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Société Publié le mercredi 10 novembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Lettre ouverte au candidat Gbagbo (Par Eddy PEHE) : Et si l`étranger, c`était toi ?

Mon cher Laurent. Dans la droite ligne de mon collègue Akwaba Saint Clair, je t'adresse moi aussi cette lettre pour partager quelques idées avec toi. J'espère que tu t'es bien réveillé aujourd'hui et que tu garderas ton calme. Tu es chrétien, souffre donc que je t'appelle par ton prénom. Tu es candidat et tu cherches présentement des voix pour le deuxième tour, peux-tu bouder l'électeur que je suis ? Tu dis partout que tu es démocrate , souffre donc que je te dise sans faux fuyant ce que je pense. La liberté d'expression, tu connais ? Accepte, cher frère, que des voix autres que celles que tu voudrais entendre te parlent. Quand je t'entends parler parfois, je ris. Non de toi le Chef, mais de tes propos qui, je sais, n'engagent pas le malin politique qui se cache en toi. Au stade Houphouët-Boigny, le 29 octobre, et peut-être avant, tu avais dit aux Ivoiriens de choisir entre l'original que tu es et la photocopie que sont les autres. Tu es l'original de quel document ? Mais voilà que toi l'original, tu cours partout pour avoir aujourd'hui l'appui des photocopies. Dis-le moi franchement : croyais-tu vraiment gagner d'un coup au premier tour ? Si oui, alors tu as fait preuve d'une naïveté sans pareille. Si non, alors une fois de plus, tu auras pris les tiens pour des imbéciles. Tu viens de surprendre tes militants que tu n'as jamais dit que tu passerais au premier tour. Alors, d'où venaient les slogans "y a rien en face ! c'est maïs" au rythme desquels du dansais ?

Mon cher Laurent, Houphouët-Boigny, celui que tu as passé tout ton temps à vilipender et dont tu détruis l'héritage, disait : " La vraie école qui ne décerne pas de diplôme, mais qui forme de façon très pratique, c'est l'école de la vie ". Je pensais qu'après plus de 30 ans dans l'opposition clandestine puis officielle et 10 ans au pouvoir, tu aurais eu le récul necessaire pour apprendre les choses serieuses de la vie. Mais non, le pouvoir avec toi s'est réduit à un tryptique : Argent, Gloire et Femmes. Oui, tous ceux qui t'entourent se sont complu à amasser assez d'argent, à se mettre aux pieds les hommes et à multiplier les conquêtes féminines. L'historien que tu es devrait savoir que l'histoire de la Côte d'Ivoire n'a pas commencé en 2000 quand tu prenais le pouvoir. Tu dis qu'on ne t'a pas laissé travailler, mais depuis quand une opposition laisse travailler un pouvoir dont le programme ne convient pas au peuple ? As-tu laissé Houphouët-Boigny et Bédié travailler ? La guerre n'arrive dans un pays que quand les dirigeants sont incompétents, imprévisibles, sans objectifs. Si la guerre est arrivée en 2002, ce n'est point parce qu'on t'a jalousé, puisque tu n'as rien fait ! Personne d'autre n'est le parrain de la rebellion que toi-même. Et tu dois le savoir, sinon, tu dois expliquer pourquoi tu as fait échouer tous les autres accords pour réussir celui de Ouagadougou que toi seul et la rébellion avez négocié.

Mon cher Laurent, tes propres paroles te rattrapent. Tu disais que ceux qui te disputaient le fauteuil présidentiel sont des suppôts de l'étranger. Il va sans dire que ceux qui votent pour eux aussi sont des pions de l'étranger. Suivons ensemble : Tu as perdu, dit-on, dans les casernes. Cela reviendrait à dire que les militaires et toutes les Forces de Défense et de Sécurité ne sont pas patriotes, ni républicains, puisque pour ton camp, la République, c'est toi. Tu as perdu à Soubré, à Gagnoa, à Divo, à Issia… Ce qui voudrait dire que tes parents de ces zones sont des suppôts de l'étranger. Tu as perdu dans le Nzi Comoé, dans la région des Lacs et dans le Nord. Soit 60% du territoire qui est sous contrôle de l'étranger. Alors, toi le chef de l'Etat que fais-tu là ? Si, en plus de la rébellion qui occupe une partie du pays, la partie que tu diriges doit être elle aussi contrôlée par l'étranger, que reste-t-il de ton pouvoir ? Tu l'as perdu. Et ta guerre de libération est vaine. Parce que finalement l'étranger, c'est toi. Toi qui n'es plus des nôtres, parce que tu es contre l'envie de changement du peuple. C'est toi donc qui partiras, parce que tu empêches la démocratie et le développement qui sont les aspirations du peuple.
Tu vois bien, camarade Laurent, que ce discours sur l'étranger qui menace le pays est dépassé ! "Quitte dans ça", comme on le dit à Youpougon. Les temps ont changé, et le discours haineux et retrograde de tes hommes te feront perdre. Absolument.
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