Le préfet d`Abidjan, Sam Etiassé, était sur les sites des quartiers précaires d`Abidjan, hier. Il a entrepris, accompagné des Forces de l`ordre, de déguerpir en détruisant des maisons, les populations installées dans les zones à risques. Assailli par les journalistes à Bonoumin, quartier " Chevaux ", il s`est prêté aux questions à l`occasion de cette opération qui a lieu au lendemain de la mort de 11 personnes dans les eaux de pluie.
Pourquoi avoir choisi maintenant pour le faire ?
Depuis que le plan Orsec a été déclenché depuis 2009, nous avons fait de la sensibilisation. Nous avons demandé aux gens de partir. Ces gens-là ne sont pas sur un site dangereux. C`est-à-dire que si l`eau partait normalement, ceux de gauche ne seraient pas inondés, ceux de droite ne le seraient pas non plus. Mais, ils ont bouché la buse et c`est la nuit qu`ils ont fait ce travail-là.
Avez-vous un plan de recasement pour ces populations ?
Négatif, nous n`avons pas de plan de recasement. Mais nous leur donnons une petite somme d`argent pour leur permettre de se loger ailleurs.
Les populations veulent de l`argent et un autre site avant de partir ?
Ils posent cela en termes de revendications ? Comment peuvent-ils réclamer un site et de l`argent avant de partir ? Ce n`est pas normal. Est-ce que vous savez qu`à cause d`eux, ceux qui ont payé des lots normaux à 8 millions le lot, qui ont investi de l`argent pour construire leur maison voient leur maison détruite? Chez le préfet Jules Yapo qui est dans ce cas, tout est détruit. Les populations ont bouché les buses avec du béton. Donc l`eau ne peut plus circuler. Qui leur a dit de venir s`installer là ? On dit qu`il y a la pauvreté, c`est vrai mais... Pour ceux qui sont à Boribana, ils sont près de 50 000 personnes, nous sommes en train de négocier avec le gouvernement pour qu`on trouve un site viabilisé que nous allons lotir pour eux. Tous ces quartiers précaires que vous voyez ici à Abidjan, vont être restructurés. On va lotir. Les parties qui sont bonnes, on va les récupérer et les lots seront attribués à ceux qui sont sur ces sites-là.
Les gens que vous déguerpissez, où vont-ils ?
Ce n`est pas à moi qu`il faut demander. Vous leur posez la question : d`où ils viennent et où vont-ils ? Ils vont vous répondre.
Nous estimons que l`Etat n`a pas été ferme parce que depuis plusieurs années, c`est la même situation que nous vivons.
C`est pourquoi, j`ai demandé aux journalistes de nous aider. Pour une fois où il y a une détermination à aller de l`avant, vous devez nous aider. J`ai fait recenser tous ceux qui sont là. Comme je l`ai indiqué depuis longtemps, je donne 100 000 f à chaque personne pour aller payer sa caution, pour se louer une maison quelque part. Je ne sais pas combien ils sont. J`ai 300 personnes à faire partir sur les sites de Bonoumin, Gobelet, Ayakro et Lem à Yopougon. Ça, c`est dans un premier temps. Après, il y a 2000 personnes qu`il faut encore faire partir. C`est pourquoi, le gouvernement a mis à notre disposition 1, 865 milliard. Cet argent n`est pas disponible dans nos mains. Chaque fois qu`il y a une opération, la police, les responsables techniques et nous-même signons avec la photocopie des pièces des gens, au besoin, on y joint les pièces d`un journaliste parce que demain, il faut rendre compte.
A quel moment pourront-ils entrer en possession de cet argent ?
Il faut d`abord que je sécurise la liste. Si je suis d`accord avec le chef de quartier en ce moment-là, on leur donne de l`argent.
Mais entre-temps, il pleut ?
Pendant ce temps, il pleut mais pendant ce temps, on pense à ceux qui, par la faute des autres, sont inondés. Il faut penser à ceux-là et à ceux qui pourraient mourir si on n`intervient pas.
Après Gobélet, vous cassez quel autre quartier précaire ?
