaient pas, selon des sources proches de cette échauffourée, "voir les bus de la Sotra (Société des transports abidjanais) rouler ". Les Fds (Forces de défense et de sécurité) ont usé de gaz lacrymogène. Des bus de la Sotra ont encore subi des préjudices énormes. Entre temps, les négociations se poursuivaient au ministère des Transports sous la supervision du ministre, Albert Flindé qui faisait à chaque heure près le point au chef de l'Etat, Laurent Gbagbo et au Premier ministre, Guillaume Kigbafory Soro. Il en sera ainsi jusqu'à ce les grévistes lèvent leur mot d'ordre.
Chronologie d'une grève pendant laquelle Laurent Gbagbo signe le décret de fSdt
Le mardi 6 avril 2010, le Ccsat dépose un préavis de grève auprès du cabinet du ministre des Transports dans lequel les acteurs du transport indiquent qu'ils rentrent en grève pour protester contre l'augmentation du prix du carburant à la pompe. Ils sont reçus le mercredi 7 par le directeur du cabinet, Tchagba Bogui Laurent qui entame immédiatement les négociations. Durant deux jours, les négociations achoppent sur des points de revendications qui n'avaient rien à voir avec celui indiqué dans le mot d'ordre. Le vendredi 10 avril, le ministre des Transports, le Dr. Albert Flindé prend les choses en main. Toujours le statu quo. Le dimanche 11 avril de 10 à 19 heures, une réunion élargie au ministère du Tourisme et de l'Artisanat (en tant que tutelle des chauffeurs) et le représentant du ministre des Mines et de l'Energie se tient au cabinet du ministre des Transports pour amener les grévistes à lever leur mot d'ordre de grève qui devait prendre effet ce même jour à partir de minuit. Pendant plus de 9 h d'échanges houleux, le Comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires du transport est resté ferme sur sa position. Une position qui s'est radicalisée à la vue du représentant du ministre des Mines et de l'Energie. En effet, le comité a posé comme préalable la sortie de la salle du représentant de ce ministère qui ne les associe jamais aux prises de décisions relatives à la fixation des prix de carburant.
Le lundi 12 avril, la grève va prendre effet et sera largement suivie. Entre temps, les négociations se multiplient au cabinet du ministre des Transports. Albert Flindé entouré de tous ses collaborateurs et du porte-parole du chef de l'Etat, Gervais Coulibaly ainsi que Mme Deless Générosa, conseiller spéciale du chef de l'Etat chargé des questions de Transports vont représenter l'Etat. C'est à cette rencontre que véritablement, les facilitateurs seront situés sur les 14 points de revendications des grévistes. Au nombre des revendications concernant le ministère des Transports, il a été question de la prorogation de la date butoir du permis de conduire à trois volets, de la clarification des responsabilités entre la Sonatt (Société nationale des transports terrestres) et la Dgttc (Direction générale des transports terrestres et de la circulation) et la visite technique faite par la Sicta décriée par les grévistes. Tous ces points ont vu une issue heureuse. Mieux, le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo a, le même jour, signé le décret portant création du Fonds de soutien au développement du transport (Fsdt) que les transporteurs attendaient depuis belle lurette. Malgré ces avancées notables faites aux pas de course, le véritable point de revendication était loin de trouver solution. Les différentes rencontres de travail effectuées par le ministre des Transports, Albert Flindé entre le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo et le chef du gouvernement, Guillaume Kigbafory Soro sur les avancées des négociations n'ont rien changé dans la position du Ccsaat. Cette débauche d'énergie a même radicalisé la position des grévistes lorsque le gouvernement a opté de faire une légère diminution de 15 Fcfa sur les 30 Fcfa d'augmentation à la pompe. Les déclarations du ministre des Transports, d’un représentant des grévistes le jeudi au journal télévisé de 20 heures pour la reprise du travail le vendredi ne donneront rien. Le samedi 17 avril, malgré la suppression des 30 Fcfa de hausse sur le coût du litre du gasoil, c'est de manière timide que les véhicules ont roulé. Cette diminution du prix du gasoil à la pompe n'ayant pas été répercutée immédiatement. "Une réduction du prix du gasoil de 100 Fcfa à la pompe ou rien", continuait de soutenir certains chauffeurs. Diakité Yacouba, président du Collectif des fédérations des chauffeurs de Côte d'Ivoire crie "à la trahison de la part de certains de ses camarades et de certains responsables de syndicats qui se sont invités dans la grève". A l'en croire, il aurait même échappé à un enlèvement grâce à l'intervention des éléments des Nations unies en Côte d'Ivoire. Les négociations continuent pour mettre fin à ce genre de désordre qui n'honore pas ce secteur d'activité économique qui injecte des milliards Fcfa dans les caisses de l'Etat par an.
