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Société Publié le mercredi 10 novembre 2010 | Le Nouveau Navire

Rue princesse de Yopougon : Dans l`univers des enfants de la rue

La rue princesse de Yopougon est un point chaud qui n`est plus à présenter. Tant sa réputation est grande au sein de la population ivoirienne, plus précisément au sein de celle vivant dans la capitale économique, Abidjan. C`est un véritable bazar. On y trouve un peu de tout, à bon marché aux magasins de produits vestimentaires, en passant par les bars et la nourriture (poisson braisé, alloco, frite etc) tout s`y retrouve, pour le bonheur des visiteurs. Au départ, haut lieu de distraction et de tourisme, la rue princesse était un espace qui donnait de la satisfaction à bien de personne tant elle était réputée pour être un milieu de procuration de gaieté aux noceurs et autres gangsters, drogués etc. Tout ceci donnait particularité à cette rue, contrairement aux autres grands points chauds connus tels les " Milles maquis " de Marcory " le terminus 40 "de Yopougon, le secteur de " Badaba bar " de Yopougon(SIDECI)… Dans ce sombre tableau, on trouve des personnes de toutes les classes sociales : les fonctionnaires, les déscolarisés, les drogués … de tous les horizons mais surtout des enfants. Ce qui parait à première vue intriguant. Qu`est ce qu`ils y font ? Comment s`en sortent-ils dans ce milieu gouverné par la perversion ? Afin d`apporter la réponse à ces questions, nous nous sommes rendus à " la rue princesse ", histoire d`entrer dans l`univers de ces enfants.

Que peuvent bien chercher des enfants dans un endroit si pervers ?
Sur les lieux, nous avons appréhendé trois types de vendeurs : les premiers sont des propriétaires de maquis, les seconds sont des vendeuses de poissons à la braise. Enfin, les derniers travaillent pour le compte des premiers cités. En longeant les trottoirs pour aborder les éventuels vendeurs, un client nous fait savoir que ces enfants sont pour la plupart des enfants de la rue. Parmi eux, nous avons fait la connaissance de B.D connu plus sous le sobriquet de D.G (déplacé de guerrier). Comme lui Ahmadou est vendeur de mouchoirs et bonbon sucette. Ces jeunes déplacés ont décidé de " se débrouiller " " Au début, je me rendais dans la rue pour des besoins précis .C` est pour des activités économiques que je tenais ce petit commerce. La journée, je vendais les mouchoirs et de l`eau appartenant à une dame. J`ai 100FCFA lorsque je vends pour 600FCFA. Il fallait alors vendre beaucoup pour pouvoir assurer la popote car ma tutrice me demandait de rentrer avec la somme de 500FCFA pour pouvoir dormir au moins sans inquiétude dans un salon ou nous sommes au moins 14.Notre mode de vie était si misérable et stressant que progressivement, j`ai choisi la vie de la rue à celle de la maison familiale parce que je la trouve si paisible " révèle D.G. Ahmadou soutient en outre que son oncle a refusé de payer sa scolarité après son échec à l`entrée en sixième. Etant à la maison, j`étais l`homme à tout faire de sa femme et je ne peux pas citer le nombre de fois qu`on me battait à longueur de journée. Je suis devenu enfant de la rue pour me débrouiller mais je considère cela comme un passe temps en attendant que des gens de bonne fois m`aide parce qu`ici on croise tout le monde .Comme vous le constatez, je ne suis pas paresseux la preuve est que je suis en train de laver les assiettes d`une vendeuse de poisson braisé pour avoir ma ration alimentaire de ce soir". Les gens ont "une Bad" (Ndlr: mauvaise) idée de nous mais je les rassure que nous sommes comme les enfants qu`ils ont chez eux et que c`est par manque d`affection et surtout à cause de la guerre que nous nous sommes retrouvés ici qu`ils n`aient pas peur de nous. En effet, les enfants de la rue sont confrontés souvent à des persécutions des policiers comme l`indique D.G.Ils nous prennent tous pour des drogués. Je côtoie ce milieu depuis 5ans et je n`ai jamais touché à la cigarette voire la drogue vous pouvez demander à "mon vieux père qui est là". C`est un passage obligé pour atteindre certains objectifs de ma vie. Ne voyez pas seulement le côté négatif parce que pour moi si tu réussis à tenir ici, c`est que tu peux tout faire dans la vie et je profite de l`occasion pour interpeller les gens de bonne foi à nous venir en aident car nous avons aussi notre place dans la société et qu`il nous fasse confiance ". Et c’est à ce niveau que le Bureau International catholique pour l`enfance doit mener des actions menées à l` endroit des enfants démunis. Que l`Etat pense à renforcer le programme d`insertion et de réinsertion des enfants de la rue car il y a beaucoup d`ONG mais ce phénomène reste d`actualité. Sont-elles là pour la forme ? Telle est la question.

Caroline Blekahi (stagiaire)
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