Les ordures ménagères pourraient encore s'entasser dans les rues d'Abidjan. Le village d'Akouédo a, en effet, décidé de fermer demain la décharge publique qu'elle accueille sur ses terres depuis plusieurs décennies. Hier, lors d'une réunion d'urgence au palais présidentiel, la chefferie a été suppliée d'ajourner sa décision contre de nouvelles promesses. Ce qu’Akouédo a refusé, selon nos sources. Les villageois exigent l'application du protocole d'accord du 05 novembre 2007 dans lequel l'Etat s'est engagé à achever le bitumage de la voie principale, et à bitumer les autres voies du village. Il devait aussi transformer le dispensaire local en centre de santé communautaire et l'approvisionner en médicaments, construire 6 salles de classe, achever l'extension des réseaux d'eau courante et d'électricité…Ces engagements assortis d'un chronogramme d'exécution devaient être entièrement tenus avant le 30 juin 2010, date de la fermeture définitive de la décharge prévue par le décret n° 2007-599 du 31 octobre 2007. Mais, rien n'a été fait jusqu'à ce jour. Le protocole d'accord a été signé suite au déversement de déchets toxiques, en août 2006, dans le dépotoir d'ordures ménagères. Le village l'avait alors fermé pour protester contre les effets nuisibles de ces produits chimiques débarqués du Probo Koala. Il n'en a accepté la réouverture que suite à la liste de promesses qui comprend également la transformation du dépotoir sauvage en un centre d'enfouissement technique. Selon Aguédé Blaise, président des jeunes, c'est à cette seule condition que le village est prêt à permettre le retour des ordures sur son site. Il faudra bien sûr que tous les autres points soient préalablement satisfaits. En son temps, un comité de suivi avait été mis en place par le palais. Il est présidé le conseiller Zohré Haubert. Celui-ci et son équipe doivent de nouveau rencontrer les villageois aujourd'hui.
Cissé Sindou.
Cissé Sindou.
