Entre désolation, peine et espoir, plusieurs familles dont des membres ont été enlevés ou ont disparu racontent leur effroi et leurs peines.
Bientôt quatre semaines que ça dure. De nombreuses personnes sont victimes d'enlèvement, de disparition et de kidnapping.
Depuis l'instauration du couvre-feu par le président sortant Laurent Gbagbo, la veille du second tour de l'élection présidentielle, de nombreuses populations vivent la terreur. Et, ce ne sont pas des cas d'espèce qui manquent en la matière. Parfois, ces personnes disparaissent de la façon la plus rocambolesque possible. S. Aboulaye recherche encore son frère qui a quitté la maison la veille de la marche de libération de la Radiodiffusion et télévision ivoirienne (Rti), organisée par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et pour la paix (Rhdp), jeudi dernier. Après maintes prospections, une parole de son cadet lui trottine encore dans la tête. « Il m'avait confié qu'il y avait un recrutement au sein de l'armée. C'est depuis son départ pour ce rendez-vous que nous ne l'avons plus revu », se rappelle le grand-frère. Cette rumeur qui avait envahi la ville, avait permis à de nombreux jeunes de la capitale économique à se raser la tête, nous a-t-on rapporté, mercredi nuit. Soit quelques heures avant la marche. «Depuis samedi, nous n'avons aucune nouvelle de mon petit-frère», explique O. Bakary tout effaré et préoccupé à visiter commissariats, préfectures de police et autres lieux présumés de détentions de personnes enlevées. «Selon ce qui nous a été rapporté, relate-t-il, il était en train de dîner avec un ami, dans un maquis (Fokker 100) à Angré lorsque des éléments de la garde républicaine (Gr) arrivés dans un véhicule de type 4x4 leur ont demandé de les suivre.
Jusqu'aujourd'hui, nous n'avons aucune trace d'eux ». Son frère, O. Brahima est membre de l'Ong Alliance pour le changement (APC) d'Alphonse Soro et son ami, C. Aboulaye, est employé au conseil général de Korhogo à Abidjan. Certains parents d'un groupe de jeunes enlevés dans un kiosque à café en pleine journée à Abobo gare, deuxième arrêt, peuvent respirer un bon coup. Plusieurs parmi eux ont été retrouvés à la “centrale'' à Yopougon, selon les informations que nous avons reçues.
Sans toutefois plus de précision sur ce lieu. « D'après ce qu'il m'a dit, ils étaient internés à la “centrale'' à Yopougon et on demanderait aux parents de payer 20.000 Fcfa par personne », explique T.A., jeune fille proche de Salif, désormais en liberté. Mais, certains parents bien que conscients que le pire pourrait arriver préfèrent vivre d'espoir. « Nous n'avons visité aucune morgue ni Chu. Nous n'envisageons pas le pire et croyons qu'il est encore vivant », se convainc Bakary, l'aîné de Brahima, le regard perdu.
Sanou A.
Bientôt quatre semaines que ça dure. De nombreuses personnes sont victimes d'enlèvement, de disparition et de kidnapping.
Depuis l'instauration du couvre-feu par le président sortant Laurent Gbagbo, la veille du second tour de l'élection présidentielle, de nombreuses populations vivent la terreur. Et, ce ne sont pas des cas d'espèce qui manquent en la matière. Parfois, ces personnes disparaissent de la façon la plus rocambolesque possible. S. Aboulaye recherche encore son frère qui a quitté la maison la veille de la marche de libération de la Radiodiffusion et télévision ivoirienne (Rti), organisée par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et pour la paix (Rhdp), jeudi dernier. Après maintes prospections, une parole de son cadet lui trottine encore dans la tête. « Il m'avait confié qu'il y avait un recrutement au sein de l'armée. C'est depuis son départ pour ce rendez-vous que nous ne l'avons plus revu », se rappelle le grand-frère. Cette rumeur qui avait envahi la ville, avait permis à de nombreux jeunes de la capitale économique à se raser la tête, nous a-t-on rapporté, mercredi nuit. Soit quelques heures avant la marche. «Depuis samedi, nous n'avons aucune nouvelle de mon petit-frère», explique O. Bakary tout effaré et préoccupé à visiter commissariats, préfectures de police et autres lieux présumés de détentions de personnes enlevées. «Selon ce qui nous a été rapporté, relate-t-il, il était en train de dîner avec un ami, dans un maquis (Fokker 100) à Angré lorsque des éléments de la garde républicaine (Gr) arrivés dans un véhicule de type 4x4 leur ont demandé de les suivre.
Jusqu'aujourd'hui, nous n'avons aucune trace d'eux ». Son frère, O. Brahima est membre de l'Ong Alliance pour le changement (APC) d'Alphonse Soro et son ami, C. Aboulaye, est employé au conseil général de Korhogo à Abidjan. Certains parents d'un groupe de jeunes enlevés dans un kiosque à café en pleine journée à Abobo gare, deuxième arrêt, peuvent respirer un bon coup. Plusieurs parmi eux ont été retrouvés à la “centrale'' à Yopougon, selon les informations que nous avons reçues.
Sans toutefois plus de précision sur ce lieu. « D'après ce qu'il m'a dit, ils étaient internés à la “centrale'' à Yopougon et on demanderait aux parents de payer 20.000 Fcfa par personne », explique T.A., jeune fille proche de Salif, désormais en liberté. Mais, certains parents bien que conscients que le pire pourrait arriver préfèrent vivre d'espoir. « Nous n'avons visité aucune morgue ni Chu. Nous n'envisageons pas le pire et croyons qu'il est encore vivant », se convainc Bakary, l'aîné de Brahima, le regard perdu.
Sanou A.