Vol dans un car en route pour le Mali/Des passagers drogués puis dépouillés
Il n’y a pas que des coupeurs de route qui sévissent sur la voie internationale qui mène au Burkina-Faso et au Mali. Les usagers sont aussi victimes de ‘’philomanes‘’, qui font la poche aux passagers même dans les cars après les avoir drogués. C’est la triste aventure vécue par MK, un commerçant de Korhogo qui s’est fait dépouiller la somme de 4.800 000 de francs CFA lors de son dernier voyage au Mali. Sa voisine, une vieille dame de près de 70 ans, en a fait les frais également.
En route pour Sikasso au Mali, nous passons la nuit à Korhogo dans l’espoir d’emprunter, le lendemain, le premier car à destination du pays d’Amadou Toumani Touré(ATT). A notre arrivée à la gare, le premier départ avait déjà été effectué et nous n’avions d’autre choix que de prendre le second qui, heureusement, n’était pas plein. Et peu après Ferkessédougou, voilà que nous trouvons le premier véhicule en panne. Le chauffeur qui avait reçu l’ordre d’embarquer les passagers du car en panne, gare et, avec ses apprentis, se met à transborder les passagers. C’est à ce moment que MK, commerçant, sort du sommeil profond dans lequel il était plongé depuis le départ de Korhogo et que même la panne du véhicule n’a pas arrêté. Le commerçant palpe ses poches, les examine en tout sens avec des yeux encore bouffis de sommeil. Terrible constat : toutes ses poches (du boubou comme du pantalon) ont été soigneusement déchirées et vidées ! Il venait de perdre la coquette somme de 4.800.000 francs, selon lui. De quoi le réveiller totalement, même si sa langue demeure pâteuse et que son cœur bat la chamade à l’idée qu’il vient de perdre toute sa fortune. Heureusement que nous n’étions pas loin de Ouangolodougou.
600 000 F emportés
Le chauffeur, sans hésiter, conduit le car à la gendarmerie où la maréchaussée décide d’abord d’une fouille corporelle de chaque passager en commençant par les hommes. C’est au troisième passager que MK se rappelle que son voisin avait disparu. Et, revenant sur ce qui s’est passé au départ, il fait arrêter les fouilles et explique :«Nous étions deux, cette vieille femme (elle était dans un sommeil très profond) et moi dans le car lorsqu’un jeune homme bien habillé est venu s’asseoir entre nous, sur le siège. Il nous a salués poliment et nous a offert à chacun une bouteille de ‘’gnamakoudji’’ et nous avons bu le contenu…», entame le commerçant qui ne se rappelle plus de rien jusqu’à recueillir des passagers du car tombé en panne. C’est, très probablement, son ‘’gentil’’ voisin qui avait mis un produit de somnolence puissant dans le breuvage qui a plongé lui et sa voisine dans un sommeil comateux. Ainsi pouvait-il opérer aisément comme il l’a d’ailleurs fait. Les gendarmes n’avaient d’autre choix que de nous laisser partir. Et, lui décide de retourner à Korhogo. Jusqu’à Ziégoua, premier poste de police et de douane du Mali, nous ne parlions que de la mésaventure du commerçant. C’est là qu’un jeune homme qui attendait le car demande au chauffeur s’il ne s’y trouvait pas une vieille femme, sa mère. « Nous avons une vieille qui dort depuis le début du voyage », répond le chauffeur. L’homme monte et constate que sa mère était encore dans les bras de Morphée. Il réussit non sans mal à réveiller sa génitrice qu’il fait descendre du car. A peine cette dernière s’est-elle lavé la figure avec de l’eau glacée achetée à la gare qu’elle aussi crie au vol. Leur bienfaiteur avait coupé la ceinture qui lui servait à bien nouer son pagne et qui était aussi un sac dans lequel elle avait non seulement ses économies, mais de l’argent qu’on lui avait confié pour son fils ! Le tout d’une valeur de 600 mille francs CFA ! De quoi la réveiller, elle aussi, qui profère des imprécations qui, si elles sont accordées par le Seigneur, feraient le malheur de son voleur.
«Ce phénomène nouveau, explique l’apprenti-chauffeur, est courant depuis quelque temps sur nos routes. Et jusqu’à présent, nous n’avons pas réussi à trouver une solution. Il faut que les voyageurs fassent attention à leurs voisins». Il ajoute que la veille, des coupeurs de route ont arrêté un car juste après Ferkessédougou et ont pillé tous les passagers.
