• La grève des chauffeurs qui se durcit aggrave la crise du sable. Une situation qui arrange les vendeurs de « sable rouge ».
• Le coût du loyer connaîtra-t-il une augmentation dans les mois à venir à Abidjan ? Au regard de l’agitation dans le secteur du sable depuis le 15 juin, date de l’arrêté du ministère de l’Environnement, (N°00683) interdisant l’extraction de sable dans nombre de carrières à Abidjan et, notamment dans la zone Est du district, beaucoup d’observateurs n’écartent pas cette éventualité. Les principales carrières du District sont fermées depuis lors. Sur les sites, les dragueurs ont arrêté les moteurs et les véhicules bennes qui transportent le sable sont stationnés. Les chauffeurs passent leur journée à se ronger les freins. Face à cette situation, les constructeurs se sont tournés vers le sable rouge de terre pour continuer leurs chantiers. « C’est le sable de terre qui servait à construire avant qu’on ne modernise avec l’arrivée des dragueurs. Tout le monde veut construire avec le sable extrait de la lagune, alors comme les carrières sont fermées, les gens qui ne veulent pas arrêter leurs chantiers viennent prendre le sable de terre ici (Km 17 route de Dabou Ndlr) », explique Koné Siaka. Avec quelques amis, il monte la garde sur la route de Dabou. Ce corridor improvisé est, selon lui, un check-point pour encaisser 500 Fcfa à chaque camionneur qui rallie la voie à la recherche du sable. « Nous avons posté des amis sur les carrières situées à Azito pour la surveillance afin d’empêcher les véreux qui voudraient aller prendre le sable là-bas. Parce que, tant que le prix du sable ne sera pas revu à la baisse nous ne nous servirons plus dans les carrières. Depuis le début de la crise, nos responsables sont en négociation. Donc l’argent qu’on encaisse ici, c’est pour le partager entre ceux qui surveillent les carrières pour faire respecter le mot d’ordre donné par notre syndicat, afin qu’ils puissent amener quelque chose à leur petite famille en rentrant. L’arrêt du travail nous pénalise, mais nous n’avons pas le choix », explique le camionneur. Depuis le déclenchement de la crise, il s’est trouvé une vocation de syndicaliste intransigeant.
• Une flambée inquiétante
• Pour Lasse C, un autre chauffeur, ils n’ont qu’une préoccupation. « Que les propriétaires de carrière revoient les prix à la baisse. » Amer, il explique que le sable étant vendu par mètre cube, les dix roues (12m3) et 6 roues (8m3) étaient cédés au chauffeur au 30. 000 Fcfa et 22 000 Fcfa dans les carrières. Ce dernier allait les revendre entre 50 et 60.000 Fcfa pour le premier et 40 à 50.000 Fcfa pour le second. Dans un tel schéma, note-t-il, chauffeurs et clients s’en sortaient sans laisser trop de plumes. Mais depuis le mois de mai, le camionneur est obligé d’acheter le sable 45.000 Fcfa voire 50.000 Fcfa sur certaines carrières qu’il doit revendre entre 100 et 150.000 Fcfa. Ce qui n’est du goût du client qui en peu de temps doit débourser deux fois plus pour avoir le sable qu’il achetait à 50 ou 60.000 Fcfa. « Surtout pour ceux qui sont situés dans des quartiers reculés comme Cocody, Angré-Palmeraie », ajoute-t-il. Et Koné Siaka de s’inquiéter de la répercussion de la situation sur le coût de la vie. « La construction d’une maison est faite à 70% de sable alors imaginez-vous quelqu’un qui construit sa maison avec cette augmentation de sable, il n’aura d’autre choix que de répercuter le coût sur le loyer. Nous, notre lutte ne profite pas à nous seulement. Elle est pour toutes les personnes qui sont appelées à construire demain», explique-t-il. Pendant ce temps, les sites d’extraction du sable rouge sont devenus la destination des camionneurs. « Un mal nécessaire » disent certains. Bien que ce sable soit diversement apprécié, les gens se ruent dessus. Pour les propriétaires de chantiers cela répond à l’impératif d’achever leurs chantiers. Pour les chauffeurs, c’est subvenir à leur besoins quotidiens. Selon le président de la Confédération des chauffeurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (C.s.c.r.a.o), Koné Vaffi, qui a fait une déclaration le jeudi 8, l’arrêt des carrières touche environ 900 camions dont de nombreuses familles qui tirent directement leur subsistance de ce secteur. Selon lui, la lutte pour le retour à la normale va s’étendre à tous les poids lourds pour faire fléchir le ministère de l’Environnement.
