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Société Publié le samedi 12 juin 2010 | Notre Voie

Plus de 200 burkinabés sans papiers arrêtés à Lakota - Les autorités locales et les populations en colère

Nous ne sommes pas xénophobes mais nous ne voulons pas de cette catégorie d’étrangers chez nous ! Nous sommes fatigués ! Notre région n’est pas un moulin ! Pouvait-on entendre çà et là, les jeudi 3 et vendredi 4 juin derniers, dans la cour de la brigade de gendarmerie nationale de Lakota. En effet le jeudi, 3 juin dernier, peu avant midi, de nombreux burkinabè sans-papier ont été interceptés puis conduits à la gendarmerie. Au moment où nous mettions sous presse, la situation était encore très confuse à cause de la grosse suspicion qui pèse sur Youl Sié Sonwèlé, 56 ans, de nationalité burkinabè, l’un des responsables du convoi et ses compatriotes. Les burkinabè convoyés par 3 cars de la compagnie “G.T Molo-Molo” immatriculés 2676 CG01, 2456 CB01 et 5199CA01 en provenance du Burkina faso tentaient de traverser la ville de Lakota, selon nos sources quand ils ont été interceptés par les populations locales avec à leur tête, Jean-Claude Gnagra, le président du Conseil général et contraints de s’immobiliser dans la cour de la gendarmerie nationale. Avec à son bord des passagers dont la majorité est constituée de jeunes de 15 à 25 ans et qui, curieusement, ne sont munis d’aucune pièce administrative. A la question de savoir leur destination, ces derniers, qui ne peuvent s’exprimer clairement en français disent ne pas la connaître. “Ils n’ont pas de papier et ne savent pas où ils vont. Ce sont des gens suspects”, fait remarquer un agent des Forces de défense et de sécurité (Fds). “Ce n’est pas la première fois que ce genre de convois arrivent dans la région et cela est étonnant. Je veux comprendre. C’est ainsi qu’après avoir informé le préfet, j’ai fait arrêter les 3 cars”, a soutenu le président du Conseil général visiblement très en colère. Et qui ajoute que le convoyage de ces personnes de chez elles en Côte d’Ivoire, surtout en cette période trouble, suscite beaucoup d’interrogations. Selon Jean-Claude Gnagra, l’opération pourrait s’inscrire dans la préparation d’une possible reprise de la guerre. Certaines sources soutiennent que ces jeunes sont envoyés par leurs parents déjà installés depuis longtemps dans la région, dans le cadre des travaux champêtres, dans la forêt classée entièrement défrichée par les allogènes clandestinement de Nihourou, près de Niambézaria. L’une des curiosités dans l’affaire, est le fait que sur la vitre avant de chaque car, il est marqué : “Sécurité : convoi humanitaire”. Pire, les cars, sont escortés depuis la frontière par des éléments de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire issue de l’EPHP (l’Escadron de Protection de Hautes Personnalités). Approchés, lesdits gendarmes qui escortent le convoi expliquent qu’ils ont été mis en mission par le Cema (le Chef d’état -major), c'est-à-dire le Général de Division Philippe Mangou. L’affaire défraie actuellement la chronique dans la cité des éléphants. “Comment peut-on dire que ces convois sont d’ordre humanitaire ? Pourquoi des gendarmes peuvent-ils convoyer des gens sans pièces du burkina où il n’y a pas de guerre jusqu’en Côte d’Ivoire ?”, s’est interrogé le préfet de Lakota.

Avant de marteler : “Je vais faire mon rapport à mes supérieurs hiérarchiques. Il faut qu’une enquête soit ouverte pour situer les responsabilités dans cette affaire qui me paraît invraisemblable. Il y va de la sécurité et de l’économie de notre pays” , a indiqué le Gouverneur.

Ibo Cheick Oumar
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