Ousmane Diallo de retour de Bamako
Nord Sud Quotidien
Il n’y a pas que des coupeurs de route qui sévissent sur la voie internationale qui mène au Burkina-Faso et au Mali. Les usagers sont aussi victimes de ‘’philomanes‘’, qui font la poche aux passagers même dans les cars après les avoir drogués. C’est la triste aventure vécue par MK, un commerçant de Korhogo qui s’est fait dépouiller la somme de 4.800 000 de francs CFA lors de son dernier voyage au Mali. Sa voisine, une vieille dame de près de 70 ans, en a fait les frais également.
En route pour Sikasso au Mali, nous passons la nuit à Korhogo dans l’espoir d’emprunter, le lendemain, le premier car à destination du pays d’Amadou Toumani Touré(ATT). A notre arrivée à la gare, le premier départ avait déjà été effectué et nous n’avions d’autre choix que de prendre le second qui, heureusement, n’était pas plein. Et peu après Ferkessédougou, voilà que nous trouvons le premier véhicule en panne. Le chauffeur qui avait reçu l’ordre d’embarquer les passagers du car en panne, gare et, avec ses apprentis, se met à transborder les passagers. C’est à ce moment que MK, commerçant, sort du sommeil profond dans lequel il était plongé depuis le départ de Korhogo et que même la panne du véhicule n’a pas arrêté. Le commerçant palpe ses poches, les examine en tout sens avec des yeux encore bouffis de sommeil. Terrible constat : toutes ses poches (du boubou comme du pantalon) ont été soigneusement déchirées et vidées ! Il venait de perdre la coquette somme de 4.800.000 francs, selon lui. De quoi le réveiller totalement, même si sa langue demeure pâteuse et que son cœur bat la chamade à l’idée qu’il vient de perdre toute sa fortune. Heureusement que nous n’étions pas loin de Ouangolodougou.
600 000 F emportés
Le chauffeur, sans hésiter, conduit le car à la gendarmerie où la maréchaussée décide d’abord d’une fouille corporelle de chaque passager en commençant par les hommes. C’est au troisième passager que MK se rappelle que son voisin avait disparu. Et, revenant sur ce qui s’est passé au départ, il fait arrêter les fouilles et explique :«Nous étions deux, cette vieille femme (elle était dans un sommeil très profond) et moi dans le car lorsqu’un jeune homme bien habillé est venu s’asseoir entre nous, sur le siège. Il nous a salués poliment et nous a offert à chacun une bouteille de ‘’gnamakoudji’’ et nous avons bu le contenu…», entame le commerçant qui ne se rappelle plus de rien jusqu’à recueillir des passagers du car tombé en panne. C’est, très probablement, son ‘’gentil’’ voisin qui avait mis un produit de somnolence puissant dans le breuvage qui a plongé lui et sa voisine dans un sommeil comateux. Ainsi pouvait-il opérer aisément comme il l’a d’ailleurs fait. Les gendarmes n’avaient d’autre choix que de nous laisser partir. Et, lui décide de retourner à Korhogo. Jusqu’à Ziégoua, premier poste de police et de douane du Mali, nous ne parlions que de la mésaventure du commerçant. C’est là qu’un jeune homme qui attendait le car demande au chauffeur s’il ne s’y trouvait pas une vieille femme, sa mère. « Nous avons une vieille qui dort depuis le début du voyage », répond le chauffeur. L’homme monte et constate que sa mère était encore dans les bras de Morphée. Il réussit non sans mal à réveiller sa génitrice qu’il fait descendre du car. A peine cette dernière s’est-elle lavé la figure avec de l’eau glacée achetée à la gare qu’elle aussi crie au vol. Leur bienfaiteur avait coupé la ceinture qui lui servait à bien nouer son pagne et qui était aussi un sac dans lequel elle avait non seulement ses économies, mais de l’argent qu’on lui avait confié pour son fils ! Le tout d’une valeur de 600 mille francs CFA ! De quoi la réveiller, elle aussi, qui profère des imprécations qui, si elles sont accordées par le Seigneur, feraient le malheur de son voleur.
«Ce phénomène nouveau, explique l’apprenti-chauffeur, est courant depuis quelque temps sur nos routes. Et jusqu’à présent, nous n’avons pas réussi à trouver une solution. Il faut que les voyageurs fassent attention à leurs voisins». Il ajoute que la veille, des coupeurs de route ont arrêté un car juste après Ferkessédougou et ont pillé tous les passagers.
Ousmane Diallo de retour de Bamako
Nord Sud Quotidien