C’est au domicile de l’écrivain Bernard B. Dadié à Cocody-Cité des arts que la 2è édition des activités de la bibliothèque enfantine qu’abrite la Bibliothèque nationale de Côte d’Ivoire a été lancée le vendredi 25 juin 2010. « Il n’y avait pas meilleur lieu que la demeure de celui qui a tenu, en premier, la plume et permit que ses génies créateurs soient contenus dans des livres pour que les générations montantes en Côte d’Ivoire puissent s’imprégner », a traduit Adjiman Chantal, la directrice de la Bibliothèque nationale qui a expliqué les motifs de cette visite rendue en compagnie des enfants du club des amis de la bibliothèque présidé par Yapo Yapo Léandre. « Il faut le reconnaître, Bernard B. Dadié est une bibliothèque. Nous venons informer le doyen de la littérature africaine de ce qu’à partir d’aujourd’hui (Ndlr : vendredi), la bibliothèque nationale ouvre ses portes pour accueillir les enfants en vue de la mise en œuvre d’un programme de vacances qui a été élaboré à leur attention », a indiqué, la directrice de la Bibliothèque nationale qui a annoncé le lancement des activités de vacances qu’organise sa structure à l’intention des jeunes lecteurs. Aussi entend-t-elle faire de la bibliothèque enfantine, réhabilitée en 2008, un centre de référence en matière de gestion et d’animation des bibliothèques en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, il s’agit, précise-t-elle, d’œuvrer à la sensibilisation et à l’incitation à la lecture, à la familiarisation au monde de la littérature et de l’édition. Très marqué par cette visite, Berbard B. Dadié a souhaité que cette initiative ne se limite pas à lui seul. « Il faut que les enfants prennent contact avec les auteurs », a conseillé l’homme de 94 ans à ses amis du livre. « Faites en sorte que l’Etat soit obligé de vous aider », a-t-il insisté. A l’origine des activités de vacances dont vacances cultures et le théâtre scolaire, l’ex-ministre de la culture témoigne : « C’est un grand évènement pour moi. Les vacances cultures pour enfants, c’est la première fois que j’en vois. Nous avions fait vacances cultures pour les vieux, mais pas pour les enfants. Ce n’est pas qu’on n’a pas pensé à vous mais, c’était progressif. C’est une question de moyens. Il fallait commencer ». A l’époque, se rappelle-t-il dans les années 30, les bibliothèques n’étaient pas publiques mais caritatives et autorisé aux adultes et autres fonctionnaires. Ainsi, de retour de Dakar en 49, naîtront – fait savoir Dadié – sous l’impulsion de ses « maîtres » Boka le théâtre scolaire, vacances cultures et le bibliobus pour ceux de l’intérieur qui n’avaient pas accès au livre. « On a crée vacances cultures pour nous rapprocher de nos cultures », souligne Bernard Dadié. En transmettant les dix commandements pour le livre qui se résument dans sa bonne tenue, le père de Climbié affirme : « C’est sur le livre qu’il faut compter. S’il n’y a pas de livres, il n’y a pas de bibliothèques. Le livre doit être respecté. Le livre, c’est une richesse pour nous tous, jeunes et vieux ». A la question de savoir pourquoi il écrit, l’auteur Bernard Dadié répond : « J’écris pour me libérer moi-même et transmettre aux autres ce que j’aimerais que nous soyons»
Koné Saydoo
Koné Saydoo