Un assistant en Anglais affirme que l’université de Cocody est une vraie ‘’poubelle’’. Il a pu faire cette remarque lorsqu’il s’était rendu en Angleterre, sur fonds propre, pour finir sa thèse. « Ici, les enseignants ne suivent pas correctement les étudiants. Ce qui fait que le travail n’avance pas. Un doctorant peut faire 5, 6 ans ou plus avant de soutenir. Et ce n’est pas normal », indique-t-il. Un autre assistant en Espagnol note qu’après son retour d’Espagne, il a fallu traduire son travail avant d’aller en instruction. Mais, ce qui l’a plus marqué, et négativement, c’est que son travail a fait deux ans en instruction, au lieu de 45 jours. K.L., le doctorant en Espagnol de l’université de Cocody, indique que l’encadrement est défaillant parce que les enseignants ne consacrent pas assez de temps à leurs étudiants. « Ils sont partout sauf à l’université. Ils occupent d’autres fonctions ailleurs. Ils sont soit dans les cabinets ministériels soit dans leurs propres cabinets. Il y a certains qui font de la politique, et d’autres qui enseignent à l’extérieur », révèle-t-il. Un doyen d’Ufr que nous avons rencontré, reconnaît ce qui leur est reproché. Il indique que ce sont les raisons financières qui amènent les enseignants dans les cabinets ministériels et autres. « Nous ne sommes pas bien payés à l’université. Quand des universités privées ou de grandes écoles nous sollicitent, nous ne pouvons qu’accepter. Et quand l’un de nos amis qui est au gouvernement nous appelle, nous ne pouvons que le rejoindre. Si je suis encore ici, c’est parce que j’ai n’ai pas encore eu une bonne opportunité », avoue-t-il. Un autre doyen indique que l’encadrement est difficile parce que les thésards sont nombreux et n’ont plus le niveau requis. « Un enseignant peut se retrouver avec 10 thèses truffées de fautes par an. Le volume minimum d’une thèse est de 350 pages. Ce n’est pas facile », note-t-il.
Adélaïde Konin
Adélaïde Konin