Malgré les barricades de fortune, les populations d`Abobo passent des nuits sous haute tension. Elles craignent chaque soir des attaques. Chacun préfère être éveillé pour éviter toute surprise.
Une même ville avec différentes réalités. Si les habitants de certaines communes de la ville d`Abidjan ont le sommeil paisible depuis le début de la crise post-électorale, les populations d`Abobo passent, elles, des nuits blanches. Elles redoutent des actes de vandalisme et des meurtres surtout pendant le couvre-feu. Et, la situation semble ne pas s`améliorer malgré la relative accalmie de ces derniers jours. « Nous n`arrivons pas à dormir la nuit. Si ce ne sont pas les forces de l`ordre qui troublent notre sommeil avec des tirs nourris en l`air, ce sont les alertes à coups de sifflets ou de casseroles qui perturbent notre sommeil », explique S. Kady, qui habite le secteur Marley situé juste derrière la gare d`Abobo. Témoins de plusieurs enlèvements de personnes, les populations ont entrepris de monter, elles-mêmes, la garde la nuit tombée. « Chez nous, le couvre-feu débute à 19h. Tout le monde rentre chez lui à cette heure. Les jeunes du quartier barricadent les voies d`accès et veillent au grain. Mais, ils sont le plus souvent pourchassés par des policiers, ou volent au secours des populations en cas d`alerte », renchérit la jeune fille. Une solidarité s`est ainsi créée entre les habitants. En cas d`approche des forces de l`ordre, qui constituent leurs bourreaux, il suffit de faire le maximum de bruits pour que toutes les populations sortent de chez elles pour assister à l`exaction. Ce qui décourage, le plus souvent, les agresseurs. « Nous restons éveiller jusqu`après la prière de 5h », précise S.K., un habitant. A Pk 18, ancien marché, ce sont les étables des vendeuses qui sont utilisées comme barrière de sécurité. Mais, la persistance de la crise commence à avoir des effets. Et la fatigue se fait sentir. « Comme on ne savait pas que la crise allait durer, tout le monde s`y mettait. Mais depuis un moment, ce sont les jeunes âgés de 17 à 30 ans qui veillent. Ils profitent de la journée pour dormir », indique Ahmed D. Même terrés chez eux, les habitants n`ont pas le sommeil. « Je n`arrive plus à dormir la nuit. A chaque fois que je ferme les yeux, je me dis qu`on peut venir casser ma porte et je perds mon sommeil », se lamente Armand K. Sur l`autre côté de la route, c`est tout un quartier, ``Bougouniki`` qui a déménagé pour échapper aux menaces des forces de l`ordre. « Ils disent avoir perdu trop d`hommes quelques mètres avant Unicafé au niveau de la station service Petroci. Selon eux, c`est dans le quartier que les auteurs du crime se cachent. Face à la menace de vengeance proférée par ces Fds, les habitants ont abandonné leurs maisons », raconte K. Rolande, qui a trouvé refuge à derrière pont, à quelques encablures de son ``ancien quartier``.
Sanou A.
Une même ville avec différentes réalités. Si les habitants de certaines communes de la ville d`Abidjan ont le sommeil paisible depuis le début de la crise post-électorale, les populations d`Abobo passent, elles, des nuits blanches. Elles redoutent des actes de vandalisme et des meurtres surtout pendant le couvre-feu. Et, la situation semble ne pas s`améliorer malgré la relative accalmie de ces derniers jours. « Nous n`arrivons pas à dormir la nuit. Si ce ne sont pas les forces de l`ordre qui troublent notre sommeil avec des tirs nourris en l`air, ce sont les alertes à coups de sifflets ou de casseroles qui perturbent notre sommeil », explique S. Kady, qui habite le secteur Marley situé juste derrière la gare d`Abobo. Témoins de plusieurs enlèvements de personnes, les populations ont entrepris de monter, elles-mêmes, la garde la nuit tombée. « Chez nous, le couvre-feu débute à 19h. Tout le monde rentre chez lui à cette heure. Les jeunes du quartier barricadent les voies d`accès et veillent au grain. Mais, ils sont le plus souvent pourchassés par des policiers, ou volent au secours des populations en cas d`alerte », renchérit la jeune fille. Une solidarité s`est ainsi créée entre les habitants. En cas d`approche des forces de l`ordre, qui constituent leurs bourreaux, il suffit de faire le maximum de bruits pour que toutes les populations sortent de chez elles pour assister à l`exaction. Ce qui décourage, le plus souvent, les agresseurs. « Nous restons éveiller jusqu`après la prière de 5h », précise S.K., un habitant. A Pk 18, ancien marché, ce sont les étables des vendeuses qui sont utilisées comme barrière de sécurité. Mais, la persistance de la crise commence à avoir des effets. Et la fatigue se fait sentir. « Comme on ne savait pas que la crise allait durer, tout le monde s`y mettait. Mais depuis un moment, ce sont les jeunes âgés de 17 à 30 ans qui veillent. Ils profitent de la journée pour dormir », indique Ahmed D. Même terrés chez eux, les habitants n`ont pas le sommeil. « Je n`arrive plus à dormir la nuit. A chaque fois que je ferme les yeux, je me dis qu`on peut venir casser ma porte et je perds mon sommeil », se lamente Armand K. Sur l`autre côté de la route, c`est tout un quartier, ``Bougouniki`` qui a déménagé pour échapper aux menaces des forces de l`ordre. « Ils disent avoir perdu trop d`hommes quelques mètres avant Unicafé au niveau de la station service Petroci. Selon eux, c`est dans le quartier que les auteurs du crime se cachent. Face à la menace de vengeance proférée par ces Fds, les habitants ont abandonné leurs maisons », raconte K. Rolande, qui a trouvé refuge à derrière pont, à quelques encablures de son ``ancien quartier``.
Sanou A.