Privés de Carte nationale d’identité (Cni) depuis environ 10 ans, les Ivoiriens doivent, en lieu et place, se faire établir une attestation d’identité dans les commissariats de police. De six mois, la validité de ce document a été prolongée à un an, mais cela n’a pas mis fin au calvaire du citoyen.
Ce matin (Ndlr : mercredi 15 avril), malgré la grève des transporteurs, qui perturbe les activités, les services publics et privés travaillent. Une chance. Moussa s’est rendu à sa banque pour retirer d’urgence de l’argent afin de payer les médicaments de sa fille, malade. Mais là, c’est presque un coup de massue qu’il reçoit lorsque la caissière lui apprend que son attestation d’identité n’est plus valable. Sa validité a expiré depuis une semaine. Malgré ses supplications, Moussa ne parvient pas à convaincre la caissière. Il ne peut rien faire avec ce document bon à jeter à la poubelle.
Un combat annuel
Tout confus et malheureux, le salarié ressort de la banque. Il ne lui reste plus qu’à emprunter de l’argent avec une âme généreuse pour faire face à ses urgences. « Il faut toujours renouveler ce document. Sa durée de validé est si courte qu’on oublie parfois qu’elle a expiré », se plaint-il.
Roger T., n’est pas plus heureux. « Ce qui m’embête, ce sont les contrôles routiers. Depuis le début de la crise, c’est l’attestation d’identité qui sert de pièce à la plupart des Ivoiriens. Après un an, les policiers la rejettent. Ce qui n’est pas normal. Si ce document a permis une fois de vous identifier, il doit vous servir les autres fois, même s’il est périmé, vu que nous ne sommes pas dans une situation normale », explique ce commerçant à Cocody. « Il est très difficile avec la situation de pauvreté qui prévaut, de refaire à chaque fois le même document pour être identifié citoyen », ajoute-t-il. Mireille, elle, est encore plus écœurée, elle qui a régulièrement besoin d’un titre d’identité valide. Récemment, alors qu’elle devait participer à un concours, on lui a dit que son document n’était plus valable. « Il a été rejeté avec mon certificat de nationalité parce que celui-ci ne rentrait plus également dans le délai requis», explique-t-elle.
Quand le provisoire coûte plus cher…
Pour un concours que l’on doit passer, l’attestation d’identité périmée devrait être tolérée, selon elle. Qui plus est, cette institutrice pense que l’Etat devrait songer à prolonger à plus d’un an la date de validité de ce document. « C’est vrai, à chaque fois qu’on nous a dit que les élections étaient proches, la date a été prolongée. Pourquoi ne pas rester avec la même attestation d’identité jusqu’à ce que la crise finisse », renchérit Badou J.J, un salarié qui travaille dans les assurances. Le prolongement de la date de validité intéresse beaucoup de citoyens ivoiriens. « Il est difficile de se refaire une attestation d’identité aussi bien à l’Office national d’identification (Oni) que dans les commissariats. La procédure est très lente. Vous pouvez passer une semaine à faire des allers-retours avant d’avoir le document », estime Mohamed, étudiant. Si bien que lorsque son attestation est périmée, il éprouve une grande paresse à aller la refaire. A l’Oni, Hyppolite, un démarcheur propose à ceux qui le veulent, de lui payer la somme de 3. 000 Fcfa. Avec ça, vous avez votre attestation d’identité, tout au plus en 24 heures. Le démarcheur traite avec des agents de l’Oni et il arrive à faire accélérer la procédure. Plusieurs jeunes comme lui ont ainsi envahi l’Oni et les différents com?mis?sariats de la ville pour jouer le rôle d’intermédiaires entre les usagers et les agents chargés de confectionner les attestations d’identité. Le prix à payer est le même pour espérer avoir vite son document : 3.000 Fcfa. Mais beaucoup de personnes ne peuvent plus payer 3. 000 Fcfa pour se faire établir une attestation d’identité. La carte nationale d’identité ne coûtait que 1.000 Fcfa seulement et pour 5 ans. « Je pense que la solution demeure dans le prolongement de la date de validité de l’attestation d’identité. Elle doit tout simplement remplacer la carte nationale d’identité qui a une durée de cinq ans. Ou bien, on l’utilise jusqu’à ce que les nouvelles cartes nationales d’identité soient disponibles», propose Mme Bamba, responsable d’entreprise au Plateau.