A toutes fins utiles, il faut savoir quelles carburants connaissent depuis le 1er avril une nouvelle hausse des prix à la pompe comme ci-dessus indiqué. Une augmentation sur laquelle le président du Mfa (Mouvement des forces à venir), Anaky Kobéna a tenu à faire des révélations.
Les révélations du président Anaky Kobéna.
Dans la parution de certains quotidiens du vendredi 16 avril, Anaky Kobéna, président du Mfa (Mouvement des forces avenir) candidat à la prochaine présidentielle et ancien ministre des Transports a levé un coin du voile sur ces augmentations. A travers une déclaration, il a adressé "ses sincères félicitations et encouragement" au Collectif des fédérations des syndicats de chauffeurs et à tous les grévistes. Pour lui, il est incompréhensible qu'en Côte d'Ivoire où "le salaire minimum se situe en dessous 40 000 Fcfa par mois les populations supportent un prix du carburant presque égal à celui pratiqué en France, pays industrialisé et développé, où le salaire minimum est de 1 343 euros par mois soit 886 000 Fcfa, soit 22 fois plus élevé que chez nous". A l'en croire, "la concession maximale des grévistes doit se faire autour d'une réduction de 70 Fcfa sur le litre du gas-oil et du super ". Par ailleurs, il explique " les prélèvements injustifiés" par le fait que " les consommateurs consentent au paiement de 40 Fcfa par litre d'essence ou de gas-oil acheté, en vue de contribuer au paiement des dettes de la Sir (Société ivoirienne de raffinage). Or, au dire de l'ancien compagnon de Gbagbo, "la Sir est déjà rémunérée par une marge de raffinage calculée à 5% du prix brut augmenté du fret, de l'assurance et des frais d'approche". En somme, elle est "déjà payée pour son travail, et cela doit permettre de couvrir tous ses coûts, et de raffinage, et financiers". Précisant que "la Petroci, maison-mère de la Sir, a la responsabilité juridique de ses besoins de financement". Après le paiement de la dette de la Sir, selon Anaky Kobéna, les consommateurs paient 10 Fcfa par litre, pour les Fds (Forces de défense et de sécurité). Un financement du carburant de l'armée qui devait "être imputé au budget de l'Etat" ou à tous "les citoyens et non aux seuls automobilistes". Par ailleurs, le président du Mfa révèle au peuple un autre " prélèvement injustifié". En effet, sur chaque litre de carburant, les automobilistes paient 20 Fcfa de contribution pour la construction du 3è pont. Pour lui, " l'édification d'une telle infrastructure relève de l'investissement public, et, si les moyens font défaut, l'Etat peut conclure un Boot (Building, own, operate and transfert) avec des groupes privés qui peuvent tout prendre en charge et se rémunérer sur une certaine période en encaissant des droits de passage aux seuls utilisateurs de l'ouvrage".
