x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le mardi 24 août 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Campagne 2010-2011 : Main basse sur les fèves

La spéculation record de l’anglais Anthony Ward tient en haleine les acteurs de la filière. Comment le premier pays producteur de fèves va-t-il faire face à ce nouveau défi ? Enquête.

Le caricaturiste du Financial Times le croque en deus ex machina chauve, le regard noir, tenant dans sa main une tablette de chocolat griffée du sigle du dollar américain. Anthony Ward, alias « Chocolate Finger », tient en haleine tout le petit monde du cacao, du producteur ivoirien au chocolatier suisse, depuis une quinzaine de jours. À 50 ans, le patron de la société londonienne Armajaro, impliquée dans la production, la transformation et le négoce de cacao, vient de réaliser un « corner », comme disent les spécialistes, c’est-à-dire une raréfaction de l’offre destinée à faire monter les prix. Pour cela, Ward a acheté, le 16 juillet, 240 100 tonnes de fèves, soit 6,3 % de la production annuelle mondiale et 15 % des stocks mondiaux. Il ne resterait plus actuellement que quelques milliers de tonnes stockées dans le monde. Du coup, les cours se sont envolés pour atteindre leur plus haut niveau depuis 1977, à 2 730 livres la tonne (environ 3 264 euros), contre 2 200 six mois plus tôt. De quoi provoquer l’émoi en Côte d’Ivoire et au Ghana (60 % de la production mondiale) et une grosse colère des chocolatiers, qui vont vraisemblablement devoir payer au prix fort leur approvisionnement. Dans une lettre adressée le 2 juillet au responsable de la Bourse anglaise, le Liffe, 16 industriels se sont plaints de l’opacité qui règne autour de ces mouvements spéculatifs. Ils menacent de claquer la porte en se tournant vers le marché à terme de New York, bien plus transparent : aux États-Unis, les négociants doivent justifier de la totalité de leurs stocks de produits auprès des autorités boursières. Alors qu’en Europe le Liffe n’impose pas aux négociants de déclarer plus de 37 % de leur marchandise.

JC K
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