La forte température enregistrée cette année en Côte d`Ivoire (entre 35 et 40 degrés) fera bientôt place à la saison pluvieuse. Comme l`année dernière, le spectre de la mort plane sur les populations des quartiers précaires du District d`Abidjan.
"Je ferai une communication régulière en conseil des ministres pour que le Gouvernement prenne des décisions urgentes. Il y a en vue l`élaboration d`un programme national de protection civile. Mais nous n`allons pas attendre tout cela. On a dénombré au total 17 morts et 6 disparus. Je vais consulter le président de la République (ndlr : Laurent Gbagbo) et le Premier ministre (Soro K. Guillaume) pour voir comment évacuer les personnes dont les maisons sont en situation d`être emportées ". Ces paroles fortes qui traduisent la compassion du gouvernement à l`endroit des sinistrés de juin 2009 ont été prononcées par Désiré Tagro. A deux mois de cette même période, c`est le statu quo.
Le mois de juin 2009 a été marqué par un sinistre causé par des pluies diluviennes qui ont fait officiellement vingt morts et des disparus en Côte d`Ivoire. Le gouvernement ivoirien avait mis en place le plan Orsec (Organisation des secours) et le préfet d`Abidjan, Sam Etiassé avait été désigné à l`effet de réquisitionner tous les services et organismes publics capables de prêter aides et assistance aux personnes sinistrées. Dans un élan de solidarité, des personnes de bonne volonté ont fait parler leur cœur. Le gouvernement ivoirien n`est pas resté indifférent. Après, plus rien.
Quelques quartiers précaires du District d`Abidjan
Chaque commune du District d`Abidjan a son quartier précaire. Dans l`ensemble, les habitations sont construites de la même façon : baraques et maisons en briques. Des habitations dans lesquelles les populations courent le risque de succomber à la moindre intempérie. Généralement, ce sont des quartiers dont l`accès est difficile. Une seule voie centrale et c`est tout. Pour le reste, l`habitant ou le visiteur doit se faufiler entre les labyrinthes des taudis. Des voies inimaginables qui servent de rues au milieu de ces constructions anarchiques. Concernant les installations des fils électriques et des tuyaux de la Sodeci (Société de distribution d`eau de Côte d`Ivoire) tout est à l`image de ces quartiers. Les populations courent le danger de l`électrocution à tout moment. Tant les fils qui traînent partout sont à la portée des plus innocents : les enfants. Quant aux tuyaux de la Sodeci qui servent à pourvoir ces quartiers en eau potable, ils sont exposés au soleil et ne sont pas protégés. Ils peuvent à tout moment rompre voire se casser au passage des personnes. Pas de caniveaux d`évacuation. Dans la commune huppée de Cocody, on note par exemple, les quartiers Gobelet (qui n`a pas été épargné des sinistres il y`a de cela un an), Washington, Colombie…Attécoubé avec Santé 3, Mossikro, Banco 1…Yopougon regorge des quartiers à risque comme, Pays-bas (gesco), quartier Doukouré ou si vous désirez, "mon mari m`a laissée"…A Adjamé Williasmville, quartier cimetière et Abobo derrière rail.
Les populations de ces quartiers ont vu le nombre de leurs populations grimper de façon vertigineuse à la faveur de la crise militaro-civile de septembre 2002. L`Etat reconnait leur existence mais a du mal à prendre des mesures qui s`imposent.
Le déguerpissement, la dernière équation
A l`analyse, les populations de ces quartiers semblent constituer pour les politiques un bétail électoral. Ce sont donc des habitants qui sont entre doute et espoir au regard des promesses que leur tiennent ces personnes. Il n`est pas faux d`affirmer que les habitants des quartiers précaires, en général, sont de loin les plus nombreux à Abidjan. Ici, on a l`impression qu`on utilise leur cause à des fins politiques. Dès qu`un sinistre se présente, chaque homme politique gagne à y faire sa propagande, à travers des dons (en nature et autres). A la faveur du sinistre du mois de juin dernier, il a été relevé dans les différentes interventions des autorités compétentes, le déguerpissement et le recasement des populations de ces zones à risque. A quelques mois des pluies diluviennes, rien n`est fait. Ces quartiers à risque courent toujours le danger de faire des victimes en juin 2010. A quel saint ces populations vont-elles se vouer à la prochaine saison pluvieuse qui s`annonce dangereuse. Aucun membre du gouvernement ne parait s`inquiéter de ce drame à venir. Pourtant, il est imminent.
Des pluies meurtrières s`annoncent
L`Etat de Rio au Brésil, un pays qui a, à peu près la même situation géographique que la Côte d`Ivoire vient d`enregistrer des morts et des disparus suite à des pluies diluviennes. Niteroi, la ville qui a enregistré le plus lourd bilan depuis le début du sinistre, le lundi 5 avril, présente 14.000 habitants sans abri. Le dernier bilan communiqué mercredi dernier en fin de soirée faisait état d`au moins 147 morts dans l`ensemble de l`Etat, mais les chiffres augmentent au fur et à mesure que les secouristes déblayent les zones recouvertes de boue. Selon la Défense civile, 46 victimes ont été recensées dans la ville de Rio, et 67 à Niteroi, de l`autre côté de la baie de Rio. La majorité a été ensevelie par des glissements de terrain dans des favelas (quartiers précaires) accrochées aux collines. Mais les promesses de relogement sont dans le passé restées lettre morte, alimentant le fatalisme des habitants. Les autorités "nous promettent toujours la même chose mais elles n`arrivent qu`après (les drames, ndlr). Ceux qui vivent dans les favelas sont abandonnés", a précisé un sinistré à l`Afp. Comme en Côte d`Ivoire, on attend que le pire se produise au moment où la météo annonce des pluies dévastatrices en juin 2010, avant de se décider.