Raphaël Tanoh
Ce matin (Ndlr : mercredi 15 avril), malgré la grève des transporteurs, qui perturbe les activités, les services publics et privés travaillent. Une chance. Moussa s’est rendu à sa banque pour retirer d’urgence de l’argent afin de payer les médicaments de sa fille, malade. Mais là, c’est presque un coup de massue qu’il reçoit lorsque la caissière lui apprend que son attestation d’identité n’est plus valable. Sa validité a expiré depuis une semaine. Malgré ses supplications, Moussa ne parvient pas à convaincre la caissière. Il ne peut rien faire avec ce document bon à jeter à la poubelle.
Un combat annuel
Tout confus et malheureux, le salarié ressort de la banque. Il ne lui reste plus qu’à emprunter de l’argent avec une âme généreuse pour faire face à ses urgences. « Il faut toujours renouveler ce document. Sa durée de validé est si courte qu’on oublie parfois qu’elle a expiré », se plaint-il.
Roger T., n’est pas plus heureux. « Ce qui m’embête, ce sont les contrôles routiers. Depuis le début de la crise, c’est l’attestation d’identité qui sert de pièce à la plupart des Ivoiriens. Après un an, les policiers la rejettent. Ce qui n’est pas normal. Si ce document a permis une fois de vous identifier, il doit vous servir les autres fois, même s’il est périmé, vu que nous ne sommes pas dans une situation normale », explique ce commerçant à Cocody. « Il est très difficile avec la situation de pauvreté qui prévaut, de refaire à chaque fois le même document pour être identifié citoyen », ajoute-t-il. Mireille, elle, est encore plus écœurée, elle qui a régulièrement besoin d’un titre d’identité valide. Récemment, alors qu’elle devait participer à un concours, on lui a dit que son document n’était plus valable. « Il a été rejeté avec mon certificat de nationalité parce que celui-ci ne rentrait plus également dans le délai requis», explique-t-elle.
Quand le provisoire coûte plus cher…
Pour un concours que l’on doit passer, l’attestation d’identité périmée devrait être tolérée, selon elle. Qui plus est, cette institutrice pense que l’Etat devrait songer à prolonger à plus d’un an la date de validité de ce document. « C’est vrai, à chaque fois qu’on nous a dit que les élections étaient proches, la date a été prolongée. Pourquoi ne pas rester avec la même attestation d’identité jusqu’à ce que la crise finisse », renchérit Badou J.J, un salarié qui travaille dans les assurances. Le prolongement de la date de validité intéresse beaucoup de citoyens ivoiriens. « Il est difficile de se refaire une attestation d’identité aussi bien à l’Office national d’identification (Oni) que dans les commissariats. La procédure est très lente. Vous pouvez passer une semaine à faire des allers-retours avant d’avoir le document », estime Mohamed, étudiant. Si bien que lorsque son attestation est périmée, il éprouve une grande paresse à aller la refaire. A l’Oni, Hyppolite, un démarcheur propose à ceux qui le veulent, de lui payer la somme de 3. 000 Fcfa. Avec ça, vous avez votre attestation d’identité, tout au plus en 24 heures. Le démarcheur traite avec des agents de l’Oni et il arrive à faire accélérer la procédure. Plusieurs jeunes comme lui ont ainsi envahi l’Oni et les différents com?mis?sariats de la ville pour jouer le rôle d’intermédiaires entre les usagers et les agents chargés de confectionner les attestations d’identité. Le prix à payer est le même pour espérer avoir vite son document : 3.000 Fcfa. Mais beaucoup de personnes ne peuvent plus payer 3. 000 Fcfa pour se faire établir une attestation d’identité. La carte nationale d’identité ne coûtait que 1.000 Fcfa seulement et pour 5 ans. « Je pense que la solution demeure dans le prolongement de la date de validité de l’attestation d’identité. Elle doit tout simplement remplacer la carte nationale d’identité qui a une durée de cinq ans. Ou bien, on l’utilise jusqu’à ce que les nouvelles cartes nationales d’identité soient disponibles», propose Mme Bamba, responsable d’entreprise au Plateau.
Raphaël Tanoh