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Société Publié le jeudi 12 août 2010 | Le Nouveau Réveil

Denis Kah Zion (Directeur général, gérant du groupe “Le Réveil” et promoteur de la “Maison des Hôtes de Toulépleu” : “Faut-il, au nom de la politique, ne rien réaliser chez nous à Toulépleu ?”

Douze jours après l'inauguration de son complexe hôtelier " La Maison des Hôtes de Toulépleu", Denis Kah Zion dans cette interview explique comment il a pu réaliser ce projet. Mieux, il explique les avantages qu'offre aux hôtes de Toulépleu l'ouverture de cet hôtel. Sans oublier de relever que contrairement à ce qui se dit, on peut être journaliste et réaliser des projets d'utilité publique. On peut être simple journaliste et réaliser une œuvre à caractère socio-économique.

M. le Directeur général, vous venez de mettre à la disposition de Toulépleu, votre département d'origine, un complexe hôtelier baptisé "La Maison des Hôtes". A quel souci répond votre geste de promoteur hôtelier?
Avant de répondre à votre question, vous permettriez de saluer et de remercier les personnalités, tous ceux et toutes celles qui m'ont fait l'insigne honneur et l'amitié d'être à mes côtés lors de l'inauguration de "La Maison des Hôtes" de Toulépleu. En premier lieu, le Secrétaire général du Gouvernement, mon grand oncle, Félix Tyéoulou Dyéla, les ministres Aka Aouélé Eugène de la Santé, Achi Patrick, les représentants des ministres Banzio Dagobert et Konaté Sidiki, les autorités administratives, les députés Mme Madeleine Oulaï du Pdci-Rda et Gbon Guy Bernard du Fpi, le doyen Aoua Touré (de Duékoué), les autorités religieuses et coutumières, les cadres, les femmes, les jeunes, toutes les populations de Toulépleu qui ont fait le déplacement. Je terminerai par la radio locale, Mont Séité et le comité d’organisation piloté par le duo Djuimarie barthelemy et Tiony Christophe. Pour en revenir à votre préoccupation, il faut simplement dire que mettre un complexe hôtelier à la disposition de Toulépleu répond à un seul souci : le souci du développement social intégral de ma région. Ce n'est pas de la charité que nous faisons. Mais, nous voulons participer à l'effort de construction et de reconstruction de Toulépleu.. C’est notre devoir de fils.

Bien que vous inscriviez vos actions du développement social intégral de votre région, d'aucuns ne manquent d'y voir des gestes politiques.
A ceux qui nourrissent de tels sentiments, je voudrais leur poser la simple question suivante : Faut-il, au nom de la politique, ne rien réaliser chez soi ? Faut-il, au nom de la politique, laisser souffrir nos parents dans la misère ? Les gens oublient que Toulépleu est une zone qui a été ravagée par la guerre. Il faut parfois que nous fassions preuve de discernement. Mon cœur saigne quand je vois mes parents dans le dénuement. Faut-il, au nom des chapelles politiques, des ambitions politiques, fermer les yeux sur ces réalités qui nous interpellent ? La politique est, certes, une bonne chose. Mais, qu'on nous permette de nous investir dans le développement social et humanitaire pour le quotidien de nos parents. Et c'est ce que je fais depuis quelques années. Plusieurs autres cadres de la région le font aussi et bien.

Développement social, d'accord. Mais, des langues soutiennent que vous êtes le candidat de votre grand oncle, le Secrétaire général du Gouvernement, Félix Tyéoulou, qui veille à votre ascension politique
Il faut que les gens évitent les confusions. Qu'on regarde mon grand oncle, Tyéoulou, agir. Il ne s'en cache point. Publiquement, il clame qu'il est de la Mouvance présidentielle. Il mène toutes ses activités pour la réélection du chef de l'Etat Gbagbo Laurent. Son épouse qui est ma tante, également. Au demeurant, elle est dans le staff de Mme Douatty et à Toulépleu elle est en campagne pour la réélection de Gbagbo. Mais n'empêche que Tyéoulou demeure mon grand oncle paternel et son épouse ma tante maternelle et ça son patron Gbagbo le sait. D’ailleurs chaque fois que je me rends à Toulépleu et dans mon village, Ziombly, je passe d'abord par Méo quand ils sont également au village pour leur rendre mes civilités bien que nous ne partagions pas actuellement les mêmes idéaux politiques. L'ouverture fait partie de mon tempérament. Au demeurant, lors de l'inauguration de la " Maison des Hôtes de Toulépleu”, dans aucun discours, vous n'avez entendu le nom de Bédié, de Gbagbo ou de tout autre leader politique. Nous faisons fi de toute coloration politique dans nos actions et dans nos relations. Nous mettons l'accent sur le caractère essentiellement familial. Et je pense que M. Tyéoulou-Dyéla a ces genres de relations avec tous les fils de la région de Toulépleu dont il est incontestablement aujourd'hui le leader de par sa position sociale et par les nombreux services (dont les promotions) qu’il rend aux jeunes et cadres de notre département sans distinction de parti politique.

