Elargissement de la route du Zoo - Williamsville - Les dangers qui guettent la nouvelle autoroute

Le délai de livraison des travaux de voiries et d’ouvrages d’art réalisés dans le district d’Abidjan dans le cadre du Projet d’urgence d’infrastructures urbaines a du mal à être respecté du fait des difficultés rencontrées sur les sites.
La galère des usagers de la voie Williamsville-Zoo va-t-elle prendre fin bientôt ? 14 mois après le début des travaux d’élargissement de la route Carrefour Zoo-Carrefour Williamsville, distant de 2,2 km, de nombreux problèmes de finition se posent sur ce tronçon alors que les structures impliquées dans la réhabilitation de cette voie, notamment l’Ageroute, le Bnted et l’entreprise Fadoul, annoncent l’ouverture officielle du site pour le 25 octobre. Lancé le 25 août 2009 pour une durée de six mois, les travaux de cette nouvelle autoroute n’ont toujours pas pris fin. Le site rencontre de nombreux problèmes qui partent de l’assainissement des canaux d’évacuation des eaux à l’occupation anarchique du site par des commerçants. L’occupation anarchique du site par les commerçants a été déplorée par une mission de la Banque mondiale qui a effectué une visite sur cette voie samedi. Sur ce dernier point, N’Goran Fangbé, responsable adjoint de la mission pour le compte du Bnted, s’est voulu rassurant. La présence des commerçants n’aura pas d’effet néfaste sur la qualité du bitume. Joint par téléphone, il a été rassurant. «Nous avons utilisé du béton bitumé pour la réalisation de cette voie. Donc les tables des commerçants ne peuvent en rien endommager la nouvelle voie. Si c’était du Fand Asthalt qui est composé de sable, alors on pouvait craindre une réelle menace. Lorsque la voie sera ouverte à la circulation, ces tables des commerçants seront dégagées par nos services», a-t-il expliqué. Pour Lokossou Juste, responsable des travaux pour l’entreprise Fadoul, les différents problèmes relevés sont en cours de traitement. «Le défi majeur qui se pose à nous est la réhabilitation de la clôture de l’Agence des transports urbain (Agetu). Sa dégradation menace fortement nos réalisations. En effet, l’ouvrage d’évacuation des eaux usées qui est situé derrière le siège de l’Agetu est défaillant. Lorsqu’il pleut, cet ouvrage n’arrive plus à retenir les déchets entrainés par les eaux. La conséquence pour nous, c’est que tous ces déchets se retrouvent sur notre route», a dénoncé Lokossou Juste. Pour Kouakou François, responsable de l’Ageroute, la date du 25 octobre est tenable. «Le chantier sera livré avant la fin de ce mois. Nous avons déjà réalisé 95% des travaux », a-t-il rassuré. Pierre Dimba, coordonnateur du Puiur (Projet d’urgence d’infrastructures urbaines), a interpelé les responsables de l’Ageroute, du Bnetd et du maître d’ouvrage (la société Fadoul) pour le contrôle et le suivi des travaux d’assainissement. «Je remarque que ce chantier présente de nombreux problèmes de coordination. Nous tendons vers la fin du chantier. Il est important que les travaux de nettoyage puissent commencer maintenant. Il ne faut pas attendre après la livraison du site pour entreprendre ces travaux. Il ne faut surtout pas qu’après les premières pluies on puisse se retrouver avec des voies déjà dégradées », a-t-il indiqué. Quant à la construction de la passerelle devant relier les quartiers Williamsville à Adjamé Bracodi Bar, elle rentre maintenant dans sa phase active. Ce projet a démarré par la réalisation d’un dalot et qui attend «la validation du résultat des études d’impact pour l’ouvrage principal». Il devrait passer ensuite la vitesse supérieure avec le déguerpissement des populations du site. La construction de ce pont va nécessiter un investissement de 900 millions de Fcfa. La construction du pont reliant la 7ème tranche aux 8èmeet 9ème tranche à Angré dans la commune de Cocody accuse déjà un retard de trois semaines. Le chef de mission de ce projet, Kra Atta, reste cependant optimiste quant au respect des délais d’exécution. Selon le technicien, 75 % des travaux de ce pont de deux voies et de 10 m de large ont été déjà réalisés. Ce projet va nécessiter un investissement de 2, 249 milliards de Fcfa. Si des retards ont été enregistrés sur ces sites, d’excellents résultats ont été observés à la station de traitement d’eau de la Sodeci d’Adjamé. Olivier Aka, Directeur technique chargé des études et de la maintenance à la Sodeci, estime que ces résultats sont le fait des équipements de traitement acquis dans le cadre de ce projet. Selon lui, la réhabilitation a permis d’augmenter la capacité de la station passant de 35.000 m3 à 50.000 m3 d’eau. En ce qui concerne le carrefour de l’Indénié qui ne fait pas partie du projet, Pierre Dimba estime que «le vrai problème réside dans le fait que les ouvrages ne conviennent plus pour ramener l’eau dans la lagune. Nous essayons donc de faire une étude complète sur la lagune, sur l’hydraulique et sur l’environnement car tous ces éléments que nous allons retirer de la lagune, il faut trouver un site pour les stocker et les traiter», a-t-il affirmé. Le chef du projet de la mission d’appui aux communes (Macom) a annoncé la tenue prochaine d’une table ronde des différents ministères impliqués dans la réhabilitation de ce site.
Fofana Ali
(Stagiaire)
Légende : Les problèmes d’assainissement des canaux d’évacuation des eaux rencontrés sur la voie du Zoo ont retardé les travaux d’élargissement qui devaient s’achever depuis février 2010.