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Art et Culture Publié le mercredi 21 avril 2010 | Fraternité Matin

Journalisme et savoir : Bien former pour éviter de mauvaise choses au pays

L’amphithéâtre Pr Georges Niangoran Bouah du nom du célèbre ethno-anthropologue ivoirien, disparu il y a huit ans, de l’Université Charles Louis de Montesquieu (Uclm) a abrité une cérémonie de triple portée scientifique. Consacrant l’acte 2 du partenariat entre cette institution de «production de la pensée», pour paraphraser son recteur, Pr Urbain Amoa, et l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (Ojpci), conduite par son président, Pascal Aka-Brou, rédacteur en chef de la 1ère chaîne de la télévision de service public Rti.

Qui, face à la panoplie de formations qualifiantes et diplômantes proposée par l’institution universitaire, en plus de voyages linguistiques et d’études stratégiques, n’a pu s’empêcher, au-delà des mots de gratitude, de confier: «J’invite les journalistes à croire en ce partenariat (…) Car la formation est le leitmotiv de l’Ojpci. Et nous sommes convaincus que si les journalistes sont formés et bien formés, cela pourrait éviter bien des choses à notre pays».

En effet, présentant ses activités scientifiques d’avril à novembre 2010, le rectorat de l’Uclm a décliné, tout d’abord, ses offres de formations au profit des journalistes ivoiriens. Dont la table ronde autour du thème «Journalisme et multimédia», prévu le 28 avril, marque le point de départ. Ensuite, profitant de son partenariat avec la commune d’Empoli (Italie), qui lui a remis 15 ordinateurs d’avant-dernière génération, par le canal de SEM. Camicciotio, ex-consul honoraire de la Côte d’Ivoire à Florence (Italie), il en a donné 3 à l’Ojpci aux fins de renforcer les capacités multimédias des journalistes en situation professionnelle.

Et ce, après que l’Université a offert, récemment, 15 bourses aux enfants et proches bacheliers des membres de l’Organisation désireux d’embrasser la carrière de journaliste. Enfin, le Pr Urbain Amoa a entretenu l’auditoire médiatique de la nécessité de (re) penser les universités, «hauts lieux de la production de la pensée», à travers une communication sur la thématique générique «Universités en Afrique face à la Cité». Pour lui, «des états généraux des universités publiques en Afrique s’imposent» face à la dégradation des espaces universitaires et du statut d’étudiant.

Son constat sommaire en cinq items est amer. Au point de se risquer à donner raison, provisoirement, à René Dumont qui prévenait dans son ouvrage éponyme au milieu des années 1960, «L’Afrique noire est mal partie». Sans s’inscrire dans un scepticisme béat mais dans une dialectique nécessaire et critique, qu’il conceptualise en la «Réflexiologie», Amoa Urbain invite les intellectuels africains à opérer une autocritique et inscrire leurs réflexions dans l’optique d’une recherche commune de la vérité. Attitude épistémologique qui passerait par une adéquation des modèles occidentaux aux valeurs sociales, éthiques et cognitives africaines positives propres.

Toutes choses qui ne sauraient prospérer sans une presse formée, intégrée au cœur de la production de la pensée et consciente de son pouvoir de conscience sociale et intellectuelle critique. C’est ainsi que les membres de l’Ojpci sont invités à fournir leurs productions à la revue scientifique «Synergies Afrique centrale et de l’ouest» dont le lancement est prévu en août prochain.

R. Coulibaly
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