Les propositions du président du Mfa
L'ancien compagnon du chef de l'Etat propose que tout soit conçu et étudié pour développer la Côte d'Ivoire et baisser le coût de la vie. " Il est plus que jamais nécessaire de penser à d'autres mesures à moyen terme, dont, entre autres, une étude sur le rôle et les missions de la Petroci qui semble afficher une santé financière insolente par rapport aux problèmes qui assaillent les Ivoiriens, puisqu'elle a distribué en 2009, près de 35 milliards Fcfa à son actionnaire principal qu'est l'Etat, a déjà pu injecter près de 100 milliards Fcfa dans la construction du pipeline devant relier Abidjan à Bouaké, et multiplie les acquisitions immobilières et autres prises de participations", a fait savoir Anaky Kobéna. Ainsi, a-t-il proposé que “l'on remette même en cause toute la philosophie de tarification des hydrocarbures, à la lumière des informations selon lesquelles, à la sortie de raffinage à la Sir, le litre de Super coûte 295,167 Fcfa, et le litre de gas-oil est vendu à 290,510 Fcfa !" L'Etat de Côte d'Ivoire gagnerait à travers les différents ministères impliqués directement dans les propositions des prix des carburants à la pompe à être plus regardant. Cela éviterait des crises à répétition qui fragilisent l'économie ivoirienne déjà exsangue à cause de la crise militaro-civile de septembre 2002.
Sériba Koné
Tous les ingrédients étaient réunis pour un soulèvement populaire suite à la dernière augmentation du prix du carburant à la pompe. 779 Fcfa pour le litre de super contre 739 Fcfa et 645 Fcfa pour le gasoil contre 615 Fcfa précédemment. Le prix du pétrole lampant plus utilisé en milieu rural a aussi connu une hausse, en passant à 524 Fcfa. Pendant environ une semaine, le Ccsaat (Comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires du transport) a observé une grève qui a été largement suivie par tous les professionnels du transport terrestre en Côte d'Ivoire. Cette énième augmentation du prix du carburant à la pompe était la face visible d'une grève qui portait sur 14 points de revendications. Comment point par point, le ministre des Transports, Albert Flindé a joué des coudes pour éviter une fronde sociale, eu égard au coût de la vie qui devenait de plus en plus cher. Les denrées de première nécessité notamment bananes, ignames, tomates, piments etc. devenaient rares sur le marché. Les commerçantes qui ont réussi à ravitailler Abidjan en ces produits à des coûts très élevés l'ont répercuté sur la ménagère dont le panier éprouvait déjà des difficultés. Conséquence, les populations exaspérées par la situation, surtout les femmes du marché du quartier Jean Folly de la commune de Port-Bouët ont, à l'aide de sifflets, boîtes de tomate, manifesté et apporté leur soutien à cette grève. Quand dans d'autres communes comme Abobo, la tension devenait vive entre policiers et populations. Qui n'entendaient pas, selon des sources proches de cette échauffourée, "voir les bus de la Sotra (Société des transports abidjanais) rouler ". Les Fds (Forces de défense et de sécurité) ont usé de gaz lacrymogène. Des bus de la Sotra ont encore subi des préjudices énormes. Entre temps, les négociations se poursuivaient au ministère des Transports sous la supervision du ministre, Albert Flindé qui faisait à chaque heure près le point au chef de l'Etat, Laurent Gbagbo et au Premier ministre, Guillaume Kigbafory Soro. Il en sera ainsi jusqu'à ce les grévistes lèvent leur mot d'ordre.
