Une vedette d’envergure nationale peut en cacher d’autres de renommée mondiale. Au pied du Mont Korhogo, un homme vole la vedette à l’événement le plus médiatisé de la planète depuis le 11 juin, la coupe du monde de football. En effet, le samedi dernier, des centaines de jeunes dont de nombreux aficionados du football ont abandonné Rooney, Gerard et autre Lampard dans la rencontre qui opposait l’Angleterre aux Etats-Unis pour aller écouter et parler à Amadou Gon Coulibaly, le directeur national de campagne du Dr Alassane Dramane Ouattara. Un forum d’échanges et de vérité selon les termes du maître de cérémonie Eric Ouattara Mamadou. Le lendemain, le patron de la campagne d’Alassane Dramane Ouattara récidive l’exploit de détourner les regards du match attendu du mondial 2010, celui qui opposait les Fennecs d’Algérie aux Slovènes. Cette fois, ce sont les cadres locaux du RDR qu’il rencontrait dans la cour du siège de son parti, la salle de réunion n’étant pas de taille pour recevoir ceux qui ont fait le déplacement. Sous le préau de son domicile personnel où a eu lieu la rencontre avec les jeunes, le DNC du mentor des républicains plante le décor des discussions en choisissant de revenir sur les « temps forts qui ont émaillé la vie du pays » depuis son dernier passage à Korhogo en janvier. Ces temps forts sont relatifs à ce que AGC (comme on l’appelle) traite de «blocage artificiel du processus électoral par le camp présidentiel avec à sa tête le président Gbagbo. Un blocage qui s’apparente chez celui-ci à « l’aveu d’une crainte de perdre les élections », a dit le DNC d’ADO qui renchérit ses propos en ces termes : « c’est parce que Gbagbo a pris conscience de son manque de popularité qui va le conduire directement à la défaite qu’il ne veut pas organiser les élections. » Toute chose qui explique les artifices dont use le camp présidentiel pour toujours repousser la date des élections. Dans ce chapitre des trouvailles du FPI pour rallonger les débats autour des élections, Amadou Gon a déploré et condamné d’une énergie verbale soutenue du poing qui a frappé la table l’utilisation de la RTI pour brandir des preuves de fraudes qui de son avis alimentent «une crise artificielle créée autour de la liste électorale certifiée par les Nations Unies. Il est inacceptable que la télévision publique qui appartient à tous les ivoiriens comme si c’état à l’issue des recherches des journalistes de Côte d’Ivoire que ces choses étaient découvertes.» le DNC d’ADO justifie sa très forte indignation face à cette liste que le camp présidentiel distribue à tout le monde et même aux représentations diplomatiques dont l’ambassade du Mali. Car, estime-t-il, il s’agit après examen de « listes totalement fictives pour faire croire que la liste est truffée d’étrangers. Cette propagande doit s’arrêter, c’est inadmissible, c’est inacceptable.» A en croire le numéro trois du RDR, cette manipulation est « d’autant plus dangereuse qu’après les discussions bilatérales et les entretiens avec le Premier ministre le FPI est en train de montrer qu’il est déjà prêt à mettre à mal les solutions trouvées par ces échanges pour sortir de l’impasse ». Mais, aussitôt l’amorce de cette nouvelle crise présentée, aussitôt le lion de Korhogo avertit avec fermeté : « nous ne permettrons pas à Gbagbo de commencer un troisième mandat sans élections. » pour éviter cet autre piège des frontistes qui s’annonce, Amadou Gon appelle les populations à la vigilance: «Tous les noms qui figurent sur les documents qu’ils nous ont remis sont des noms à consonance nordique. Ils sont en train de revenir sur les causes de la division. Je ne veux pas me mêler aux contradictions internes au FPI. Mais si le troisième vice président du FPI, numéro deux de l’Etat de Côte d’Ivoire, connaissant le système de son parti déclare que ces gens sont susceptibles de le traiter aujourd’hui d’étranger, qu’en est-il de millions d’ivoiriens vivant tranquillement ici à Korhogo, à Séguéla, à Bondoukou, à Odienné etc. s’ils n’ont pas honte de poser le problème en ces termes et diviser clairement la nation, nous devons les dénoncer. A la suite de ces nombreuses informations qui n’augurent pas d’une tenue immédiate des élections, le DNC d’ADO a appelé les populations à rester mobiliser. Si les cadres du parti ont dit être prêts pour un travail efficace sur le terrain, de leur coté, les jeunes ont plutôt averti : «nous avons accepté le report de la marche du 15 mai, mais nous voulons les élections en 2010»
Mack Dakota, Correspondant
Mack Dakota, Correspondant