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Politique Publié le jeudi 14 octobre 2010 | L’Inter

Election présidentielle - Ces `` tocards `` qui vont bousculer les favoris

Les candidats à l’élection présidentielle n’ont pas la même cote. Trois d’entre eux passent pour être des poids lourds et sont de ce fait perçus à tort ou à raison comme les favoris du scrutin du 31 octobre. Il s’agit du président sortant Laurent Gbagbo, candidat du Fpi, de l’ancien président Henri Konan Bédié, candidat du Pdci et de l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, candidat du Rdr. Ces ténors adossés à des partis qui comptent sur l’échiquier national, semblent bénéficier d’un traitement de faveur tendant à les distinguer des onze autres candidats, lesquels font figure de '' sans-grades ou tocards ''. Ces derniers pourraient bien créer la surprise et même déjouer les pronostics dans un contexte marqué par le désamour des populations à l’égard de la classe politique, notamment des principaux acteurs de la scène politique de ces trente ou vingt dernières années. En effet, une bonne frange des Ivoiriens semble bien déçu des hommes politiques, qui les ont habitués à ne pas faire ce qu’ils promettent. Ces déçus pourraient donner leurs chances aux tocards qui apparaissent comme des « hommes neufs », synonymes de rupture d’avec la vieille garde. Sur cette base-là, trois des tocards pourraient bousculer les favoris au point de les inquiéter. Citons pêle-mêle : l’ancien directeur général des douanes, Gnamien Konan, le président du conseil général de Sakassou, le député Félix Akoto-Yao, l’ex-ministre de la Justice, le Pr. Jacqueline Oble. A ces jeunes loups aux dents longues, on peut ajouter l’inusable Francis Wodié. Chacun d’eux ne manque pas d’argument. Le premier, Gnamien Konan, jouit d’une bonne réputation dans l’opinion après son passage à la tête des douanes ivoiriennes. De cet informaticien cinquantenaire, bien des Ivoiriens gardent l’image d’un haut fonctionnaire de l’Etat rigoureux, d’une certaine probité morale au point de faire de la lutte contre la corruption à la douane son cheval de bataille. Ses bons résultats à la tête de cette régie de l’Etat plaident pour lui et devraient décider les électeurs à porter leur choix sur lui. Autre atout et non des moindres : son message axé sur la lutte contre la corruption et le souci d’offrir des emplois aux jeunes diplômés. Un message qui touche aux réalités des populations, notamment les plus défavorisées, comme en témoigne cette rencontre de proximité qu’il a eue récemment avec les femmes du quartier wassakara de Yopougon. Le candidat de l’union pour la Côte d’Ivoire (Upci, le parti qu’il a créé) a donc des arguments pour titiller les « trois grands », en particulier Henri Konan Bédié, à qui il pourrait disputer l’électorat captif du Pdci. Quant au député de Sakassou, Félix Akoto-Yao, il a pour lui un atout majeur : le fait d’avoir remporté haut les mains et plus d’une fois le poste de député puis de président du Conseil général à Sakassou, sa terre natale, en tant que candidat indépendant. En battant ses adversaires, y compris ceux adoubés par le parti dont il est issu( le Pdci), le cadet de l’ex-ministre de l’Education nationale, Paul Akoto Yao, s’est positionné dans sa région comme un cadre compétitif. C’est fort de ces résultats flatteurs qu’il s’est lancé dans la course à la présidence avec la foi d’un religieux. Brillant cadre financier, l’ancien directeur général de l’IIAO de Bassam retient également l’attention par son message : choisir entre Gbagbo, Bédié et Ouattara, c’est l’impasse. Un point de vue qu’il partage avec Gnamien Konan. Félix Akoto-Yao, qui croit être le Félix dont les Ivoiriens sont nostalgiques depuis la mort d’Houphouët-Boigny, pourrait notamment troubler le sommeil de Bédié en émiettant l’électorat du candidat du Pdci. Il a donc ses chances. Tout comme la seule femme candidate à ce scrutin présidentiel : Pr Jacqueline Oble. Cet éminent juriste, qui a été ministre de la Justice du temps où Alassane Ouattara était Premier ministre, est une tête bien faite. Seule contre tous, Mme Oble pourrait faire l’affaire de ceux qui rêvent de voir la femme montrer ce qu’elle sait faire là où les hommes ont montré leurs limites. Il faudra compter avec cette dame qui ambitionne d’être la Ellen Johnson Sirleaf de Côte d’Ivoire. Outre ces tocards, il faudra également compter avec Francis Wodié, le président du Pit. Emérite Professeur de droit, Wodié est sans doute le moins mal aimé de l’ancienne génération. Connu pour son sens de la mesure et son amour pour la patrie, ce septuagénaire qui ne fait pas son âge, a la réputation d’être un homme rigoureux, sérieux, presque rigide. Après les échecs de 95 et 2000, Wodié repart à la conquête du pouvoir avec cette fois de réelles chances de brouiller les prédictions.
Assane NIADA
Photos : Gnamien Konan, Félix-Akoto Yao, Jacqueline Oble, Wodié
Légende : Des candidats considérés comme des tocards pourraient déjouer les pronostics.
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