Etien Jean Claude est le président de l’ONG Vision nouvelle à Abengourou. Une organisation qui lutte contre les violences sexuelles sur les enfants dans le Moyen Comoé. Il a pris une part active dans le procès du violeur de 8 fillettes et continue de s’investir pour faciliter l’accès aux soins de celles-ci, ainsi que leur encadrement psycho-social. Dans cet entretien qu’il a bien voulu
nous accorder, il nous livre ses sentiments, après la condamnation à 10 ans de prison ferme du violeur Méa Koffi , mercredi dernier.
Président, votre ONG a voulu se constituer partie civile lors du procès de Méa Koffi, peut-on savoir les raisons ?
Par cet acte, nous voulions marquer notre indignation vis-à-vis du comportement ignoble de l’auteur du viol ; c’est aussi une manière pour nous de dénoncer ce comportement criminel. Aussi voulons-nous apporter notre solidarité aux victimes dans cette douloureuse situation qu’elles traversent.
Aviez-vous reçu des informations sur le prévenu ?
Jusque- là, nous n’avions aucune information sur lui .C’est à travers la presse que nous avions appris que Méa Koffi était un homme sans histoires avec son entourage.
Vous avez assisté à son procès, peut-on avoir une idée sur son déroulement ?
Le procès, en ce qui nous concerne, s’est bien passé. Le juge Assoia N’guetti a fait preuve d’indépendan?ce. Tous les éléments étaient réunis pour conclure à un viol. Je veux parler des certificats médicaux. Et puis, n’oublions pas que l’auteur a été pris en flagrant délit de viol sur mineure.
Il vient d’être condamné à 10 ans d’emprisonnement ferme, un commentaire ?
En notre qualité d’ONG de protection et de promotion des droits de l’enfant, nous ne pouvons que marquer notre satisfaction quant au jugement rendu ; c’est un signal fort pour tous ceux qui tenteront d’avoir Méa Koffi pour modèle
Quel est, à ce jour, le nombre de victimes de Méa Koffi?
Nous dénombrons 11 victimes ; toutes des fillettes âgées de 4 à 8 ans.
Certains parents n’ont pu se procurer un certificat médical, faute de moyens.
Comment comptez –vous les aider ?
Effectivement, la majorité des parents n’a pu se procurer un certificat médical
pour ce délit. Nous nous attelons à leur procurer le précieux document.
Quel est l’état de santé des fillettes à ce jour ?
Vous savez, en pareille circonstance, la santé physique peut être très vite maîtrisée, si on s’y prend tôt. Ce n’est pas le cas sur le plan psychologique. Ce sont des fillettes traumatisées et marquées à jamais qui ont besoin d’être prises en charge.
Quelle assistance comptez-vous leur apporter ?
En pareille circonstance, la prise en charge est multisectorielle. Dès que nous avons été saisis de cette affaire, nous avons immédiatement commencé la prise en charge médicale des fillettes. Aujourd’hui, nous nous attelons à les faire sortir de leur traumatisme mais cela prendra du temps. C’est progressivement que cela se fera. Pour celles qui sont à l’école, il faut un
suivi pour éviter les mauvais résultats scolaires.
De quels moyens disposez-vous pour atteindre vos objectifs ?
Le seul véritable moyen que nous avons, c’est notre volonté de voir non seulement ces innocentes fillettes épanouies, mais de dénicher d’autres victimes qui souffrent dans le silence coupable des parents afin de les prendre en charge. Ce pari suppose d’avoir les moyens financiers. Malheureusement, nous ne les avons pas. C’est le lieu de demander à toutes les bonnes volontés, organisations et autres qui veulent bien aider toutes ces fillettes à retrouver
le sourire, de prendre contact avec nous.
Avez-vous déjà été confrontés à ces genres de situation ?
Oui, nous avons déjà eu à traiter des cas aussi bien ici à Abengourou qu’Agnibilékrou. Mais des viols en série de cette ampleur, j’avoue en toute honnêteté que c’est la première fois.
A combien peut- on évaluer le nombre d’enfants victimes de ces cas de violences sexuelles à Abengourou ?
Ce qu’il faut retenir, c’est que les cas de viols sont récurrents. Mais depuis juillet 2010, nous sommes en train de constituer une base de données pour ces genres de cas ; et c’est notre section société civile qui est habilitée à dévoiler les chiffres.
A vous entendre parler, les viols sur les enfants sont nombreux à Abengourou.
Y-a-t-il une explication à cet état de fait ?
Une des explications possibles pourrait être la situation géographique et économique d’Abengourou. En effet, Abengourou est une ville frontalière (Ghana) prospère où des personnes de toute moralité affluent pour faire fortune. Dans un tel con?texte, tous les vices sont possibles.
Un appel à lancer aux parents et aux enfants
Aux parents, nous leur demandons malgré leurs occupations d’accorder un peu plus d’attention à leurs enfants. De temps en temps, il serait bon de procéder à des contrôles corporels de leur progéniture ou de consulter un médecin ou l’infirmier du quartier. Cela pourrait éviter des situations aux conséquences désastreuses.
Aux enfants d’un certain âge, nous leur disons de faire très attention au voisinage, aux proches, etc. Car, très souvent les auteurs de ces actes ignobles se recrutent parmi cette catégorie de personnes. Car les enfants, c’est l’avenir du pays. Que serait la Côte d’Ivoire avec des enfants meurtris, bafoués dans leur intégrité?
