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Art et Culture Publié le vendredi 9 juillet 2010 | Le Patriote

Bilan Festival Wassa 2010: Une aubaine pour la Côte d’Ivoire

La culture ivoirienne doit être présente au rendez-vous de l’universel. C’est sans doute l’un des objectifs assignés au Festival Wassa dont la 5ème édition s’est déroulée, du 10 au 14 juin dernier à la Maison de Quartier de Villejean à Rennes, capitale régionale de la Bretagne au Nord- Ouest de la France. Organisé par l’Association Culturelle Zassa d’Afrique (ACZA) présidée par la Chorégraphe ivoirienne, Martha Diomandé, ce festival se présente aujourd’hui non seulement comme une véritable aubaine pour la valorisation du potentiel culturel de la Côte d’Ivoire en France, mais également comme une plate-forme pour la promotion de la Côte d’Ivoire à l’international. En témoigne la programmation de plusieurs artistes ivoiriens et la Compagnie Wassa venue de Bonoua. Leurs prestations ont permis, aux festivaliers, de découvrir la richesse et la diversité de la culture ivoirienne. Ce fut également l’occasion de s’imprégner des attraits culturels des autres participants venus des quatre coins du monde. La Compagnie Wassa; la conteuse Estelle Caliope ; le dramaturge Alphonse Démého qui excelle dans le mono théâtre; le cinéaste Honoré N’Zué et le tisserand Coulibaly Adama du village de Waragnéné (Nord de la Côte d’Ivoire) ont donné la pleine mesure de l’art ivoirien dans toutes ses dimensions.…


Un espace du donner et du recevoir

Les scènes ouvertes, les spectacles majeurs proposés par la Compagnie Wassa ont toujours drainé du monde. C’est le cas de " Cri d’Afrique", la comédie musicale qui tance, bien entendu, les tares et autres travers de l’Afrique mais, également, montre cette Afrique de l’espoir. En réalité, dans ce spectacle, Karim, Yule, Yolande, Evariste, Désirée et Tâshe, tous au sommet de l’art chorégraphique, donnent au spectateur de voir la Côte d’Ivoire empêtrée dans une crise militaro-civile éclatée le 19 septembre 2002 et qui n’en finit pas depuis. Pour eux, en dépit des difficultés de la vie au quotidien, malgré les antagonismes politiques, l’espoir est permis afin que le pays d’Houphouët- Boigny renoue avec le développement. Pour y parvenir, « Il faut que les fils et filles se donnent la main, qu’ils abandonnent le népotisme, la corruption…. », crient-ils en chœur entre deux pas de danse. Outre les arts de la scène et du spectacle, la Côte d’Ivoire a été également vue sous un autre angle avec la projection du film- documentaire du réalisateur ivoirien Honoré Kouakou N’Zué. "Le Gla", le masque en pays Wê (ouest de la Côte d’Ivoire) et "le Zaouli", une autre danse de réjouissance du pays Gouro (Centre- ouest de la Côte d’Ivoire) ont été dévoilés au public par le truchement de ce documentaire qui n’a pas manqué de susciter l’admiration du public. En tout cas, ces deux organisations, sécrètes et de réjouissance, omniprésentes dans la vie des populations de ces deux régions de la Côte d’Ivoire ont permis de saisir un pan du terroir ivoirien.

Dans le but de favoriser l’échange et le brassage des cultures, la Compagnie française du "Roi Zizo", avec son théâtre itinérant qui mêle la poésie, le burlesque, le jeu des clowns et des marionnettes ; les démonstrations acrobatiques de chevaux avec le groupe "Equus Arte" du Maroc ; le groupe musical "Ka Jazz" ; le groupe congolais Africana ont permis aux festivaliers d’avoir, à la fois, plusieurs plateaux alléchants et attrayants pour passer de moments agréables. Les mets typiquement ivoiriens, tels que l’Attiéké, l’aloco accompagnés de jus de gingembre, bissap étaient à longueur de journée par les festivaliers. Le volet scientifique n’a pas non plus été oublié. La conférence de l’Ivoirien basé en France, Alphonse Tiérou a été également d’une importance capitale. Avec pour thème "De la danse traditionnelle à la création chorégraphique : l’entrée dans le 21ème siècle », ce chorégraphe et chercheur en danse africaine a fini par conclure que « les Africains doivent sortir de la dichotomie tradition-modernité, pour que la chorégraphie africaine puisse s’enrichir et être performante à l’international».

Au final, la 5ème édition du Festival Wassa a tenu toutes ses promesses. Avec un total- visiteurs de plus de cinq mille festivaliers, contrairement aux éditions précédentes, il se pose désormais comme un rendez-vous annuel incontournable de la ville de Rennes. Il est même marqué en lettres d’Or sur l’agenda de la Maison de Quartier de Villejean où le festival a pris ses quartiers depuis deux ans. Et la présence de la Côte d’Ivoire à travers la danse, le conte, le théâtre et l’artisanat a permis de mieux vendre le pays et l’ouvrir aux autres horizons. Déjà, les initiateurs sont à pied d’œuvre pour l’édition 2011.

Jean- Antoine Doudou
(Envoyé spécial)
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