Non, en fait, on ne casse pas de quartier précaire. Je prends par exemple Bori -Bana, on ne peut pas déguerpir tout le monde. Mais il y a des gens sur ces sites dangereux qui sont plus vulnérables que les autres. C`est eux qu`il faut enlever. Dès l`instant où ils ne représentent pas de danger majeur, il faut les laisser en place. Si vous les enlevez, vous les envoyez où ? Les quartiers précaires sont des quartiers qu`il faut restructurer pour en faire des quartiers normaux, avec un plan de lotissement approuvé et rattaché au plan de la commune en question. A Yopougon, il y a 28 quartiers précaires, à Cocody, il y en a 18. J`ai fait le tour de tous ces quartiers, on a fait la sensibilisation pour leur demander d`aller d`eux-mêmes. Mais vous savez que le monde est ce qu`il est. J`ai rencontré des jeunes gens qui m`ont dit qu`ils vont à l`oral du Bac, avec cette situation, qu`ils ne peuvent pas y aller.
Je leur ait dit d` appeler le ministre de l`Education nationale et son directeur de Cabinet pour leur dire que le plus rapidement possible, on décale un peu les examens.
Après ce déguerpissement, qu`allez-vous décider par rapport à cette zone ?
Si je termine les travaux ici, je vais à Gobélet et ensuite à Yopougon. Une fois qu`on les aura fait partir, on détruira la zone et je prendrai un acte pour faire de ces zones-là, des zones d`utilité publique.
Des gens risquent encore de venir s`installer ?
Lorsque certaines personnes cassent des zones, elles-mêmes laissent les gens venir s`installer. Moi Sam Etiassé, je ne permettrai pas cela. Hier (avant-hier) à mi- nuit, j`étais là (à Bonoumin). Quand on fait une opération, il faut le suivi. Et moi, je suis ce que je fais. J`ai cassé " Adjamé Garden-center ", avez-vous vu quelqu`un s`installer là-bas? Je passe tous les jours là-bas. Mais j`ai accusé les services techniques des mairies parce que quand vous voyez des gens en train de construire, vous savez que ce n`est pas bien là où ils construisent. Ils y mettent des millions. On les laisse terminer et puis après, on leur dit que ce n`est pas autorisé. C`est au départ qu`il faut empêcher la construction. Je détruis ici, je parie avec vous les journalistes. Demandez à quelqu`un de venir construire, il dira non.
Avez-vous un message à l`endroit des maires ?
Les maires et les directeurs techniques sont nos points focaux. Nous avons une radio qui nous permet de communiquer entre nous. S`il y a un problème à Yopougon, notre point focal dans ce quartier nous saisit et rapidement on travaille pour résoudre ledit problème.
Propos recueillis par Diarrassouba Sory
Pourquoi avoir choisi maintenant pour le faire ?
Depuis que le plan Orsec a été déclenché depuis 2009, nous avons fait de la sensibilisation. Nous avons demandé aux gens de partir. Ces gens-là ne sont pas sur un site dangereux. C`est-à-dire que si l`eau partait normalement, ceux de gauche ne seraient pas inondés, ceux de droite ne le seraient pas non plus. Mais, ils ont bouché la buse et c`est la nuit qu`ils ont fait ce travail-là.
Avez-vous un plan de recasement pour ces populations ?
Négatif, nous n`avons pas de plan de recasement. Mais nous leur donnons une petite somme d`argent pour leur permettre de se loger ailleurs.
Les populations veulent de l`argent et un autre site avant de partir ?
Ils posent cela en termes de revendications ? Comment peuvent-ils réclamer un site et de l`argent avant de partir ? Ce n`est pas normal. Est-ce que vous savez qu`à cause d`eux, ceux qui ont payé des lots normaux à 8 millions le lot, qui ont investi de l`argent pour construire leur maison voient leur maison détruite? Chez le préfet Jules Yapo qui est dans ce cas, tout est détruit. Les populations ont bouché les buses avec du béton. Donc l`eau ne peut plus circuler. Qui leur a dit de venir s`installer là ? On dit qu`il y a la pauvreté, c`est vrai mais... Pour ceux qui sont à Boribana, ils sont près de 50 000 personnes, nous sommes en train de négocier avec le gouvernement pour qu`on trouve un site viabilisé que nous allons lotir pour eux. Tous ces quartiers précaires que vous voyez ici à Abidjan, vont être restructurés. On va lotir. Les parties qui sont bonnes, on va les récupérer et les lots seront attribués à ceux qui sont sur ces sites-là.
Les gens que vous déguerpissez, où vont-ils ?
Ce n`est pas à moi qu`il faut demander. Vous leur posez la question : d`où ils viennent et où vont-ils ? Ils vont vous répondre.
