Le RDR a été atteint au foie par la réplique que nous avons faite au sieur Hamed Bakayoko qui a osé, lors d’une conférence publique, traiter les tenants du pouvoir de cancer dont il faut sauver la Côte d’Ivoire. La réaction que Notre Voie a faite à Hamed Bakayoko dans ce qu’il convient d’appeler «affaire la Côte d’Ivoire atteinte de cancer» a été fatale au RDR. Atteint au foie comme un boxeur mal inspiré, le parti de Dramane Ouattara panique et titube. Les écrits des journalistes au service de ce club de soutien à Ouattara l’attestent. Alors que nous nous attendions à ce que nos confrères nous portent une contradiction là où nous avons montré qu’Alassane Dramane Ouattara est le vrai cancer dont souffre la Côte d’Ivoire, avec des arguments irréfutables, ils ont plutôt donné dans le ridicule. «Ouattara, le sauveur de la Côte d’Ivoire». C’est le titre qui barrait, hier, la première page du Patriote. Pour étayer leurs propos, nos confrères écrivent ceci : «...ADO devient Premier ministre et chef du gouvernement le 7 novembre 1990. Il a en charge de redresser l’économie de la Côte d’ivoire et de remettre le pays sur les rails du développement…. Avec l’équipe ADO, le travail commence à 7h30 et finit à 17h, avec une pause entre midi et 14h. Les biens publics et les ressources de l’Etat sont gérés comme il se doit, dans la transparence totale. Un acharnement au travail qui, naturellement finit par payer. Les salaires sont payés correctement malgré la situation difficile des finances. Les banques qui avaient commencé à mettre la clef sous le paillasson, retrouvent la quiétude. Par ailleurs Ouattara réduit le train de vie de l’Etat. Il contraint les intouchables du régime PDCI, à commencer par Houphouët lui-même, à payer leurs impôts. Il construit de nouvelles universités (Abobo-Adjamé, Bouaké et Daloa). Sous son impulsion d’économiste de grande renommée, la Côte d’Ivoire renoue avec les Institutions financières internationales». Autant d’affirmations qui ne reposent sur aucune argumentation fiable. En ce qui concerne le temps du travail. Avant Ouattara, le travail se faisait entre 8h et 12h et entre 15h et 18h. Cela faisait bien 7h de travail par jour. Dans la semaine, ce temps revient 35h plus les 4h du samedi matin. Ce qui fait au total 39h. Avec Ouattara, si l’on s’en tient au programme publié par son journal, le temps de travail a changé. Désormais, le fonctionnaire est attendu entre 7h30 et 12h et l’après-midi de 14h30 à 17h00. Et c’est tout puisque le banquier venu du FMI pour effilocher le tissu social ivoirien a supprimé le travail du samedi. Cela fait donc 7h de travail par jour moins les 4h du samedi. Sous Ouattara, le temps de travail hebdomadaire est de 35h seulement dans un pays sous-développé où le travail devrait être la religion de tous. Si on y ajoute les nombreuses absences pour se rendre au village, à l’enterrement d’un parent ou un des 12000 fonctionnaires jetés à la porte par Ouattara, on peut bien revoir le temps de travail hebdomadaire à la baisse. D’ailleurs, on a très vite vu les limites de cette décision puisqu’elle n’était suivie d’aucune mesure d’accompagnement. Les fonctionnaires qui devaient se rendre au travail le matin à 7h30 manquaient cruellement d’autobus et s’entassaient aux arrêts de bus. De sorte qu’ils arrivaient finalement à leurs bureaux longtemps après l’heure indiquée. On remarque donc qu’avec Ouattara, la Côte d’Ivoire a perdu sur tous les plans. Il est inutile de les ressasser ici puisque les Ivoiriens, les premiers concernés savent tous ce qu’ils ont perdu avec Monsieur «sans nationalité fixe». Il est donc faux de dire qu’avec Ouattara, il y avait un acharnement au travail. Il a dû l’avoir appris lui-même à ses dépens lorsque moins d’un mois seulement après la prise de cette décision, ses services ont été confrontés à la gestion des permissions pour les funérailles. Comme pour dire, on ne change pas pour changer, surtout quand on ne connaît pas les réalités d’un pays dans lequel on a été balancé comme un fonctionnaire international. Devant l’impossibilité pour lui de trouver une solution à ce problème, les week-ends commençaient dès lors le vendredi pour ne prendre fin que le dimanche, le lundi ou même le mardi pour ceux qui habitent très loin d’Abidjan. Alassane Ouattara, parce qu’il ne connaît pas la Côte d’Ivoire, a favorisé la paresse dans le milieu des travailleurs de l’Etat. L’information nouvelle que nos confrères donnent est que le président Houphouët ne payait pas ses impôts et que c’est Ouattara qui l’y a contraint. En attendant d’avoir la preuve de ces allégations, nous en prenons acte. Cependant, il convient de rappeler à nos confrères que leur champion Ouattara qu’ils s’efforcent de faire passer pour un homme intègre, a importé en 1991, 19,2 tonnes de matériel de construction pour sa maison personnelle sans payer les frais de dédouanement. Le même Ouattara a créé des sociétés écrans pour racheter certaines sociétés d’Etat qu’il vendait lui-même. On se souvient de l’affaire «Alassane vend et rachète» dont le procès a opposé le Premier ministre d’Houphouët aux journalistes de l’hebdomadaire Notre Temps de Diégou Bailly. On se souvient aussi que malgré les pressions de toutes sortes qu’il avait reçues, un juge avait dit le droit et condamné Ouattara. Peut-on raisonnablement dire d’un tel homme qu’il est intègre, même s’il est un enfant du pays des hommes intègres ? Quand on lit nos confrères, on a le net sentiment qu’ils ne vivent pas en Côte d’Ivoire