Le programme du Fica incluait hier une conférence publique au Conseil économique et social sur le thème : « Respect de la diversité culturelle, facteur d’intégration et de paix », prononcée par le prof. Dédy Séry, professeur de sociologue à l’université de Cocody.
Le thème ne manquait pas d’intérêt. Surtout dans une Côte d’Ivoire qui traverse une crise née, dit-on, de l’absence d’un vrai dialogue social – et culturel – entre les fils du pays. Hier, à l’auditorium du Conseil économique et social (Ces), Le professeur Dédy Séry, professeur de sociologie à l’université de Cocody a d’entrée relevé la richesse culturelle de Côte d’Ivoire, richesse qui prend appui, a-t-il soutenu, sur la diversité culturelle et ethnique du pays d’Houphouët-Boigny. La thématique « Respect de la diversité culturelle, facteur d’intégration et de paix », sur laquelle il s’est prononcé, a été l’occasion pour lui de faire un tour d’horizon des relations interethniques et interculturelles entre les peuples de Côte d’Ivoire. Après avoir défini la notions d’ethnie, qui s’appréhende comme « une communauté dont les membres partagent un héritage commun, avec ou sans pouvoir central, il a « La diversité culturelle est une réalité en Côte d’Ivoire », a-t-il soutenu. Cependant, il a regretté le fait que malgré cette richesse, la Côte d’Ivoire se trouve (encore) handicapée parce qu’incapable, en ces moments de globalisation et de mondialisation, de parler de son identité propre. « L’ivoirité, qui devait donner une identité à la Côte d’Ivoire, est un projet qui a été noyé et que ses précurseurs n’ont pas su défendre », a soutenu l’enseignant. Qui a regretté que ce concept ait plutôt été utilisé pour opérer une division entre les ivoiriens. Il a alors indiqué qu’il faut inventer de nouvelles formes de questionnements sur la diversité culturelle. Il pose alors le problème de l’appellation « Côte d’Ivoire » qu’il juge inappropriée. « Le nom Côte d’Ivoire est une référence zoologique que nous devons enrayer », a-t-il conseillé à l’auditoire. Et de poursuivre : « puisque le nom reflète la personnalité de celui qui le porte, le nom de notre pays doit coïncider avec les préoccupations des populations ». Une autre solution envisagée par l’enseignant pour renforcer les liens ethniques et culturels entre les peuples ivoiriens est la mise en place d’un Observatoire de la diversité culturelle qui va « s’atteler à suivre les actions des Conseils généraux et autres structures décentralisées dans la mise en place de leurs politiques sur le terrain ». Le vrai problème des peuples est de ne pas pouvoir tirer des enseignements de l’histoire, a affirmé le prof. Dédy Séry. Pour le cas de la Côte d’Ivoire, il pense que dans sa diversité culturelle, elle doit prendre conscience de son riche patrimoine afin de promouvoir l’éducation à la citoyenneté moderne. « Le meilleur investissement, c’est la promotion du respect de la diversité culturelle », a-t-il conclu.
M’Bah Aboubakar
Légende : Le prof. Dédy Séry soutient que les concepteurs de l’ivoirité n’ont pas su défendre leur idée.
Le thème ne manquait pas d’intérêt. Surtout dans une Côte d’Ivoire qui traverse une crise née, dit-on, de l’absence d’un vrai dialogue social – et culturel – entre les fils du pays. Hier, à l’auditorium du Conseil économique et social (Ces), Le professeur Dédy Séry, professeur de sociologie à l’université de Cocody a d’entrée relevé la richesse culturelle de Côte d’Ivoire, richesse qui prend appui, a-t-il soutenu, sur la diversité culturelle et ethnique du pays d’Houphouët-Boigny. La thématique « Respect de la diversité culturelle, facteur d’intégration et de paix », sur laquelle il s’est prononcé, a été l’occasion pour lui de faire un tour d’horizon des relations interethniques et interculturelles entre les peuples de Côte d’Ivoire. Après avoir défini la notions d’ethnie, qui s’appréhende comme « une communauté dont les membres partagent un héritage commun, avec ou sans pouvoir central, il a « La diversité culturelle est une réalité en Côte d’Ivoire », a-t-il soutenu. Cependant, il a regretté le fait que malgré cette richesse, la Côte d’Ivoire se trouve (encore) handicapée parce qu’incapable, en ces moments de globalisation et de mondialisation, de parler de son identité propre. « L’ivoirité, qui devait donner une identité à la Côte d’Ivoire, est un projet qui a été noyé et que ses précurseurs n’ont pas su défendre », a soutenu l’enseignant. Qui a regretté que ce concept ait plutôt été utilisé pour opérer une division entre les ivoiriens. Il a alors indiqué qu’il faut inventer de nouvelles formes de questionnements sur la diversité culturelle. Il pose alors le problème de l’appellation « Côte d’Ivoire » qu’il juge inappropriée. « Le nom Côte d’Ivoire est une référence zoologique que nous devons enrayer », a-t-il conseillé à l’auditoire. Et de poursuivre : « puisque le nom reflète la personnalité de celui qui le porte, le nom de notre pays doit coïncider avec les préoccupations des populations ». Une autre solution envisagée par l’enseignant pour renforcer les liens ethniques et culturels entre les peuples ivoiriens est la mise en place d’un Observatoire de la diversité culturelle qui va « s’atteler à suivre les actions des Conseils généraux et autres structures décentralisées dans la mise en place de leurs politiques sur le terrain ». Le vrai problème des peuples est de ne pas pouvoir tirer des enseignements de l’histoire, a affirmé le prof. Dédy Séry. Pour le cas de la Côte d’Ivoire, il pense que dans sa diversité culturelle, elle doit prendre conscience de son riche patrimoine afin de promouvoir l’éducation à la citoyenneté moderne. « Le meilleur investissement, c’est la promotion du respect de la diversité culturelle », a-t-il conclu.
M’Bah Aboubakar
Légende : Le prof. Dédy Séry soutient que les concepteurs de l’ivoirité n’ont pas su défendre leur idée.