Nous estimons que l`Etat n`a pas été ferme parce que depuis plusieurs années, c`est la même situation que nous vivons.
C`est pourquoi, j`ai demandé aux journalistes de nous aider. Pour une fois où il y a une détermination à aller de l`avant, vous devez nous aider. J`ai fait recenser tous ceux qui sont là. Comme je l`ai indiqué depuis longtemps, je donne 100 000 f à chaque personne pour aller payer sa caution, pour se louer une maison quelque part. Je ne sais pas combien ils sont. J`ai 300 personnes à faire partir sur les sites de Bonoumin, Gobelet, Ayakro et Lem à Yopougon. Ça, c`est dans un premier temps. Après, il y a 2000 personnes qu`il faut encore faire partir. C`est pourquoi, le gouvernement a mis à notre disposition 1, 865 milliard. Cet argent n`est pas disponible dans nos mains. Chaque fois qu`il y a une opération, la police, les responsables techniques et nous-même signons avec la photocopie des pièces des gens, au besoin, on y joint les pièces d`un journaliste parce que demain, il faut rendre compte.
A quel moment pourront-ils entrer en possession de cet argent ?
Il faut d`abord que je sécurise la liste. Si je suis d`accord avec le chef de quartier en ce moment-là, on leur donne de l`argent.
Mais entre-temps, il pleut ?
Pendant ce temps, il pleut mais pendant ce temps, on pense à ceux qui, par la faute des autres, sont inondés. Il faut penser à ceux-là et à ceux qui pourraient mourir si on n`intervient pas.
Après Gobélet, vous cassez quel autre quartier précaire ?
Non, en fait, on ne casse pas de quartier précaire. Je prends par exemple Bori -Bana, on ne peut pas déguerpir tout le monde. Mais il y a des gens sur ces sites dangereux qui sont plus vulnérables que les autres. C`est eux qu`il faut enlever. Dès l`instant où ils ne représentent pas de danger majeur, il faut les laisser en place. Si vous les enlevez, vous les envoyez où ? Les quartiers précaires sont des quartiers qu`il faut restructurer pour en faire des quartiers normaux, avec un plan de lotissement approuvé et rattaché au plan de la commune en question. A Yopougon, il y a 28 quartiers précaires, à Cocody, il y en a 18. J`ai fait le tour de tous ces quartiers, on a fait la sensibilisation pour leur demander d`aller d`eux-mêmes. Mais vous savez que le monde est ce qu`il est. J`ai rencontré des jeunes gens qui m`ont dit qu`ils vont à l`oral du Bac, avec cette situation, qu`ils ne peuvent pas y aller.
Je leur ait dit d` appeler le ministre de l`Education nationale et son directeur de Cabinet pour leur dire que le plus rapidement possible, on décale un peu les examens.
Après ce déguerpissement, qu`allez-vous décider par rapport à cette zone ?
Si je termine les travaux ici, je vais à Gobélet et ensuite à Yopougon. Une fois qu`on les aura fait partir, on détruira la zone et je prendrai un acte pour faire de ces zones-là, des zones d`utilité publique.
Des gens risquent encore de venir s`installer ?
Lorsque certaines personnes cassent des zones, elles-mêmes laissent les gens venir s`installer. Moi Sam Etiassé, je ne permettrai pas cela. Hier (avant-hier) à mi- nuit, j`étais là (à Bonoumin). Quand on fait une opération, il faut le suivi. Et moi, je suis ce que je fais. J`ai cassé " Adjamé Garden-center ", avez-vous vu quelqu`un s`installer là-bas? Je passe tous les jours là-bas. Mais j`ai accusé les services techniques des mairies parce que quand vous voyez des gens en train de construire, vous savez que ce n`est pas bien là où ils construisent. Ils y mettent des millions. On les laisse terminer et puis après, on leur dit que ce n`est pas autorisé. C`est au départ qu`il faut empêcher la construction. Je détruis ici, je parie avec vous les journalistes. Demandez à quelqu`un de venir construire, il dira non.
Avez-vous un message à l`endroit des maires ?
Les maires et les directeurs techniques sont nos points focaux. Nous avons une radio qui nous permet de communiquer entre nous. S`il y a un problème à Yopougon, notre point focal dans ce quartier nous saisit et rapidement on travaille pour résoudre ledit problème.
Propos recueillis par Diarrassouba Sory