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Politique Publié le jeudi 29 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Lu hier dans "Soir Info" : Comment Gbagbo a pris le cœur de Thérèse Houphouët-Boigny : Tout sur les secrets de l`opération

© Le Nouveau Réveil Par Prisca
Médiation : le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade rencontre les acteurs de la crise ivoirienne
Vendredi 23 avril 2010. Abidjan, Suite présidentielle du Pullman Hotel. Le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade rencontre le Président Laurent Gbagbo (photo), le premier ministre Guillaume Soro, le président de la CEI et les leaders des partis politiques
“Le vrai bonheur, on ne l`apprécie que lorsqu`on l`a perdu. Faisons en sorte que nous n`ayons jamais à le perdre... ", dixit feu Félix Houphouët-Boigny, le bienheureux époux de Marie-Thérèse Brou. Ce bonheur, l`ancienne Première Dame de Côte d`Ivoire, de 1960 à 1993, est passée à deux doigts de le perdre, à jamais. Sa villa qui trône sur la crête de la colline de la Riviera Golf, symbolisant, dans une certaine mesure, ce bonheur chez cette femme de 79 ans, elle a failli la perdre pour de bon, n`eût été l`intervention " divine " du Chef de l`Etat Laurent Gbagbo. En fait, celle que les Américains surnommèrent la " Jacky Kennedy " et que l`on présente, à tort ou à raison, comme une " accroc " des jeux de hasards (casino, loterie), et qui aurait laissé " picorer " une grande partie de sa fortune dans ces jeux, selon ses proches, a vu sa villa de la Riviera au centre d`une " mise " dans un casino européen. Qui a osé poser cet acte, pour le moins gravissime, contraire au bon sens que l`ensemble des Ivoiriens connaissent à cette Dame de grand cœur ? Est-ce de son fait ou alors sa villa a été hypothéquée, à son insu, par des gens qui veulent capter ses biens ? Surtout que depuis quelques années, une guerre ouverte oppose les héritiers d`Houphouët-Boigny. D`un côté, les enfants issus d`un mariage coutumier et de l`autre les fils adoptifs. Toujours est-il que c`est un ressortissant du Moyen Orient (dont nous taisons le nom) qui a raflé la mise, devenant du coup, le propriétaire légal de cette villa. Rentrée en Côte d`Ivoire, en 2007, l`ex-Première Dame élit domicile dans un modeste appartement de Cocody, chez l`une de ses nièces (dont nous taisons le nom). Le temps passe... Le 30 juillet 2007, lors de la " flamme de la paix " à Bouaké, Laurent Gbagbo rend un vibrant hommage appuyé à cette Dame, assise, incognito, dans la tribune du stade de Bouaké. Il la présente " comme la mère de la Côte d`Ivoire " au regard du travail abattu aux côtés de son époux " le père de la nation ". Marie Thérèse Houphouët-Boigny a le triomphe modeste. En sortant du stade, elle se refuse à toute déclaration à la presse. C`est ce jour-là que, peut-être, la chance a croisé son chemin...

Les larmes de Thérèse...

Dans les semaines qui suivent, Laurent Gbagbo est informé par la nièce de l`ex-première Dame qui lui a donné gîte et couvert, de la situation de celle-ci. Une situation qui frôle la " déchéance " et qui n`est pas digne de cette Dame à la discrétion et la beauté légendaires. Cette " Icône " qui est toujours gravée dans le cœur et les esprits de tous les Ivoiriens. Il faut faire quelque chose pour Marie-Thérèse Houphouët-Boigny qui a attiré l`attention des médias, non seulement par sa beauté, mais aussi et surtout par les actes qu`elle posait à côté du " Vieux ". En 1987, " l`African Jackie " fonde la Fondation internationale N`Daya, consacrée à améliorer la santé, le bien-être, et l`éducation des enfants en Afrique. En tant que présidente de N`Daya, elle a mené de nombreux projets pour les enfants. Le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, trouve impensable et inacceptable que la ``première`` Première Dame du pays pendant 33 ans, perde la maison où, des années durant, elle a noué et tracé, auprès de Félix Houphouët-Boigny, les sillons du progrès de ce pays. Il engage alors, dans le plus grand secret et à l`insu de Mme Thérèse Houphouët-Boigny, les services juridiques de l`Etat aux fins de " récupérer " la maison. Les faits se passent début 2010. " Ton prix est mon prix " lui aurait lancé le chef de l`Etat pour marquer sa volonté de reprendre cette mythique demeure des Boigny. Car, pour rien au monde, l`Etat de Côte d`Ivoire ne laisserait filer cette villa qui représente un pan de l`histoire du patrimoine politique ivoirien. Selon nos sources, le nouvel acquéreur oppose un refus catégorique à l`offre du chef de l`Etat. Mais en bon " businessman ", il change de fusil d`épaule au bout d`intenses négociations et réclame " le double " du montant qu`il a investi dans sa " mise ". 400 millions, 600 millions ? Notre source est restée muette sur le montant. Quoiqu`il en soit, après le rachat de la villa, le chef de l`Etat engage un architecte pour des travaux de réfection, tant à l`intérieur qu`à l`extérieur de la villa. Une demeure, qui, du fait qu`elle est restée inhabitée pendant plusieurs années, tombait pratiquement en ruine. Sur conseils de la nièce de l`ancienne Première Dame, la maison a été réhabilitée au goût de Mme Thérèse Houphouët-Boigny née Brou. Elle a été meublée et équipée. Comme cerise sur le gâteau, notre source soutient que le chef de l`Etat a " ouvert un compte bancaire " bien garni en faveur de Mme Thérèse Houphouët-Boigny. Les travaux, selon notre source, qui ont duré un peu plus d`un mois, se sont déroulés dans le plus grand secret. Lorsque la villa a retrouvé un état habitable, la nièce qui a suivi de bout en bout l`opération, l`invite un soir à aller découvrir son ancienne maison, perdue, depuis déjà des années. La suite s`apparente à un rêve, quand elle découvre la maison.

