Motus: Besogne

Laurent Gbagbo est un homme vraiment extraordinaire. En tout cas, il n’est pas aisé d’avoir le rôle qui est le sien en ce moment. A travers des tournées de campagne grossièrement maquillées en visites d’Etat, le camarade socialiste se promène de contrées en contrées, pour brandir un nouveau miroir aux alouettes. Partout, les populations le regardent avec curiosité. L’homme qui n’a pas décrypté le message, donne de plus belle dans les promesses et engagements. Il prend le pari d’octroyer des préfectures, des sous-préfectures, des usines et des universités après les élections. Partout où il passe, si les habitants ne lui réservent pas l’indifférence, ils se mettent à distance de lui. Notre camarade socialiste semble ne pas comprendre. A la vérité, le problème est véritablement à son niveau. En effet, Laurent Gbagbo se croit encore en 1990, pendant les années d’opposition à Houphouët Boigny et au PDCI, où il incarnait le changement et l’espoir d’un bien-être pour certains de ses concitoyens. Il a échoué sur ces deux options. De prime abord, il n’a pas envoyé le changement qui est intervenu avec le général Robert Guéi en décembre 1999, pendant que notre opposant historique était tranquillement assis à Libreville au Gabon. Par ailleurs, lorsqu’il s’adresse à ses compatriotes, Laurent Gbagbo oublie qu’il a dirigé la Côte d’Ivoire pendant dix ans. Et il est un truisme que pendant cette décennie où il avait en charge ce qu’il qualifiait lui-même de « Côte d’Ivoire utile », le chef de file de la refondation n’a rien fait pour les Ivoiriens. Toutes les proclamations et promesses annoncées n’ont jamais vu le jour. Les Ivoiriens n’ont pas vu l’AMU, les dix universités, la prospérité et le bonheur. En lieu et place des promesses mirifiques, nos compatriotes n’ont eu droit qu’aux scandales à n’en point finir, à l’enrichissement illicite des pontes du régime, à la parade des « nouveaux riches », au cortège des médiocres qui veulent en imposer à la nation. Après une décennie d’incapacité à gérer la nation pour le bien des gouvernés, Gbagbo n’a plus d’arguments pour convaincre les Ivoiriens. Il n’a aucun bilan à présenter à la Côte d’Ivoire, mis à part les slogans inopérants et les richesses accordées à ses proches. Bakary Nimaga