Entretien réalisé par Koffi Jean Luc à Abengourou
nous accorder, il nous livre ses sentiments, après la condamnation à 10 ans de prison ferme du violeur Méa Koffi , mercredi dernier.
Président, votre ONG a voulu se constituer partie civile lors du procès de Méa Koffi, peut-on savoir les raisons ?
Par cet acte, nous voulions marquer notre indignation vis-à-vis du comportement ignoble de l’auteur du viol ; c’est aussi une manière pour nous de dénoncer ce comportement criminel. Aussi voulons-nous apporter notre solidarité aux victimes dans cette douloureuse situation qu’elles traversent.
Aviez-vous reçu des informations sur le prévenu ?
Jusque- là, nous n’avions aucune information sur lui .C’est à travers la presse que nous avions appris que Méa Koffi était un homme sans histoires avec son entourage.
Vous avez assisté à son procès, peut-on avoir une idée sur son déroulement ?
Le procès, en ce qui nous concerne, s’est bien passé. Le juge Assoia N’guetti a fait preuve d’indépendan?ce. Tous les éléments étaient réunis pour conclure à un viol. Je veux parler des certificats médicaux. Et puis, n’oublions pas que l’auteur a été pris en flagrant délit de viol sur mineure.
Il vient d’être condamné à 10 ans d’emprisonnement ferme, un commentaire ?
En notre qualité d’ONG de protection et de promotion des droits de l’enfant, nous ne pouvons que marquer notre satisfaction quant au jugement rendu ; c’est un signal fort pour tous ceux qui tenteront d’avoir Méa Koffi pour modèle
Quel est, à ce jour, le nombre de victimes de Méa Koffi?
Nous dénombrons 11 victimes ; toutes des fillettes âgées de 4 à 8 ans.
Certains parents n’ont pu se procurer un certificat médical, faute de moyens.
Comment comptez –vous les aider ?
Effectivement, la majorité des parents n’a pu se procurer un certificat médical
pour ce délit. Nous nous attelons à leur procurer le précieux document.
Quel est l’état de santé des fillettes à ce jour ?
Vous savez, en pareille circonstance, la santé physique peut être très vite maîtrisée, si on s’y prend tôt. Ce n’est pas le cas sur le plan psychologique. Ce sont des fillettes traumatisées et marquées à jamais qui ont besoin d’être prises en charge.
Quelle assistance comptez-vous leur apporter ?
En pareille circonstance, la prise en charge est multisectorielle. Dès que nous avons été saisis de cette affaire, nous avons immédiatement commencé la prise en charge médicale des fillettes. Aujourd’hui, nous nous attelons à les faire sortir de leur traumatisme mais cela prendra du temps. C’est progressivement que cela se fera. Pour celles qui sont à l’école, il faut un
suivi pour éviter les mauvais résultats scolaires.
De quels moyens disposez-vous pour atteindre vos objectifs ?
Le seul véritable moyen que nous avons, c’est notre volonté de voir non seulement ces innocentes fillettes épanouies, mais de dénicher d’autres victimes qui souffrent dans le silence coupable des parents afin de les prendre en charge. Ce pari suppose d’avoir les moyens financiers. Malheureusement, nous ne les avons pas. C’est le lieu de demander à toutes les bonnes volontés, organisations et autres qui veulent bien aider toutes ces fillettes à retrouver
le sourire, de prendre contact avec nous.
Avez-vous déjà été confrontés à ces genres de situation ?
Oui, nous avons déjà eu à traiter des cas aussi bien ici à Abengourou qu’Agnibilékrou. Mais des viols en série de cette ampleur, j’avoue en toute honnêteté que c’est la première fois.
A combien peut- on évaluer le nombre d’enfants victimes de ces cas de violences sexuelles à Abengourou ?
Ce qu’il faut retenir, c’est que les cas de viols sont récurrents. Mais depuis juillet 2010, nous sommes en train de constituer une base de données pour ces genres de cas ; et c’est notre section société civile qui est habilitée à dévoiler les chiffres.
A vous entendre parler, les viols sur les enfants sont nombreux à Abengourou.
Y-a-t-il une explication à cet état de fait ?
Une des explications possibles pourrait être la situation géographique et économique d’Abengourou. En effet, Abengourou est une ville frontalière (Ghana) prospère où des personnes de toute moralité affluent pour faire fortune. Dans un tel con?texte, tous les vices sont possibles.
Un appel à lancer aux parents et aux enfants
Aux parents, nous leur demandons malgré leurs occupations d’accorder un peu plus d’attention à leurs enfants. De temps en temps, il serait bon de procéder à des contrôles corporels de leur progéniture ou de consulter un médecin ou l’infirmier du quartier. Cela pourrait éviter des situations aux conséquences désastreuses.
Aux enfants d’un certain âge, nous leur disons de faire très attention au voisinage, aux proches, etc. Car, très souvent les auteurs de ces actes ignobles se recrutent parmi cette catégorie de personnes. Car les enfants, c’est l’avenir du pays. Que serait la Côte d’Ivoire avec des enfants meurtris, bafoués dans leur intégrité?
Entretien réalisé par Koffi Jean Luc à Abengourou