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Société Publié le mercredi 12 mai 2010 | Le Nouveau Navire

Transport routier : Le gouvernement met la Sonatt en puissance

Ce que la presse et les observateurs ont longtemps qualifié de "conflit de compétences" entre la Sonatt (Société nationale de transport terrestre) et la Dgttc (Direction générale des transports terrestres et de la circulation) n'est plus qu'un vieux souvenir. Eu égard à la décision du gouvernement ivoirien pris le 24 avril 2010 qui donne plein pouvoir à la Sonatt pour l'exercice des fonctions qui lui sont dévolues.

A la faveur du récent débrayage dans le secteur des transports, le gouvernement a accédé à la requête des transporteurs en décidant de faire de la Sonatt la seule structure habilitée à éditer les titres de transports. Cette mesure contenue dans le protocole d'accord en date du 24 avril 2010 qui a sanctionné les différentes rencontres entre le gouvernement et l'ensemble des transporteurs routiers, apparaît comme la fin d'une cacophonie longtemps entretenue entre la Sonatt (Société nationale des transports terrestres) et la Dgttc (Direction générale des transports terrestres et de la circulation).

C'est par décret N° 2001-377 du 27 Mai 2001 que l'Etat de la Côte d'Ivoire a décidé de créer la Sonatt (Société nationale des transports terrestres). Une société d'Etat mise en place pour résoudre l'épineux problème du désordre ambiant de l'administration des transports qui avait en charge la délivrance des titres de transports.

Genèse de la création de la Sonatt
Au début des années 80, la Côte d'Ivoire est entrée dans une longue période de récession économique consécutive à la chute brutale de ses principaux produits d'exportation qui sont le café et le cacao. Les dirigeants d'alors font appel aux institutions financières internationales afin de négocier des Past (Programmes d'ajustement structurels) pour éviter à l'Etat de se retrouver en situation de cessation de paiements. Des audits sont alors menés dans tous les secteurs d'activités par les experts du Fonds monétaire international (FMI).

Dans le secteur des transports routiers, le constat est sans appel : désordre généralisé, fraude sur l'ensemble des titres de transport, corruption, racket, etc.

Toutes choses qui font perdre à l'Etat de Côte d'Ivoire des sommes considérables. Comme recommandation, les experts de Bretton Woods préconisent une réforme institutionnelle du secteur des transports routiers. En 1998, les négociations aboutissent à un accord multi sectoriel dénommé Past (Programme d'ajustement structurel pour la Côte d'Ivoire).
C'est donc dans le cadre de cette reforme négociée que l'Etat de Côte d'Ivoire décide de la création de la Sonatt (Société national des transports terrestres) par décret N° 20011-377 du 27 juin 2001 en vue de la maitrise totale de la gestion des titres de transports sur toute l'étendue du territoire national et de la redynamisation du secteur des transports routiers.

Des remous à répétition
Mais, cet objectif majeur aura du mal à connaître un début de réalisation du fait de nombreux obstacles relatifs aux remous internes. Conséquence, la Sonatt aura du mal à se mettre en puissance. Finalement, c'est en septembre 2004 qu'elle va effectivement démarrer ses activités. Toujours avec à la clé le flou qui entoure les activités liées aux services de ses structures que la presse a toujours qualifié de conflit de compétences entre la Sonatt et la Dgttc. A preuve, de 2004 à 2008, six directeurs généraux se sont succédé à la tête de la direction générale de la Sonatt. Créant ainsi une situation d'instabilité préjudiciable à l'entreprise qui offre à l'extérieur le spectacle désolant d'une "boîte à palabres", incapable de réaliser les objectifs pour lesquels elle a été créée.

Un horizon meilleur pour la Sonatt

En Janvier 2008, Dr Albert Mabri Toikeusse, nouveau ministre des Transports décide de soumettre le poste de directeur général à appel à candidature. Cette vision du ministre avait pour objectif de donner plus crédibilité et d'autorité à la Sonatt. Assié Argnar Amon Jean-Claude sort vainqueur de cette compétition.

Après sa promotion, Assié Argnar Amon s'entoure de collaborateurs capables de réaliser les objectifs qu'il s'est assigné. A sa prise de fonction, il décide entre autres, de relever le défi de la qualité d'un service qui se traduit par la vision d'une Sonatt moderne, de plus en plus performante et résolument orientée vers la satisfaction totale des usagers.

En deux ans d'exercice du Dg de la Sonatt, la quiétude est de mise avec un "climat social apaisé, des comptes équilibrés, des réseaux plus en plus étendus avec l'ouverture d'une dizaine d'agences" à l'intérieur du pays. Tous ces efforts, dans le seul but de rapprocher la Sonatt des usagers, avec en toile de fond, une meilleure traçabilité dans la délivrance des titres de transport. En plus de ces acquis, Assié Argnar Amon Jean-Claude, entend hisser la société au rang des entreprises citoyennes de notoriété en Côte d'Ivoire.

Pour ce faire, il s'est fixé de nouveaux défis. Notamment, la professionnalisation du secteur des transports routiers et de l'exportation de l'expertise de la Sonatt à travers la sous-région.
La résolution du "conflit de compétences" avec la Dgttc par le gouvernement qui, dans le récent protocole conclu avec les transporteurs, reconnait la Sonatt comme la seule autorité habilitée à délivrer le titre de transports donne désormais les coudée franches à Assié Argnar Amon J-C pour réaliser son grand rêve.

L'horizon se dégage…
De 2006 à 2010, l'hebdomadaire "Le Nouveau Navire" a travaillé successivement avec les ministres Innocent Anaky Kobénan, Abdel Aziz-Thiam, Albert Toikeusse Mabri et actuellement Albert Flindé. Que de chemin parcouru par les différents ministres des Transports qui se sont succédé à la tête de ce ministère. Les problèmes restent la professionnalisation du milieu des transports terrestres et des touches dans d'autres secteurs comme à l'Oic (Office ivoirien des chargeurs) encore administration provisoire, la certification américaine de l'aéroport international de Port-Bouët etc.

Malgré quelques sons discordants, le transport terrestre qui se présente comme un véritable panier à crabes semble faire l'union. La naissance du Gie (Groupement d'intérêt économique) qui apparait comme le porte-parole de tous les transporteurs de Côte d'Ivoire est à saluer.

Quelques problèmes de leaderships liés à certaines incompréhensions finiront par laisser place à une union saine. Les transporteurs routiers en ont besoin pour le Fonds de garantie. Trop d'eau a coulé sous le pont certes mais, les vieux souvenirs sont loin. Au regard de ce qui se trame, le transport en Côte d'Ivoire est promu à un bel avenir.

Sériba Koné
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