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Économie Publié le jeudi 5 août 2010 | L’expression

Patrimoine mondial de l’Unesco - Grand-Bassam, ce qui reste à faire

L’inscription de la ville historique de Grand-Bassam au patrimoine mondial de l’Unesco a été différée, au terme des dernières assises du comité du patrimoine mondial. Quelques insuffisances ont été relevées dans le dossier ivoirien que les autorités doivent s’atteler à corriger.

Les journaux se sont beaucoup fait l`écho, début août, de ce que la cité épiscopale d`Albi, en France, a enfin été classée au patrimoine mondial de l`Unesco. Ce classement porte à plus de 30 le nombre de sites français protégés par l’organisation onusienne. En Côte d’Ivoire, après les Parcs nationaux de Taï (en 1982), de la Comoé (en 1983) et la réserve naturelle du Mont Nimba (en 1992), c’est la ville balnéaire de Grand-Bassam que les gouvernants tentent d’inscrire à ce prestigieux patrimoine. «Grand-Bassam représente la mémoire de la Côte d’Ivoire», explique Kongo Josselyn, chargé d’études à la mairie de la première capitale et Point focal de ce projet. Qui insiste sur l’urgence des actions à mener pour préserver le site. C’est en 2007 que le dossier de la «Ville historique de Grand-Bassam» a été déposé auprès de l’organisation onusienne par les autorités. Trois ans après, la décision n’a pas encore été prise dans le sens voulu. Pour autant, l’on ne désespère pas. Pour Mme Zabavi Nana, de la division Culture à la Commission nationale ivoirienne pour l’Unesco, «la conservation du patrimoine mondial est un processus permanent qui comporte un certain nombre d’étapes importantes. Le processus est long et il faut vraiment s’armer de patience et travailler pour atteindre les objectifs souhaités et remplir les critères édictés», explique-t-elle. Si le comité chargé d’étudier les dossiers et de les valider se réunit tous les ans, certains sites proposés peuvent attendre plus d’une année avant d’entrer au patrimoine mondial de l’Unesco. Il a notamment fallu deux ans et demi de mobilisation et d’attente pour voir enfin les Vingt-trois beffrois des régions Nord-Pas-de-Calais et Somme (en France) être inscrits en 2005 au patrimoine mondial de l’Unesco. Le dossier ivoirien a été congédié pour quelques incorrections que le comité national de suivi doit mettre à jour avant d’espérer une réponse favorable à la prochaine session. Par ce renvoi, les experts de l’Unesco demandent aux Ivoiriens de mieux ficeler le dossier de Grand-Bassam en y ajoutant «les compléments et les améliorations nécessaires». Selon Kongo Josselyn, l’Unesco a souhaité que pour une question d’homogénéité, Bassam prenne en compte et regroupe les 4 grandes zones : la zone administrative, la zone commerciale, la zone résidentielle et la zone du village. Cette préoccupation, qui n’avait pas été prise en compte, a joué en défaveur du dossier. L’autre faiblesse réside dans l’insuffisance des textes juridiques et réglementaires, nécessaires à la protection des sites à inscrire. Autant d’éléments que les experts ivoiriens doivent corriger en attendant la session du comité qui se tiendra l’année prochaine. Un autre aspect, le peu d’engouement, du point de vue de la promotion et de la mobilisation autour du projet a constitué un boulet au pied des experts du projet. La Côte d’Ivoire dispose-t-elle aujourd’hui des atouts nécessaires pour faire aboutir son projet de voir inscrire «la ville historique de Grand-Bassam» au patrimoine mondial, au cours des assises à venir ? «Au niveau des hommes, nous avons l’expertise qu’il faut. Il suffit que le Ok soit donné pour que les choses se passent comme on veut», estime Kongo Josselyn. Qui souhaite qu’au-delà de la mobilisation des populations, des autorités locales et ministérielles, le chef de l’Etat se saisisse du dossier. «Pour la première phase, le dossier a été monté en moins de trois mois. Pour le complément, en moins de trois mois, nous pouvons boucler le dossier. Mais nous sommes en train de travailler à entretenir le site», confie-t-il.
Beaucoup reste à faire !
Fort des insuffisances du dossier ivoirien, le ministère de la Culture et de la Francophonie a institué, au lendemain de la 33ème session du Comité, à Séville (en Espagne du 22 juin eu 30 juin 2009), un «Plan d’action en vue de la finalisation du dossier de candidature de la ville de Grand-Bassam à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco». Anzoumana Moutaye s’était rendu à Grand-Bassam pour s’enquérir de l’avancement du projet. Son conseiller technique en charge du patrimoine, Fernand Sékongo, avait affirmé que «beaucoup reste à faire…Il est important de rendre disponible un début de financement pour mettre les équipe sur le terrain, aux fins de procéder à la restauration du site et d’entamer un début de communication autour du projet». Le locataire du 22ème étage de la Tour E au Plateau, avait jugé urgent de relancer la machine et en avait appelé à la synergie et à un engagement des parties pour un projet qui doit mobiliser financements d’environ 600 millions de Fcfa.
M’Bah Aboubakar
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