• La version écolo…
• Mais au ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts, la version de la taxe dont devraient s’acquitter les carrières ne semble pas être la première des préoccupations sur la liste. Les raisons de la fermeture des carrières résident, selon le directeur du Centre anti-pollution (Ciapol), Doh André, plus dans des préoccupations techniques, dont des risques de catastrophe écologique dans la ville d’Abidjan. Elles se résument en une menace de la nappe phréatique de la capitale économique. Sur l’axe principal de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny, la voie qui sépare les deux lagunes où se trouvent de part et d’autre des carrières, est menacée et peut, selon lui, s’affaisser à tout moment. Outre ce danger, le directeur du Ciapol ajoute que les forages qui servent à extraire le sable du fond de la lagune peuvent endommager la nappe phréatique et provoquer une contamination de l’eau. Autre raison. « Toutes les eaux usées qui viennent d’Abobo et de Williamsville passent par un émissaire qui transporte ces eaux vers la mer et les entreprises actuelles draguent le sable à quelque mètres de cet émissaire. Si elle se casse le Probo Koala n’aura rien fait », a explique Doh André. De plus les rails qui longent cette partie sont menacés, de même que tout le bouvard Valery Giscard d’Estaing qui s’est affaissé du fait du dragage. A ces raisons techniques s’ajoutent d’autres d’ordre administratif et financier. Le ministre Karim Fadiga demande aux exploitants de carrières de se mettre en règle vis-à-vis de l’administration sur plusieurs arriérés de taxes. Mais surtout pour ceux installés dans la partie Est d’Abidjan de réparer le préjudice causé par sur l’axe reliant Koumassi et Port Bouët. Condition sine qua non pour reprendre leurs activités et l’éventualité, se voir attribuer d’autres sites d’exploitation dans la partie Ouest de la ville.
oFlou artistique
• Du côté du ministère des Mines et de l’Energie, sans rejeter l’arrêté de Karim Fadiga, l’on n’a pas voulu s’étendre sur la question, attendant, selon eux, le moment propice pour se prononcer. Toutefois, filtrant des couloirs de la tutelle, il y aurait eu des vices de procédure dans la mise en œuvre de cette décision. Qui octroie le droit d’exploitation des carrières ? Combien dure une licence d’exploitation ? Quelle est la procédure d’instruction des carrières. Et qu’en est-il des raisons avancées par le Ciapol pour fermer les carrières ? Autant de points d’ombre que notre interlocuteur qui a requis l’anonymat a soulevés et qui, à l’en croire, seront éclaircis le moment venu. Du côté des carrières, l’information du patron du Ciapol, selon laquelle beaucoup de carrières ne seraient pas en règle, fait écho avec l’ambiance qui y règne. A Azito, notamment, des chauffeurs qui travaillent sur un site d’extraction appelé ‘’Salim’’ sont remontés contre le maitre des lieux qui, selon eux, les mène en bateau. « Lorsque les agents des Eaux et Forêts sont passés ici (Salim) pour demander d’arrêter l’extraction, il avait été dit que la carrière devait payer une taxe comprise entre 25 et 30 millions. Mais le propriétaire qui nous a par la suite fait croire qu’il a payé, alors que ce n’est pas le cas, a augmenté le prix du sable. Et quand nous avons voulu nous plaindre, il nous a brandi cet argument », regrette un camionneur qui a requis l’anonymat. Ziad, un autre exploitant situé dans la même zone affirme, lui, s’être exécuté. « Nous avons négocié avec le ministère et nous allons payer par échelon. Donc la carrière est ouverte vous pouvez venir constater », dit-il. Pourtant à entendre les chauffeurs de camion rien n’est encore fait. Ils attendent, que l’on revienne aux anciens prix : 20.000 Fcfa pour les 8m3 de 06 roues et 30.000 Fcfa pour les 12m3 soit 10 roues.
• Kuyo Anderson
• Légende : La carrière Barito, à Koumassi, a arrêté de fonctionner, les machines ont été démontées.