Politiquement, n'êtes-vous pas affiché ?
Ce serait une infamie et un reniement grave des principes de droiture auxquels je suis attaché d'affirmer que je ne suis pas politiquement affiché. Tout le monde sait que je suis un pur produit du Pdci-Rda. Au demeurant, au sortir du 11ème congrès du parti, le président Bédié, qui venait d'être plébiscité démocratiquement sur proposition du Sécrétaire Général Djédjé Mady, m'a fait l'insigne honneur de m'appeler à siéger, à la fois, au Secrétariat général et au Bureau politique du Pdci-Rda. Vous saisirez le sens du grand honneur qui m'est fait si je vous révélais que je suis le tout premier fils de Toulépleu à siéger au Secrétariat général du Pdci-Rda. Et en plus, je suis Directeur Général et Gérant du groupe de presse " Le Réveil " qui respire Pdci-Rda au quotidien et en qui le président bédié place toute sa confiance.

En fait, vous réalisez une petite révolution à Toulépleu avec cette “Maison des Hôtes”!
En tout cas, nous pensons avoir fait œuvre utile. N'oubliez pas que nous sommes à la frontière ivoiro-libérienne. Ce complexe est un atout pour tous ceux qui transitent par là. D'ailleurs, il n'y a pas que les voyageurs. Tous les fonctionnaires de la ville en profitent déjà. Je suis resté, après la cérémonie d'ouverture, quelques jours là-bas. Mais, tenez-vous bien. Pendant la fête de l'indépendance, des fonctionnaires ont organisé un " bal poussière " à la " Maison des Hôtes " pour s'éclater. Ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois. Imaginez-vous, dans le temps, quand nous recevions des personnalités chez nous, elles étaient obligées de dormir, soit à Daloa, soit à Duékué ou à Guiglo la veille. Ce qui nécessitait les longues attentes des populations. Juste après, la préoccupation première des autorités et des " étrangers ", c'est de penser au retour. Tout est fait, peut-être pas dans la précipitation le jour de leur arrivée, mais à la va-vite. Les audiences sont écourtées et tout le monde, généralement, reste sur sa faim. Aujourd'hui, le stress du retour précipité des personnalités qui se rendent en mission à Toulépleu est quasiment résolu grâce à la " Maison des Hôtes ". Elles peuvent donc effectuer des visites apaisées, le temps contre la montre et le problème d'hébergement étant résolus.

Toujours est-il qu'on vous dit, politiquement ambitieux…
Qu'on ne compte pas sur moi pour commettre le parricide de certains jeunes. Au regard de ma culture wê, je suis respectueux de la chaîne des générations. Elle est même sacrée. Je ne cautionne pas l'ambition qui s'apparente à du désordre. On peut servir son pays, sa région, son village à tous les niveaux, suffise qu'on le veuille. Je voudrais, , dire à mes frères et sœurs de Toulépleu, à mes frères et sœurs ivoiriens tout court, n'attendons pas des dividendes politiques pour investir si nous avons quelques moyens ; n'attendons pas des dividendes politiques pour aider nos frères. Notre passage sur terre est éphémère. Tâchons d'en faire bon usage. Il n'y a pas que la politique dans la vie.

Mais, comment vous, un simple journaliste, avez-vous fait pour réaliser un tel complexe hôtelier de 08 chambres, avec suites VIP, connexion Internet mondiale?
Votre questionnement est pertinent et je ne suis point offusqué quand vous parlez de simple journaliste. De " simple journaliste ", vous pensez sûrement à notre traitement salarial. Je l'ai déjà dit : j'ai réussi à bâtir le complexe hôtelier " La Maison des Hôtes " de Toulépleu, grâce à 19 ans de relations dans le métier de journaliste. Des relations saines et ces relations ont le plus joué dans la réalisation de ce projet. Des amis m'ont fait confiance quand je leur ai soumis le projet. Ils ont été cités et remerciés publiquement à Toulepleu le 1er août dernier. Je leur dis encore mille fois merci de m'avoir accompagné.
Mais, il m'a fallu aussi faire des efforts personnels. Il me fallait présenter un projet fiable et banquable. Ensuite, je me suis adressé à ma banque pour un prêt que je suis tenu de rembourser sur un certain nombre d'années. Cependant, je tiens à souligner la part prépondérante jouée par mes amitiés solides dans cette affaire. Au demeurant, ce que je viens de réaliser, c'est ce que je souhaite pour mes confrères journalistes. Car, il est malheureux de voir bon nombre de journalistes vivoter au soir de leur vie. Je pense qu'à partir de cet exemple de Toulépleu, les gens se diront, désormais : les journalistes ivoiriens ne savent pas que noircir des pages ; ils peuvent aussi investir.
Interview réalisée par Diarrassouba Sory

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