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Société Publié le mardi 9 novembre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Abonga Yves Koutouan, SG du Synafetpci - ‘’Nous attendons de Gbagbo et Ouattara une loi d’orientation’’

Secrétaire général du Syndicat national des formateurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, M. Abonga Jean-Yves Koutouan s’indigne de l’état de sinistrose dans lequel baigne son secteur. Aussi interpelle-t-il les candidats engagés dans le dernier sprint de la course au fauteuil présidentiel sur les dysfonctionnements de leur ordre d’enseignement.

L’édition 2010 de la journée de l’enseignant a mis l’accent sur le rôle de l’enseignant dans la reconstruction post-crise. Quelle contribution peut apporter le formateur de l’enseignement technique à la Côte d’Ivoire post-crise?
La place de l’enseignant dans la reconstruction post-crise a été le thème choisi par l’Unesco cette année pour célébrer les ingénieurs de l’esprit que sont les enseignants. L’Unesco voulait à mon humble avis indiquer à nos autorités que pour reconstruire un Etat qui sort de crise, il faut investir dans les enseignants et surtout ceux de la formation professionnelle. Mais pour jouer leur partition, il faut que les enseignants eux-mêmes soient dans les conditions requises à cette fin. Or, au niveau de notre ordre d’enseignement, nous faisons face à des dysfonctionnements inacceptables. Et cela résulte du fait que notre secteur n’est pas une priorité au niveau de l’Etat. A ce propos, on relève d’emblée l’instabilité institutionnelle. Notre secteur en a souffert énormément. Nous avons été tantôt arrimés au ministère de l’Education Nationale, tantôt à l’Enseignement Supérieur. Et souvent même nous nous sommes retrouvés sans tutelle. Cela a fait qu’à notre niveau, il n’y a pas de mémoire. Et, c’est souvent un perpétuel recommencement. Pis, lorsqu’un ministre arrive, il est préoccupé à positionné ses hommes au détriment des ressources du milieu dont la promotion se fait au compte-goutte. Par ailleurs, le budget alloué à notre ordre d’enseignement est de 1,6 % du budget national. Cela indique clairement que la formation professionnelle n’est pas une priorité pour l’Etat Ivoirien. Nous voulons que l’enseignement technique soit une priorité nationale. Le nombre de jeunes sans emploi, sans formation est estimé à environ 5 millions. C’est une bombe sociale à retardement. Ne pas faire de notre département une priorité est une bombe qui va exploser dans les 10 ou 20 années futures.

A quelles actions vous attendez-vous ?
Pour nous, la première action à mener, c’est de mettre fin à l’instabilité institutionnelle de notre secteur de formation. En outre, il faut réhabiliter nos centres de formation en les dotant de matériels de pointe. Quand je prends l’exemple du maçon que nous formons, il n’entre en contact du ciment et de la truelle que lors de l’évaluation en fin d’année. Que fera-t-il lors de l’examen ? Si pendant l’année, il n’a pas manipulé le ciment, ce n’est pas à l’examen qu’il saura l’utiliser. Notre secteur est agonisant et ne souffre pas d’une maladie bénigne. Si l’on ne prend pas des mesures immédiates, notre système va tomber en désuétude. Et nous n’allons pas laisser cette mort programmée advenir. Nous allons nous dresser contre tous ceux qui ne vont pas faire de notre ordre d’enseignement une priorité nationale. Et ce message s’adresse principalement aux candidats du dernier tour de l’élection présidentielle.

Qu’attendez-vous de ces candidats que sont Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ?
Les programmes de gouvernement que les candidats Gbagbo et Ouattara nous présentent, me laissent perplexe quant à leur volonté réelle de faire de l’enseignement technique une priorité nationale. Dans leurs programmes, ces candidats ne sont pas profondément prononcés sur les actions à mener en faveur de notre secteur. C’est un appendice d’actions, de directives pour notre secteur qu’on perçoit parfois sur une seule ligne. Cela nous laisse croire que notre milieu n’est toujours pas une priorité. Or, c’est contre cet état de fait que nous nous élevons et protestons. Il faut que la Côte d’Ivoire s’appuie sur un enseignement technique fort pour sa relance post-crise. Chaque Ivoirien doit avoir une formation, un métier pour s’insérer dans le tissu économique national. Nous attendons des deux candidats du second tour qu’ils s’engagent dès leur accession à la magistrature suprême à faire prendre une loi d’orientation pour l’enseignement technique. Cette loi doit préciser clairement et sans ambigüité la gestion de notre ordre d’enseignement. Celui qui va s’engager dans la prise de cette loi, c’est celui à qui les enseignants du technique vont donner leurs voix. Celui qui va s’engager à réhabiliter les centres techniques existants, à en construire de nouveaux tenant compte de la carte démographique du pays et à accorder un point d’honneur à la formation des enseignants et qui va appliquer le profil de carrière intégralement, les acteurs de la formation professionnelle lui accorderont leurs suffrages.
Réalisé par M Tié Traoré

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