• Légende deuxième photo : Cette machine est à l’arrêt
•Encadré
•La ruée vers le sable rouge et ses conséquences.
•Depuis la fermeture des principales carrières de la capitale économique, le sable rouge de terre est prisé par les constructeurs. C’est cette matière que les camionneurs leur apportent désormais. Ils vont le chercher sur la route de Dabou au Km 17, à Mossikro du côté d’Attécoubé et pour certains dans les carrières de Bingerville. Selon eux, ils se contenteront de ce sable dont la qualité tranche, bien évidemment, avec celui extrait de la lagune. Surtout que le prix permet d’amortir les coûts. Les 12m3 sont vendus à 23.000 Fcfa au camionneur qui le revend entre 40 et 50.000 Fcfa selon la distance et les 8m3 à 15.000 Fcfa pour être cédés entre 40 et 45.000 Fcfa. « Certes au Km 17 les Ebrié prélèvent 5000Fcfa par camion, mais cela ne doit pas nous empêcher d’y aller », explique Roland, un autre chauffeur commis à la surveillance sur la voie de Dabou. Mais le hic, c’est la qualité du sable. Pour Diallo D, un maçon, ce sable contrairement à celui de la lagune demande une plus grande quantité de ciment lors du mélange, parce qu’il contient, selon lui, une substance appelée anassure qui consomme plus de ciment. D’autres comme Zadi Kpodion un démarcheur, s’inquiètent de voir des gens faire des dalles avec le sable pourtant peu recommandé pour des réalisations aussi stratégiques. Sans récuser les inquiétudes citées plus haut, Bamba Vazoumanan, ingénieur en bâtiment explique que le sable rouge contient nombre d’éléments assez fin qui rendent difficile la résistance des briques. Et en plus il contient beaucoup d’argile contrairement à celui extrait de la lagune qui a eu le temps d’être débarrassé de l’argile. Le sable rouge, à l’en croire, doit faire l’objet d’un test en laboratoire appelé, « formulation ». Et c’est ce test qui permet de définir la quantité de ciment ou de gravier devant être mélangé au sable rouge pour une construction donnée. Mais il déconseille de faire du crépissage avec ledit sable.
K.A
• Le coût du loyer connaîtra-t-il une augmentation dans les mois à venir à Abidjan ? Au regard de l’agitation dans le secteur du sable depuis le 15 juin, date de l’arrêté du ministère de l’Environnement, (N°00683) interdisant l’extraction de sable dans nombre de carrières à Abidjan et, notamment dans la zone Est du district, beaucoup d’observateurs n’écartent pas cette éventualité. Les principales carrières du District sont fermées depuis lors. Sur les sites, les dragueurs ont arrêté les moteurs et les véhicules bennes qui transportent le sable sont stationnés. Les chauffeurs passent leur journée à se ronger les freins. Face à cette situation, les constructeurs se sont tournés vers le sable rouge de terre pour continuer leurs chantiers. « C’est le sable de terre qui servait à construire avant qu’on ne modernise avec l’arrivée des dragueurs. Tout le monde veut construire avec le sable extrait de la lagune, alors comme les carrières sont fermées, les gens qui ne veulent pas arrêter leurs chantiers viennent prendre le sable de terre ici (Km 17 route de Dabou Ndlr) », explique Koné Siaka. Avec quelques amis, il monte la garde sur la route de Dabou. Ce corridor improvisé est, selon lui, un check-point pour encaisser 500 Fcfa à chaque camionneur qui rallie la voie à la recherche du sable. « Nous avons posté des amis sur les carrières situées à Azito pour la surveillance afin d’empêcher les véreux qui voudraient aller prendre le sable là-bas. Parce que, tant que le prix du sable ne sera pas revu à la baisse nous ne nous servirons plus dans les carrières. Depuis le début de la crise, nos responsables sont en négociation. Donc l’argent qu’on encaisse ici, c’est pour le partager entre ceux qui surveillent les carrières pour faire respecter le mot d’ordre donné par notre syndicat, afin qu’ils puissent amener quelque chose à leur petite famille en rentrant. L’arrêt du travail nous pénalise, mais nous n’avons pas le choix », explique le camionneur. Depuis le déclenchement de la crise, il s’est trouvé une vocation de syndicaliste intransigeant.