ou alors qu’ils ne savent rien de ce qui se passent sous leurs yeux. Sinon, ils n’auraient pas écrit que leur champion est un bon gestionnaire. Savent-ils seulement qu’au moment où il était Premier ministre, Ouattara faisait déverser à la Primature, l’argent recueilli dans la journée par les régies financières? Où a-t-on vu ça une fois ? Même Houphouet qui régnait sur la Côte d’Ivoire sans partager n’avait jamais osé penser à une telle sordidité. C’est cet argent amassé dans les bureaux de la Primature que, selon les bruits qui ont couru en 1993, Ouattara a fait partir en France (sans doute par un jeu d’écriture) à la veille de la dévaluation pour qu’il revienne doublé. Les rumeurs disaient même qu’un jour, le chef d’état-major d’Houphouet de l’époque, le général Robert Guéi, ayant appris qu’un avion, le Fokker 100 présidentiel, s’apprêtait à s’envoler pour la France avec à bord des sacs d’argent, aurait demandé l’immobilisation de l’appareil jusqu’à ce que Houhpouet lui demande de laisser l’avion décoller. A l’époque de sa traversée du désert, le général Guéi à qui la question avait été posée de savoir si oui ou non il a immobilisé le Fokker 100, n’avait ni infirmé ni confirmé l’information. Il s’était contenté de dire : «Peut-être que je faisais mon travail de sécurisation du territoire». Enfin, il n’est pas juste de dire que c’est grâce à Ouattara que les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ont été payés entre 1990 et 1993. Car le paiement de ces salaires n’était pas interrompu au moment où il arrivait en Côte d’Ivoire. Par contre, à cause de sa mauvaise gestion des ressources financières, une hypothèque pesait lourdement sur les fins de mois malgré les nombreux efforts que faisaient les Ivoiriens pour accepter le plan (PAS) sans queue ni tête du FMI que Ouattara s’était abusivement octroyé. N’ayant rien pu faire pour lever cette hypothèque, Ouattara a déclaré à quelques mois de son limogeage qu’il n’était pas sûr de payer les salaires à la fin des mois d’août-septembre-octobre, etc. Comment peut-on dire et soutenir avec force, à moins d’être de mauvaise foi, que Ouattara a été une chance pour la Côte d’Ivoire ? On notera au passage que nos confrères qui font plus de la communication que du journalisme ont soigneusement évité toutes les mesures impopulaires prises par Ouattara et qui ont mis le tissu social à mal. En effet, on peut être un brillant banquier et ne pas être un bon économiste. C’est totalement différent. Le banquier, par essence, c’est la recherche du profit. Pour dire les choses de la façon la plus simple, si un banquier vous prête de l’argent remboursable avec un taux de 19%, dès que l’échéance arrive à terme, il prend tout ce que vous lui devez sans se préoccuper de ce que vos enfants et vous allez manger après. Le banquier ne tient donc pas compte de l’environnement. Ce qui l’intéresse, c’est ce qu’il gagne, un point un trait. L’économiste, lui, tient compte de l’environnement. Il tient compte de beaucoup de paramètres. C’est pourquoi, un banquier peut ne pas être un bon Premier ministre ou même un bon ministre de l’Economie. D’ailleurs, l’expérience montre bien que les meilleurs ministres de l’Economie sont des professeurs d’économie et non des banquiers. Alassane Ouattara est peut-être un brillant banquier, mais il n’est pas un bon économiste. S’il était un bon économiste, il aurait compris que la réduction de moitié du salaire des enseignants, la suppression des bourses et de tous les avantages octroyés aux étudiants et élèves allaient avoir des conséquences graves sur le système éducatif ivoirien. Il aurait aussi compris que la suppression de la fonction d’agents journaliers de la Fonction publique et la privatisation sauvage des entreprises étatiques ayant provoqué de nombreuses pertes d’emplois n’étaient pas la meilleure option. Mais ne l’ayant pas compris et s’étant comporté comme un simple banquier au moment où il était Premier ministre, Alassane Ouattara a donc pris les mesures iniques indiquées plus haut. Conséquence, l’école ivoirienne est aujourd’hui, du fait de ces mesures, plongée dans un profond coma. Par ailleurs, des entreprises comme les Travaux publics ayant été décapitées, l’Etat n’a plus les moyens de re-profiler les pistes villageoises dont la plupart sont dans un état de délabrement avancé. Mais ce n’est pas tout, Alassane Ouattara a introduit les coups d’Etat en Côte d’Ivoire. Et comme les coups d’Etat ne lui ont pas permis d’accéder au pouvoir d’Etat, il a envoyé la guerre dans ce pays. Outre le fait que cette guerre absurde a brisé nombre de familles, fait de nombreuses veuves et de nombreux orphelins, elle a occasionné, selon le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, Jean Kacou Diagou, la perte de 50 mille emplois. Avec sa guerre, Ouattara a donc jeté au chômage 50 mille travailleurs. 50 mille familles ont donc perdu le pain quotidien par la faute de la guerre envoyée par Ouattara parce qu’il voulait être candidat dans un pays dont il n’est pas un national. Et justement parce qu’il n’est pas un national ivoirien, il s’en fout de la souffrance du peuple. C’est pourquoi, il s’oppose au désarmement des combattants de sa rébellion. Ce sont ces faits connus de tous, qui nous autorisent à dire que, si la Côte d’Ivoire est atteinte d’un cancer, comme le dit Hamed Bakayoko, ce cancer ne peut être qu’Alassane Dramane Ouattara. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Politique Publié le jeudi 22 avril 2010 | Notre Voie