La grogne est de plus en plus audible à Gohitafla "village", dans le département de Zuénoula. La colère des populations fait suite au harcèlement judiciaire (le mot est bien d'elles) dont font l'objet, le chef du village, Nénébi Bi Gouaméné et le président des jeunes, Bolei Bertin. De quoi s'agit-il ? Des semaines plus tôt, trois jeunes du village, convaincus qu'il y avait de l'or dans l'une de leurs plantations, ont décidé de faire la chasse au précieux métal. Pioches et pèles à la main, ils creusent et creusent. Sans succès. Il n'y a aucune trace d'or. Abdiquer serait pour eux synonyme de suicide. Dans le village, il se murmure que le sang humain peut précipiter la sortie de l'or. Pour eux, il faut vaille que vaille trouver le sang humain. Le cobaye est tout trouvé. Il s'agit de Bolia Bi Zamblé Nicaise. Le domaine écumé jouxte sa plantation. Et comme il y a des antécédents de délimitation des frontières, il s'est trouvé être la cible idéale. Sous l'effet de stupéfiants, les trois lascars capturent le sieur et l'égorgent sans autre forme de procès. La gendarmerie saisie, ouvre une enquête qui aboutit à l'arrestation des trois acolytes. Les jeunes du village jugeant le crime extrêmement crapuleux s'adonnent à une expédition punitive sur les résidences des trois meurtriers supposés. Le rapport du commandant de brigade en rajoute un peu plus à leur colère. Puisqu'il est mentionné qu'une somme de 2 500 000 Fcfa a été emportée lors du passage des jeunes. Qui poursuivre ? Les bouc-émissaires, ce sont le chef du village et le président des jeunes. Le hic, c'est qu'au moment des faits, ce dernier était alité puisque tenaillé par une fièvre typhoïde. Le chef, lui, dit-on, s'est toujours mis au-dessus de la mêlée. C'est pourquoi, les populations désapprouvent énergiquement leurs convocations incessantes par le tribunal de Bouaflé. Des informations font état de ce qu'ils s'apprêtent à en découdre avec quiconque viendrait perturber la quiétude de leur chef. Nous y reviendrons.
Tché Bi Tché.
Tché Bi Tché.