Chronologie d'une grève pendant laquelle Laurent Gbagbo signe le décret de fSdt
Le mardi 6 avril 2010, le Ccsat dépose un préavis de grève auprès du cabinet du ministre des Transports dans lequel les acteurs du transport indiquent qu'ils rentrent en grève pour protester contre l'augmentation du prix du carburant à la pompe. Ils sont reçus le mercredi 7 par le directeur du cabinet, Tchagba Bogui Laurent qui entame immédiatement les négociations. Durant deux jours, les négociations achoppent sur des points de revendications qui n'avaient rien à voir avec celui indiqué dans le mot d'ordre. Le vendredi 10 avril, le ministre des Transports, le Dr. Albert Flindé prend les choses en main. Toujours le statu quo. Le dimanche 11 avril de 10 à 19 heures, une réunion élargie au ministère du Tourisme et de l'Artisanat (en tant que tutelle des chauffeurs) et le représentant du ministre des Mines et de l'Energie se tient au cabinet du ministre des Transports pour amener les grévistes à lever leur mot d'ordre de grève qui devait prendre effet ce même jour à partir de minuit. Pendant plus de 9 h d'échanges houleux, le Comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires du transport est resté ferme sur sa position. Une position qui s'est radicalisée à la vue du représentant du ministre des Mines et de l'Energie. En effet, le comité a posé comme préalable la sortie de la salle du représentant de ce ministère qui ne les associe jamais aux prises de décisions relatives à la fixation des prix de carburant.
Le lundi 12 avril, la grève va prendre effet et sera largement suivie. Entre temps, les négociations se multiplient au cabinet du ministre des Transports. Albert Flindé entouré de tous ses collaborateurs et du porte-parole du chef de l'Etat, Gervais Coulibaly ainsi que Mme Deless Générosa, conseiller spéciale du chef de l'Etat chargé des questions de Transports vont représenter l'Etat. C'est à cette rencontre que véritablement, les facilitateurs seront situés sur les 14 points de revendications des grévistes. Au nombre des revendications concernant le ministère des Transports, il a été question de la prorogation de la date butoir du permis de conduire à trois volets, de la clarification des responsabilités entre la Sonatt (Société nationale des transports terrestres) et la Dgttc (Direction générale des transports terrestres et de la circulation) et la visite technique faite par la Sicta décriée par les grévistes. Tous ces points ont vu une issue heureuse. Mieux, le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo a, le même jour, signé le décret portant création du Fonds de soutien au développement du transport (Fsdt) que les transporteurs attendaient depuis belle lurette. Malgré ces avancées notables faites aux pas de course, le véritable point de revendication était loin de trouver solution. Les différentes rencontres de travail effectuées par le ministre des Transports, Albert Flindé entre le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo et le chef du gouvernement, Guillaume Kigbafory Soro sur les avancées des négociations n'ont rien changé dans la position du Ccsaat. Cette débauche d'énergie a même radicalisé la position des grévistes lorsque le gouvernement a opté de faire une légère diminution de 15 Fcfa sur les 30 Fcfa d'augmentation à la pompe. Les déclarations du ministre des Transports, d’un représentant des grévistes le jeudi au journal télévisé de 20 heures pour la reprise du travail le vendredi ne donneront rien. Le samedi 17 avril, malgré la suppression des 30 Fcfa de hausse sur le coût du litre du gasoil, c'est de manière timide que les véhicules ont roulé. Cette diminution du prix du gasoil à la pompe n'ayant pas été répercutée immédiatement. "Une réduction du prix du gasoil de 100 Fcfa à la pompe ou rien", continuait de soutenir certains chauffeurs. Diakité Yacouba, président du Collectif des fédérations des chauffeurs de Côte d'Ivoire crie "à la trahison de la part de certains de ses camarades et de certains responsables de syndicats qui se sont invités dans la grève". A l'en croire, il aurait même échappé à un enlèvement grâce à l'intervention des éléments des Nations unies en Côte d'Ivoire. Les négociations continuent pour mettre fin à ce genre de désordre qui n'honore pas ce secteur d'activité économique qui injecte des milliards Fcfa dans les caisses de l'Etat par an.
A toutes fins utiles, il faut savoir quelles carburants connaissent depuis le 1er avril une nouvelle hausse des prix à la pompe comme ci-dessus indiqué. Une augmentation sur laquelle le président du Mfa (Mouvement des forces à venir), Anaky Kobéna a tenu à faire des révélations.
Les révélations du président Anaky Kobéna.
