Pour la phase d’exploration, «50.000 tonnes de minerai» sont exigées par l’opérateur économique. Une quantité jugée «exorbitante» par les populations. Le mercredi 12 novembre 2009, en présence des ministres Léon Monnet (ex- Mines et de l’Energie) et Augustin Kouadio Comoé qui faisait figure de «fils du Zanzan», le Dr Adou M’bé, directeur général des mines et de la géologie, affirmait que les 50.000 tonnes de minerai étaient «raisonnables». Selon lui, «les analyses se font en grandeur nature dans de hauts fourneaux de laboratoires en Corée, en Arabie Saoudite et en Inde». Cette affirmation n’a jamais été partagée par certains spécialistes des mines qui pensent que la quantité exigée par Taurian pour la phase de prospection est ‘’démesurée’’. Selon le docteur des mines, Guédé Gboazo, directeur technique du bureau d’études de ’’Nexon Consulting’,’ «pour la phase d’exploration, si l’on respecte la déontologie du métier, nous ne serions pas à cette situation. La quantité demandée est tellement énorme que des gens ont été médusés. En phase de prospection, les instruments utilisés et la quantité devraient être au départ identifiés. C’est après une phase de prélèvement scientifique qu’interviennent les mesures compensatoires et d’assignation fixées par l’Etat. Avant de passer à la phase d’exploitation, il faut indemniser tous ceux qui doivent l’être», explique le spécialiste. Pour lui, des mesures compensatoires adéquates doivent être mises en place en faveur des populations. A titre d’exemple, docteur Gboazo cite le cas du «village de Binikro, situé près de Hiré où des populations déguerpies ont pu bénéficier d’un autre village moderne entièrement construit. Pour compenser leurs plantations détruites, elles ont eu droit à des activités génératrices de revenus». Deux poids deux mesures qui suscitent la confusion quant aux dédommagements des populations.
Jean Michel Ouattara à Bondoukou
Jean Michel Ouattara à Bondoukou
