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Société Publié le jeudi 20 mai 2010 | Le Mandat

Atelier international sur le changement climatique : Plus d’une soixantaine de chercheurs planchent sur le futur de l’Afrique

La 2ème réunion de la composante africaine du programme international AMMA s’est ouverte hier à Abidjan, en partenariat avec le projet Ripiecsa. L’objectif principal de ces trois jours est de mettre en œuvre les stratégies de recherche proposées par les acteurs d’AMMA-Afrique à travers de nouvelles collaborations institutionnelles mais aussi par une mobilisation efficace des ressources.

Plus de 60 chercheurs venus de toute l’Afrique et de nombreux chercheurs et étudiants ivoiriens, travaillant dans le domaine du climat et de ses impacts, participent depuis hier, ce jusqu’à demain vendredi, au Plateau, à un atelier de prospective du réseau d’Analyse multidisciplinaire de la mousson africaine (Amma). Le directeur général de l’Acmad, M. Adama Alhassane Diallo, s’est réjoui de la tenue de cet atelier car, de nombreuses études réalisées en Afrique, ont montré très clairement que de 1980-2007, 96% des catastrophes naturelles en Afrique étaient d’origine météorologique. Les inondations 32%, les épidémies 37%, les sécheresses 11%, les tempêtes de vents 9%, les invasions d’insectes 4%, les températures extrêmes, les feux de brousse et les glissements de terrain 1% chacune. De ces catastrophes, les sécheresses, les épidémies et les inondations sont responsables de 99% des pertes en vies humaines, soient respectivement 79%, 18% et 2% des pertes en vies humaines. Au plan économique, ce sont 50% des pertes. Ceci montre, selon lui, l’urgence pour l’Afrique de se doter de moyens conséquents pour minimiser les impacts négatifs de la variabilité et des changements climatiques. Le président Amma-Côte d’Ivoire, Prof Abé Delphin Ochou, a expliqué qu’Amma-Afrique a été créée en février 2002 pour répondre à ces préoccupations suscitées. Avec l’appui financier de plusieurs institutions internationales, elle a conduit plusieurs actions d’envergures. Il s’agit, entre autres, de l’élaboration d’un ensemble de 5 documents constituant la 1ère version du plan scientifique africain, le Piaf, représentant l’initiative africaine dans ce programme international. Il y a également des écoles de terrain Amma, sur les observatoires de recherches Ore (Mali, Niger, Bénin), au Burkina Faso, Guinée Conakry et au Sénégal. Amma-Côte d’Ivoire a été créée en Avril 2004, avec plus de 50 chercheurs issus de différentes institutions de recherches et de services opérationnels. Malgré la crise qui a occasionné la mise du pays à l’écart dans des phases expérimentales, des chercheurs et étudiants ivoiriens ont participé à des campagnes dans le champ expérimental. L’atelier qui est en cours, se propose donc de dégager de nouvelles orientations et directives pour le réseau Amma-Afrique. Au nom du ministre de l’Enseignement Supérieur, M Ibralim Cissé Bacongo, parrain de cet atelier, son directeur de cabinet, M Hibault Alexis, s’est réjoui du choix de la Côte d’Ivoire pour abriter cet atelier scientifique. Selon lui, le réseau Amma-Afrique qui regroupe plusieurs compétences de la recherche scientifique africaine doit être en grande partie financée par l’Afrique et non par des pays du Nord. « Nous recommandons que le programme Amma, avec son réseau de chercheurs africains, puisse s’adosser explicitement sur la Cedeao, l’Union Africaine et le Nepad pour être un véritable programme africain de recherche sur l’environnement et le climat. » a-t-il souhaité.

Aboubakar Sangaré
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