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Politique Publié le lundi 3 mai 2010 | Notre Voie

Fête de la Liberté 2010 - Souveraineté des Etats africains : beaucoup reste à faire…

© Notre Voie Par Prisca
Politique/Front populaire ivoirien: Ouverture de la 20è édition de la Fête de la liberté, en présence du président du parti, M. Pascal Afi N`guessan
Jeudi 29 avril 2010. Abidjan, Yopougon. Célébration de la Fête de la Liberté sur le site du futur siège du Front populaire ivoirien (FPI)
“La souveraineté nationale en Afrique aujourd’hui : mythe ou réalité”, c’est l’un des thèmes retenus par le comité scientifique de la 20ème édition de la Fête de la liberté. Un sujet qui a été développé, le samedi 1er mai, au palais de la Culture, par les Pr. Pascal Kokora, ex-ambassadeur de Côte d’Ivoire aux Etats-Unis, Aimé Tiagoué Gogué du Togo et Guy Labertit, homme politique français, conseiller de la Fondation Jean Jaurès. Avant leur exposé, le modérateur Raymond Abouo Ndori, a situé le contexte dans lequel se déroule cette table ronde et la pertinence du thème à débattre. Il s’est interrogé par un jeu de questionnement sur la nature de la souveraineté des Etats africains ; étant entendu que ce concept suppose une indépendance vis-à-vis de l’extérieur et une suprématie d’un Etat à l’intérieur de ses propres frontières. “Quelle souveraineté lorsqu’un pays n’a pas la maîtrise de sa propre trésorerie ? Quelle souveraineté dans un contexte d’ajustement structurel renforcé et de programme PPTE ? Et puis qui détient la souveraineté ? Le peuple? L’Etat ? La nation ?”, a-t-il lancé en guise d’introduction à ce débat. Pr. Pascal Kokora est entré dans le sujet en se demandant si “nos nations africaines sont vraiment souveraines dans la mesure où les organisations intergouvernementales mais également la mondialisation semblent, de toute évidence, empiéter sur nos souverainetés nationales ? La souveraineté en Afrique est- elle purement et simplement un mythe ou alors une réalité existante?”. Il a, par la suite, défini le terme de souveraineté. “La souveraineté, a-t-il expliqué, de par sa nature, demeure unique et en théorie aucun pouvoir ne lui est supérieur mais au fil du temps, ce concept change d’intitulé puisque de son origine latine il sert à identifier une seule personne ; il s’en détache progressivement pour représenter l’Etat lui-même et le peuple, c’est-à-dire la totalité concrète des citoyens pour enfin aboutir à la nation.”. Il en déduit que si l’Etat ivoirien veut jouir de sa pleine souveraineté, il lui faudra créer les conditions de son indépendance économique. Et cela passe nécessairement, a-t-il suggéré, par la mise en pratique de la politique de la décentralisation. “L’indépendance économique devrait aller de pair avec une décentralisation régionale bien pensée.”, a-t-il lancé. Il a, en guise de propositions, fait partager sa réflexion sur le découpage éventuel de la Côte d’Ivoire en sept Régions en fonction du poids économique de chacune des régions.

Quant au professeur Aimé Tiagoué Gogué, il a eu une approche purement politique du concept de souveraineté. Il a fait son analyse sous le prisme des rapports entre les pays africains et la France, le pays colonisateur. “Pourquoi cette souveraineté lorsque certains chefs d’Etat pour prendre des décisions sont obligés de s’en référer à l’Elysée ?

Pour les élections en Afrique, les gouvernements qui ont été mal élus attendent leur reconnaissance par l’Elysée pour commencer à se réjouir et non attendre l’expression du peuple”, a-t-il soutenu. Il s’est, par contre, réjoui de l’attitude de l’Etat ivoirien, incarné par Laurent Gbagbo qui a décliné l’offre de prendre part aux festivités du 14 juillet prochain, en France. Le socialiste français Guy Labertit s’est dit également scandalisé que l’Etat français ait osé adresser une telle invitation aux pays africains. Pour lui, “l’Etat français n’a pas toujours changé sa philosophie” pour ce qui est de Laurent Gbagbo et sa politique. Il a indiqué que l’arrivée de Gbagbo a été perçue, par la France, comme “un séisme politique”. Ce fait, a-t-il reconnu, “était inimaginable par l’establishment politique français”. C’est donc tout naturellement, a-t-il déduit, que le président actuel de la Côte d’Ivoire ait été lâché par la France quand survient la rébellion et les autres crises auxquelles son pouvoir a eu à faire face.

“La légitimité de Laurent Gbagbo n’a pas été acceptée par la France”, a précisé Guy Labertit. Avant d’ajouter que la France se comporte ainsi parce qu’elle n’entendait pas, en réalité, céder à la Côte d’Ivoire, tous les attributs de sa souveraineté. Tous les accords de coopération, a-t-il fait remarquer, conclus au début des indépendances, entre la France et les pays africains, consacrent la dépendance de l’Afrique.

Serge Armand Didi
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