Dans la parution de certains quotidiens du vendredi 16 avril, Anaky Kobéna, président du Mfa (Mouvement des forces avenir) candidat à la prochaine présidentielle et ancien ministre des Transports a levé un coin du voile sur ces augmentations. A travers une déclaration, il a adressé "ses sincères félicitations et encouragement" au Collectif des fédérations des syndicats de chauffeurs et à tous les grévistes. Pour lui, il est incompréhensible qu'en Côte d'Ivoire où "le salaire minimum se situe en dessous 40 000 Fcfa par mois les populations supportent un prix du carburant presque égal à celui pratiqué en France, pays industrialisé et développé, où le salaire minimum est de 1 343 euros par mois soit 886 000 Fcfa, soit 22 fois plus élevé que chez nous". A l'en croire, "la concession maximale des grévistes doit se faire autour d'une réduction de 70 Fcfa sur le litre du gas-oil et du super ". Par ailleurs, il explique " les prélèvements injustifiés" par le fait que " les consommateurs consentent au paiement de 40 Fcfa par litre d'essence ou de gas-oil acheté, en vue de contribuer au paiement des dettes de la Sir (Société ivoirienne de raffinage). Or, au dire de l'ancien compagnon de Gbagbo, "la Sir est déjà rémunérée par une marge de raffinage calculée à 5% du prix brut augmenté du fret, de l'assurance et des frais d'approche". En somme, elle est "déjà payée pour son travail, et cela doit permettre de couvrir tous ses coûts, et de raffinage, et financiers". Précisant que "la Petroci, maison-mère de la Sir, a la responsabilité juridique de ses besoins de financement". Après le paiement de la dette de la Sir, selon Anaky Kobéna, les consommateurs paient 10 Fcfa par litre, pour les Fds (Forces de défense et de sécurité). Un financement du carburant de l'armée qui devait "être imputé au budget de l'Etat" ou à tous "les citoyens et non aux seuls automobilistes". Par ailleurs, le président du Mfa révèle au peuple un autre " prélèvement injustifié". En effet, sur chaque litre de carburant, les automobilistes paient 20 Fcfa de contribution pour la construction du 3è pont. Pour lui, " l'édification d'une telle infrastructure relève de l'investissement public, et, si les moyens font défaut, l'Etat peut conclure un Boot (Building, own, operate and transfert) avec des groupes privés qui peuvent tout prendre en charge et se rémunérer sur une certaine période en encaissant des droits de passage aux seuls utilisateurs de l'ouvrage".
Les propositions du président du Mfa
L'ancien compagnon du chef de l'Etat propose que tout soit conçu et étudié pour développer la Côte d'Ivoire et baisser le coût de la vie. " Il est plus que jamais nécessaire de penser à d'autres mesures à moyen terme, dont, entre autres, une étude sur le rôle et les missions de la Petroci qui semble afficher une santé financière insolente par rapport aux problèmes qui assaillent les Ivoiriens, puisqu'elle a distribué en 2009, près de 35 milliards Fcfa à son actionnaire principal qu'est l'Etat, a déjà pu injecter près de 100 milliards Fcfa dans la construction du pipeline devant relier Abidjan à Bouaké, et multiplie les acquisitions immobilières et autres prises de participations", a fait savoir Anaky Kobéna. Ainsi, a-t-il proposé que “l'on remette même en cause toute la philosophie de tarification des hydrocarbures, à la lumière des informations selon lesquelles, à la sortie de raffinage à la Sir, le litre de Super coûte 295,167 Fcfa, et le litre de gas-oil est vendu à 290,510 Fcfa !" L'Etat de Côte d'Ivoire gagnerait à travers les différents ministères impliqués directement dans les propositions des prix des carburants à la pompe à être plus regardant. Cela éviterait des crises à répétition qui fragilisent l'économie ivoirienne déjà exsangue à cause de la crise militaro-civile de septembre 2002.
Sériba Koné