Sériba Koné seriba67@yahoo.fr
"Je ferai une communication régulière en conseil des ministres pour que le Gouvernement prenne des décisions urgentes. Il y a en vue l`élaboration d`un programme national de protection civile. Mais nous n`allons pas attendre tout cela. On a dénombré au total 17 morts et 6 disparus. Je vais consulter le président de la République (ndlr : Laurent Gbagbo) et le Premier ministre (Soro K. Guillaume) pour voir comment évacuer les personnes dont les maisons sont en situation d`être emportées ". Ces paroles fortes qui traduisent la compassion du gouvernement à l`endroit des sinistrés de juin 2009 ont été prononcées par Désiré Tagro. A deux mois de cette même période, c`est le statu quo.
Le mois de juin 2009 a été marqué par un sinistre causé par des pluies diluviennes qui ont fait officiellement vingt morts et des disparus en Côte d`Ivoire. Le gouvernement ivoirien avait mis en place le plan Orsec (Organisation des secours) et le préfet d`Abidjan, Sam Etiassé avait été désigné à l`effet de réquisitionner tous les services et organismes publics capables de prêter aides et assistance aux personnes sinistrées. Dans un élan de solidarité, des personnes de bonne volonté ont fait parler leur cœur. Le gouvernement ivoirien n`est pas resté indifférent. Après, plus rien.
Quelques quartiers précaires du District d`Abidjan
Chaque commune du District d`Abidjan a son quartier précaire. Dans l`ensemble, les habitations sont construites de la même façon : baraques et maisons en briques. Des habitations dans lesquelles les populations courent le risque de succomber à la moindre intempérie. Généralement, ce sont des quartiers dont l`accès est difficile. Une seule voie centrale et c`est tout. Pour le reste, l`habitant ou le visiteur doit se faufiler entre les labyrinthes des taudis. Des voies inimaginables qui servent de rues au milieu de ces constructions anarchiques. Concernant les installations des fils électriques et des tuyaux de la Sodeci (Société de distribution d`eau de Côte d`Ivoire) tout est à l`image de ces quartiers. Les populations courent le danger de l`électrocution à tout moment. Tant les fils qui traînent partout sont à la portée des plus innocents : les enfants. Quant aux tuyaux de la Sodeci qui servent à pourvoir ces quartiers en eau potable, ils sont exposés au soleil et ne sont pas protégés. Ils peuvent à tout moment rompre voire se casser au passage des personnes. Pas de caniveaux d`évacuation. Dans la commune huppée de Cocody, on note par exemple, les quartiers Gobelet (qui n`a pas été épargné des sinistres il y`a de cela un an), Washington, Colombie…Attécoubé avec Santé 3, Mossikro, Banco 1…Yopougon regorge des quartiers à risque comme, Pays-bas (gesco), quartier Doukouré ou si vous désirez, "mon mari m`a laissée"…A Adjamé Williasmville, quartier cimetière et Abobo derrière rail.
Les populations de ces quartiers ont vu le nombre de leurs populations grimper de façon vertigineuse à la faveur de la crise militaro-civile de septembre 2002. L`Etat reconnait leur existence mais a du mal à prendre des mesures qui s`imposent.
Le déguerpissement, la dernière équation
A l`analyse, les populations de ces quartiers semblent constituer pour les politiques un bétail électoral. Ce sont donc des habitants qui sont entre doute et espoir au regard des promesses que leur tiennent ces personnes. Il n`est pas faux d`affirmer que les habitants des quartiers précaires, en général, sont de loin les plus nombreux à Abidjan. Ici, on a l`impression qu`on utilise leur cause à des fins politiques. Dès qu`un sinistre se présente, chaque homme politique gagne à y faire sa propagande, à travers des dons (en nature et autres). A la faveur du sinistre du mois de juin dernier, il a été relevé dans les différentes interventions des autorités compétentes, le déguerpissement et le recasement des populations de ces zones à risque. A quelques mois des pluies diluviennes, rien n`est fait. Ces quartiers à risque courent toujours le danger de faire des victimes en juin 2010. A quel saint ces populations vont-elles se vouer à la prochaine saison pluvieuse qui s`annonce dangereuse. Aucun membre du gouvernement ne parait s`inquiéter de ce drame à venir. Pourtant, il est imminent.
Des pluies meurtrières s`annoncent
L`Etat de Rio au Brésil, un pays qui a, à peu près la même situation géographique que la Côte d`Ivoire vient d`enregistrer des morts et des disparus suite à des pluies diluviennes. Niteroi, la ville qui a enregistré le plus lourd bilan depuis le début du sinistre, le lundi 5 avril, présente 14.000 habitants sans abri. Le dernier bilan communiqué mercredi dernier en fin de soirée faisait état d`au moins 147 morts dans l`ensemble de l`Etat, mais les chiffres augmentent au fur et à mesure que les secouristes déblayent les zones recouvertes de boue. Selon la Défense civile, 46 victimes ont été recensées dans la ville de Rio, et 67 à Niteroi, de l`autre côté de la baie de Rio. La majorité a été ensevelie par des glissements de terrain dans des favelas (quartiers précaires) accrochées aux collines. Mais les promesses de relogement sont dans le passé restées lettre morte, alimentant le fatalisme des habitants. Les autorités "nous promettent toujours la même chose mais elles n`arrivent qu`après (les drames, ndlr). Ceux qui vivent dans les favelas sont abandonnés", a précisé un sinistré à l`Afp. Comme en Côte d`Ivoire, on attend que le pire se produise au moment où la météo annonce des pluies dévastatrices en juin 2010, avant de se décider.
Sériba Koné seriba67@yahoo.fr
