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Politique Publié le mardi 10 août 2010 | Le Patriote

Affaire "Si je tombe, vous tombez aussi" - Or donc Mangou ne défendait pas la République

© Le Patriote Par Emma
Cinquantenaire de la Côte d`Ivoire: le président Laurent Gbagbo assiste à la prise d`armes au palais
Samedi 7 août 2010. Abidjan, palais présidentiel du Plateau. Le défilé militaire est le point culminant des cérémonies marquant la fête de l`indépendance.
Les faits se confirment. Philippe Mangou danse au son de la musique de Laurent Gbagbo. C’est un véritable contre-pied que ce dernier vient de faire au tout nouveau général 4 étoiles. En effet, après l’avoir élevé au grade de général de corps d’Armée, le chef de l’Etat n’a pas usé de la langue de bois pour affirmer que la mission réelle des premiers responsables de l’Armée Ivoirienne est de veiller à son maintien au pouvoir. «Si moi, je tombe, vous (les généraux de l’Armée, Ndlr) tombez aussi. (…) C’est comme un édifice qui a plusieurs poteaux. Si tu le fais tomber, tes poteaux tomberont aussi», a lancé Laurent Gbagbo, le 7 août dernier, à l’endroit du général Philippe Mangou et ses collaborateurs. Un aveu qui trahit ouvertement l’image de soldat républicain que le chef d’Etat-major des Armées ne cesse de se donner. Chaque fois que l’occasion s’est présentée à lui, le général Mangou a affirmé, haut et fort, qu’il défendait la République et ses Institutions et non la personne de Laurent Gbagbo. «Nous, notre mission, c`est de défendre et de protéger les Institutions de la République au prix de nos vies. Je l`ai fait hier pour Bédié. Aujourd`hui, je suis en train de le faire pour Gbagbo. Demain si Alassane vient, je le ferai pour lui. C`est ça la quintessence de notre mission», disait-il au cours d’une rencontre avec les femmes du RHDP, le mardi 06 Avril dernier. Mais avec ce que de Laurent Gbagbo vient d’avouer, il est clair que cette affirmation de l’ancien Commandant du Théâtre des opérations, n’était qu’un leurre. Ses détracteurs ont certainement eu raison trop tôt. Lieutenant colonel en 2004, après l’échec cuisant de l’opération Dignité, destinée à reconquérir les zones centre, nord et ouest, sous contrôle des ex-rebelles, l’actuel Chef d’état-major des Armées, a pris l’ascenseur. Le monde des merveilles ouvre ses portes à ce fils de pasteur. Et depuis lors, plus rien ne l’arrête. Y’a-t-il meilleur sacrifice qu’un parricide ? Le général de division Doué Mathias, le «père» continue l’errance et l’exil forcé. Il devrait être fier actuellement du «fils» Philippe. Il n’a pas gagné la guerre mais par la volonté de celui qui nomme, il caracole en tête du hit des Cema. Philippe Mangou, général de corps d’Armée rejoint des noms emblématiques tels les généraux Thomas Daquin (l’ancêtre) et Ibrahima Coulibaly. Voilà un surdoué !
Diawara Samou

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