• Une flambée inquiétante
• Pour Lasse C, un autre chauffeur, ils n’ont qu’une préoccupation. « Que les propriétaires de carrière revoient les prix à la baisse. » Amer, il explique que le sable étant vendu par mètre cube, les dix roues (12m3) et 6 roues (8m3) étaient cédés au chauffeur au 30. 000 Fcfa et 22 000 Fcfa dans les carrières. Ce dernier allait les revendre entre 50 et 60.000 Fcfa pour le premier et 40 à 50.000 Fcfa pour le second. Dans un tel schéma, note-t-il, chauffeurs et clients s’en sortaient sans laisser trop de plumes. Mais depuis le mois de mai, le camionneur est obligé d’acheter le sable 45.000 Fcfa voire 50.000 Fcfa sur certaines carrières qu’il doit revendre entre 100 et 150.000 Fcfa. Ce qui n’est du goût du client qui en peu de temps doit débourser deux fois plus pour avoir le sable qu’il achetait à 50 ou 60.000 Fcfa. « Surtout pour ceux qui sont situés dans des quartiers reculés comme Cocody, Angré-Palmeraie », ajoute-t-il. Et Koné Siaka de s’inquiéter de la répercussion de la situation sur le coût de la vie. « La construction d’une maison est faite à 70% de sable alors imaginez-vous quelqu’un qui construit sa maison avec cette augmentation de sable, il n’aura d’autre choix que de répercuter le coût sur le loyer. Nous, notre lutte ne profite pas à nous seulement. Elle est pour toutes les personnes qui sont appelées à construire demain», explique-t-il. Pendant ce temps, les sites d’extraction du sable rouge sont devenus la destination des camionneurs. « Un mal nécessaire » disent certains. Bien que ce sable soit diversement apprécié, les gens se ruent dessus. Pour les propriétaires de chantiers cela répond à l’impératif d’achever leurs chantiers. Pour les chauffeurs, c’est subvenir à leur besoins quotidiens. Selon le président de la Confédération des chauffeurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (C.s.c.r.a.o), Koné Vaffi, qui a fait une déclaration le jeudi 8, l’arrêt des carrières touche environ 900 camions dont de nombreuses familles qui tirent directement leur subsistance de ce secteur. Selon lui, la lutte pour le retour à la normale va s’étendre à tous les poids lourds pour faire fléchir le ministère de l’Environnement.
• La version écolo…
• Mais au ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts, la version de la taxe dont devraient s’acquitter les carrières ne semble pas être la première des préoccupations sur la liste. Les raisons de la fermeture des carrières résident, selon le directeur du Centre anti-pollution (Ciapol), Doh André, plus dans des préoccupations techniques, dont des risques de catastrophe écologique dans la ville d’Abidjan. Elles se résument en une menace de la nappe phréatique de la capitale économique. Sur l’axe principal de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny, la voie qui sépare les deux lagunes où se trouvent de part et d’autre des carrières, est menacée et peut, selon lui, s’affaisser à tout moment. Outre ce danger, le directeur du Ciapol ajoute que les forages qui servent à extraire le sable du fond de la lagune peuvent endommager la nappe phréatique et provoquer une contamination de l’eau. Autre raison. « Toutes les eaux usées qui viennent d’Abobo et de Williamsville passent par un émissaire qui transporte ces eaux vers la mer et les entreprises actuelles draguent le sable à quelque mètres de cet émissaire. Si elle se casse le Probo Koala n’aura rien fait », a explique Doh André. De plus les rails qui longent cette partie sont menacés, de même que tout le bouvard Valery Giscard d’Estaing qui s’est affaissé du fait du dragage. A ces raisons techniques s’ajoutent d’autres d’ordre administratif et financier. Le ministre Karim Fadiga demande aux exploitants de carrières de se mettre en règle vis-à-vis de l’administration sur plusieurs arriérés de taxes. Mais surtout pour ceux installés dans la partie Est d’Abidjan de réparer le préjudice causé par sur l’axe reliant Koumassi et Port Bouët. Condition sine qua non pour reprendre leurs activités et l’éventualité, se voir attribuer d’autres sites d’exploitation dans la partie Ouest de la ville.