Main basse sur des biens...

Elle est prise d`une intense satisfaction à l`image d`un nouveau-né qui prend du lait nourricier. Et quand elle apprend, par sa nièce, que la villa lui a été restituée et que les travaux de réhabilitation ont été entièrement financés par le chef de l`Etat, Mme Thérèse Houphouët-Boigny, " foudroyée " par une charge émotionnelle, n`a pu retenir ses larmes. Elle aurait fondu en sanglots dans les bras de sa nièce. Un rendez-vous est immédiatement pris avec le chef de l`Etat pour lui marquer sa " gratitude et sa reconnaissance ". Le chef de l`Etat accepte de recevoir l`ancienne Première Dame à la résidence présidentielle de Cocody. Mais, le soir du rendez-vous, c`est Gbagbo lui-même qui se déplace chez Mme Houphouët-Boigny. C`est une femme " sans voix, le visage trempé " devant toutes ces marques d`attention, qui accueille Laurent Gbagbo. Mais, le 24 août 2009, à la cérémonie religieuse dans la capitale, en présence de MM Camille Alliali, Jean Konan Banny, Charles Konan Banny et Laurent Dona Fologo, le chef de l`Etat avait invité Mme Houphouët-Boigny à revenir à la " maison ". Il avait eu, à l`endroit de l`ancienne Première Dame, cette adresse pathétique. " Mme la Première dame Thérèse Houphouët, je vous salue ", dira-t-il, avant d`expliquer que sa présence a apporté à la cérémonie, non seulement sa personne, mais aussi et surtout le nom de Feu Houphouët-Boigny. " L`artiste Alpha Blondy a chanté. Mais moi je vais vous demander le contraire. Revenez au pays. Venez rester au pays. On vous aime. Les Ivoiriens sont comme ça, nous sommes comme ça. On aime critiquer. Les Ivoiriens sont un peu comme les petits Français. Ils critiquent, ils critiquent. Mais au fond, on vous aime. Revenez ", a-t-il dit à l`ex-Première dame, à qui il n`a pas manqué de rappeler ses œuvres pour la Côte d`Ivoire à travers sa structure caritative "N`Daya". Peu après cette date, Thérèse Houphouët-Boigny s`est installée en Côte d`Ivoire. Dans sa maison de la Riviera où la vie a repris... Signalons qu`elle s`était brouillée, entre 1994 et 1999, avec le président Henri Konan Bédié, au sujet des biens immobiliers de Félix Houphouët-Boigny. Il s`agit, notamment de l`hôtel particulier sis rue Masseran à Paris, les appartements à New York, Londres, France et les propriétés aux Bahamas ainsi que des villas en Côte d` Ivoire, de Félix Houphouët-Boigny, sur lesquels il avait mis la main, au nom de l`Etat de Côte d`Ivoire. Les enfants d`Houphouët, en particulier, Hélène Houphouët-Boigny, avaient crié " à un détournement de biens privés ". Signalons que le 28 juin 2008, sur décision de l`Etat de Côte d`Ivoire, une " collection privée " du premier président ivoirien a été vendue aux enchères à Paris.

Armand B. DEPEYLA
In Soir Info du mercredi 28 avril 2010


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