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Économie Publié le vendredi 19 novembre 2010 | Cote d’Ivoire Economie

Assurances : un marché en plein dynamisme

© Cote d’Ivoire Economie
Assurances
Si le secteur des assurances affiche des résultats très prometteurs, sa marge de progression reste encore importante. Développement de l’assurance-vie, gestion des indemnités de fin de carrière ou encore couverture des risques agricoles sont autant d’axes de croissance pour un secteur qui a de beaux jours devant lui.

Le marché ivoirien des assurances se porte plutôt bien. Les 32 sociétés qui y opèrent ont réalisé en 2008 un chiffre d’affaires de 167,31 milliards de francs CFA. Soit une augmentation de 13% par rapport à 2007. Il faut dire que depuis quelques années, le marché est en constante progression, tiré par la branche Vie, dont le poids oscille autour de 40% dans ces résultats, année après année. « La possibilité offerte depuis peu aux banques, aux établissements financiers, aux caisses d’épargnes ainsi qu’aux institutions de microfinance de commercialiser à leurs guichets toutes sortes de produit d’assurance en respectant certains critères n’est pas indifférente à cette situation », soutient le directeur général d’une compagnie d’assurance-vie. Cette opportunité s’est accompagnée du développement de synergies entre ces structures et les sociétés d’assurances pour toucher le maximum de clients.

L’enjeu des indemnités de fin de carrière

Sociétés d’assurance et établissements bancaires ont, de plus en plus, partie liée. Si seuls les groupes NSIA de Jean Kacou Diagou et Atlantique de Koné Dossongui comportent des banques en leur sein – BIAO pour le premier et Banque Atlantique pour le second –, la plupart des compagnies d’assurance ont conclu des partenariats avec d’autres banques. Ainsi, divers produits d’assurances sont proposés à leur clientèle par les établissements bancaires. « Cette montée en puissance sur notre marché de la banque-assurance au cours des cinq dernières années alimente la bonne tenue de la branche Vie du marché », reconnaît Dicoh Balamine, le secrétaire général permanent de l’Association des sociétés d’assurances de Côte d’Ivoire (ASA-CI). Mais elle n’a pas encore donné sa pleine mesure. En cause, le taux très faible de rémunération de l’épargne que constitue l’assurance-vie, entre 2,5% et 3% en moyenne, contre 6 à 7% en France par exemple. « Il faut défiscaliser cette épargne pour inciter les populations à y recourir », prescrit-on du côté des assureurs, jetant une pierre dans la cour des pouvoirs publics.
« Assureurs et banquiers devront faire preuve d’un peu plus d’imagination et d’inventivité. Les uns et les autres doivent composer avec un marché de plus en concurrentiel qui leur impose de savoir innover », fait-on valoir côté de l’Administration. Et pour cause, on s’y désole qu’à ce jour, « les compagnies d’assurances ne soient pas encore parvenues à capitaliser la belle opportunité qui leur offerte par l’administration fiscale qui a consenti, à la demande de l’ASA-CI, à défiscaliser les indemnités de fin de carrière (IFC) ». En effet, les compagnies d’assurance ne sont pas encore parvenues à convaincre les entreprises de leur transférer la gestion de ces indemnités. Pourtant il y a là un fort potentiel de développement du marché à travers la souscription de nouveaux contrats qui augmenteraient leurs réserves techniques, confortant par la même occasion leurs capacités d’investissement.

L’ASA-CI entend donc travailler sur cette question durant les années à venir. « Elle participe du renforcement du développement de la branche Vie, qui est mobilisatrice d’épargne, et donc potentiel investisseur dans l’économie de notre pays », explique le secrétaire général permanent de l’Association.

Une forte concurrence en vue

Du point de vue de Kouamé N. Jean-Baptiste, directeur des Assurances au ministère de l’Economie et des Finances, les sociétés d’assurance, pour réaliser le potentiel du marché ivoirien, devront « pénétrer au besoin le mode de vie du client pour identifier ses besoins afin de lui proposer des produits dont le prix est à sa portée. Ensuite devront-elles utiliser les moyens les plus efficaces pour vulgariser ces produits et en assurer un service après-vente de qualité qui consiste ici, essentiellement, au paiement rapide des sinistres ». Tant la démarche vaut pour les assureurs, tant elle vaut, mutatis mutandis, pour le secteur bancaire. Un plus grand essor de l’assurance-vie est synonyme pour les banques de plus de ressources longues. Toute chose qui accroîtrait leur capacité de crédit. Mais, prévient Jean-Louis N’Gbesson, analyste financier dans un établissement bancaire étranger installé de fraîche date sur les bords de la Lagune Ebrié, « la concurrence va s’intensifier pour les deux secteurs. Il est parfaitement envisageable que la scène des assurances comme celle des banques ivoiriennes soit, à l’horizon de dix ans, très profondément recomposée autour d’une douzaine de leaders de taille continentale, et c’est à qui saura proposer aux assurables/déposants des produits et prestations globaux et originaux ». Et en la matière, notre expert pense que « l’assurance des risques agricoles, apte à stabiliser le revenu de l’agriculteur et à lui permettre de poursuivre son cycle de production, constituera une niche à fort potentiel ».

Les assureurs et leurs nouveaux alliés stratégiques, les banquiers, devraient donc se mettre en ordre de combat pour accroître le taux de pénétration de l’assurance pour les uns, le taux de bancarisation de la population les autres. Une gageure, en dépit de la belle forme du marché des assurances et du secteur bancaire ivoiriens.

Stéphane Amani
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