oFlou artistique
• Du côté du ministère des Mines et de l’Energie, sans rejeter l’arrêté de Karim Fadiga, l’on n’a pas voulu s’étendre sur la question, attendant, selon eux, le moment propice pour se prononcer. Toutefois, filtrant des couloirs de la tutelle, il y aurait eu des vices de procédure dans la mise en œuvre de cette décision. Qui octroie le droit d’exploitation des carrières ? Combien dure une licence d’exploitation ? Quelle est la procédure d’instruction des carrières. Et qu’en est-il des raisons avancées par le Ciapol pour fermer les carrières ? Autant de points d’ombre que notre interlocuteur qui a requis l’anonymat a soulevés et qui, à l’en croire, seront éclaircis le moment venu. Du côté des carrières, l’information du patron du Ciapol, selon laquelle beaucoup de carrières ne seraient pas en règle, fait écho avec l’ambiance qui y règne. A Azito, notamment, des chauffeurs qui travaillent sur un site d’extraction appelé ‘’Salim’’ sont remontés contre le maitre des lieux qui, selon eux, les mène en bateau. « Lorsque les agents des Eaux et Forêts sont passés ici (Salim) pour demander d’arrêter l’extraction, il avait été dit que la carrière devait payer une taxe comprise entre 25 et 30 millions. Mais le propriétaire qui nous a par la suite fait croire qu’il a payé, alors que ce n’est pas le cas, a augmenté le prix du sable. Et quand nous avons voulu nous plaindre, il nous a brandi cet argument », regrette un camionneur qui a requis l’anonymat. Ziad, un autre exploitant situé dans la même zone affirme, lui, s’être exécuté. « Nous avons négocié avec le ministère et nous allons payer par échelon. Donc la carrière est ouverte vous pouvez venir constater », dit-il. Pourtant à entendre les chauffeurs de camion rien n’est encore fait. Ils attendent, que l’on revienne aux anciens prix : 20.000 Fcfa pour les 8m3 de 06 roues et 30.000 Fcfa pour les 12m3 soit 10 roues.
• Kuyo Anderson
• Légende : La carrière Barito, à Koumassi, a arrêté de fonctionner, les machines ont été démontées.
• Légende deuxième photo : Cette machine est à l’arrêt
•Encadré
•La ruée vers le sable rouge et ses conséquences.
•Depuis la fermeture des principales carrières de la capitale économique, le sable rouge de terre est prisé par les constructeurs. C’est cette matière que les camionneurs leur apportent désormais. Ils vont le chercher sur la route de Dabou au Km 17, à Mossikro du côté d’Attécoubé et pour certains dans les carrières de Bingerville. Selon eux, ils se contenteront de ce sable dont la qualité tranche, bien évidemment, avec celui extrait de la lagune. Surtout que le prix permet d’amortir les coûts. Les 12m3 sont vendus à 23.000 Fcfa au camionneur qui le revend entre 40 et 50.000 Fcfa selon la distance et les 8m3 à 15.000 Fcfa pour être cédés entre 40 et 45.000 Fcfa. « Certes au Km 17 les Ebrié prélèvent 5000Fcfa par camion, mais cela ne doit pas nous empêcher d’y aller », explique Roland, un autre chauffeur commis à la surveillance sur la voie de Dabou. Mais le hic, c’est la qualité du sable. Pour Diallo D, un maçon, ce sable contrairement à celui de la lagune demande une plus grande quantité de ciment lors du mélange, parce qu’il contient, selon lui, une substance appelée anassure qui consomme plus de ciment. D’autres comme Zadi Kpodion un démarcheur, s’inquiètent de voir des gens faire des dalles avec le sable pourtant peu recommandé pour des réalisations aussi stratégiques. Sans récuser les inquiétudes citées plus haut, Bamba Vazoumanan, ingénieur en bâtiment explique que le sable rouge contient nombre d’éléments assez fin qui rendent difficile la résistance des briques. Et en plus il contient beaucoup d’argile contrairement à celui extrait de la lagune qui a eu le temps d’être débarrassé de l’argile. Le sable rouge, à l’en croire, doit faire l’objet d’un test en laboratoire appelé, « formulation ». Et c’est ce test qui permet de définir la quantité de ciment ou de gravier devant être mélangé au sable rouge pour une construction donnée. Mais il déconseille de faire du crépissage avec ledit sable.
K.A