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Art et Culture Publié le samedi 24 avril 2010 | L’expression

Musée Savané d’Odienné : Le carrefour de l’Afrique culturelle

Le musée Savané constitue l’une des curiosités touristiques de la ville d’Odienné. Propriété de l’ex-Dg de l’Anac, ce musée renferme des trésors culturels collectés ça et là en Afrique au gré des voyages du propriétaire sur le continent.

C’est l’une des principales curiosités touristiques de la ville d’Odienné. Le musée Savané ne donne pourtant pas l’air de renfermer tous les trésors culturels qui s’y trouvent. Situé sur le lac Savané, à quelques encablures de la résidence hôtel qui porte le même nom, le musée Savané ressemble plus à une case perchée sur l’eau qu’à autre chose. L’escalier qui y mène est coupé par deux portails métalliques qui protègent l’entrée. « Ce qui est ici est inestimable », justifie El Hadj Diaby Vassiriki, le chef des lieux, en l’absence du propriétaire, Savané Vassiriki. Il accepte de nous faire franchir le double passage protégé du musée. A l’intérieur, l’atmosphère poussiéreuse et l’odeur de moisi témoignent de la forte concentration des objets qui y sont exposés. Normal, puisque depuis le déclenchement de la crise en 2002, la « case » est restée fermée. Le musée Savané possède un grand nombre d'objets et d'illustrations d'importance historique et culturelle qui, recueillis ensemble, font un tour d’horizon de l’Afrique, depuis l’Ethiopie jusqu’à l’Afrique australe. La position des objets n’obéit pas à l’ordre thématique des musées classiques. L’on s’est contenté de disposer les statues, tableaux et autres animaux empaillés près des murs, jusqu’à laisser un espace au centre où le visiteur peut se tenir pour les admirer.

Juste à l’entrée du musée, sur la droite, un lion empaillé, plus vrai que nature, montre ses crocs.

Ses yeux, ouverts, fixent le vide. Immobile, il en impose quand même aux visiteurs qui éprouvent quelques frayeurs à le dépasser. « On ne sait jamais. Et s’il se réveille pendant que nous sommes à l’intérieur », entend-on. « Ce lion a appartenu à Hailé Sélassié », explique El Hadj Diaby Moustapha, représentant le propriétaire des lieux. « C’est en 1990 que le patron a ouvert ce musée. En tant que directeur de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), il a effectué de fréquents voyages hors de la Côte d’Ivoire. C’est en rentrant de chacun de ces déplacements qu’il a ramené un par un tous les objets entreposés ici », explique El Hadj Diaby. La peur du lion surmontée, la visite peut se poursuivre. Ici, un autre lion empaillé, là une panthère noire et un léopard du Congo montrent leurs crocs. A côté, des statues Massaï du Kenya côtoient des vêtements de « Dozos », les fameux chasseurs traditionnels mandingue. Entre plusieurs statuts de zèbres du Kenya, de têtes de buffle et d’antilope empaillées, trône un fusil ancien qui aurait appartenu à un vieux chasseur de la région, nommé « Dougoutigui Matchê ». « C’est avec ce fusil qu’il a tiré des salves pour accueillir le président Houphouët-Boigny en 1946 », explique El Hadj Diaby. « Ce qui est ici est inestimable. L’entretien des objets entreposés au sein de ce musée incombe à une équipe de trois personnes qui viennent dépoussiérer les lieux au moins une fois par mois. El Hadj Diaby fait comprendre que l’emplacement du musée avait été prévu pour accueillir un restaurant sur l’eau. C’est par la suite que le propriétaire a choisi d’y entreposer ses acquisitions culturelles. Il envisage d’ailleurs de construire un espace plus adéquat pour y transférer ses animaux empaillés, ses portraits…

M’Bah Aboubakar
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