Depuis l`instauration du couvre-feu, nous avons lancé l`opération «casseroles» et «sifflets». Elle consiste à monter la garde et à sonner la mobilisation de tout le monde en cas d`attaques de ces tueurs à gage. Nous en avons assez. Tant que la sécurité de nos époux n`est pas garantie alors nous allons continuer de bloquer l`abattoir», menace T. Karidja dont l`époux a été molesté puis blessé dans la nuit de mardi après la descente criminelle de cinq cargos militaires remplis d`hommes en armes. Des casseroles et des sifflets à la main, la foule de femmes grogne leur colère face à ce qu`elles qualifient de «boucherie» et de «mascarade planifiée» par ces hommes qui seraient des mercenaires recrutés par l`ancien président, Laurent Gbagbo. «Nous sommes inquiètes pour la vie de nos maris. Ils viennent travailler sans être sûrs de retourner à la maison. Il ne se passe plus de nuit sans que des hommes en armes tirent des coups de feu à tout venant. Nous sommes apeurées et terrorisées», lance Fanta C. au milieu de la masse des femmes rassemblées devant le portail de l`abattoir où les traces de balles sont visibles. Selon Amadou Ouanaré, secrétaire général adjoint du syndicat national des bouchers et assimilés de Côte d`Ivoire(Synaboaci), l`instauration du couvre-feu depuis le 27 novembre a été contre-productive pour la fourniture des marchés en protéines animales et il a été aussi une porte ouverte à la folie meurtrière d`hommes en armes. Il affirme que des démarches ont été entreprises auprès de Mme Gnamien Danielle, directrice de l`abattoir en vue de sécuriser les travailleurs de ce haut-lieu de vente de bétail. «Mais rien n`a été fait. Elle nous a répondu que notre sécurité constitue son dernier souci.
Donc, nous sommes livrés à nous. Même s`il est vrai que le couvre-feu est levé depuis mardi il n`en demeure pas moins que nous sommes toujours terrorisés par ces hommes en armes. Nos nuits sont écumées par des coups de feu tirés en air et des tirs de gaz lacrymogènes», raconte Amadou. Avec des moyens dérisoires, à l`abattoir, les femmes prennent en main leur sécurité et celle de leurs maris, en attendant que les Casques bleus se manifestent Moumini Kaboré a été tué par des hommes en armes. Dans la nuit de lundi dernier vers 1 h, le boucher de 32 ans et père de deux enfants se trouvait dans l`enceinte de l`abattoir, à Port-Bouët, lorsqu`il a été mitraillé par ces hommes aux visages encagoulés et vêtus de treillis noirs, selon les témoins. Avant lui, Sékou Coulibaly, boucher lui aussi a été froidement tué dans la nuit du 3 au 4 décembre (ce jour-là, Laurent Gbagbo prêtait serment après avoir été déclaré élu par le conseil constitutionnel, ndlr). Cette nuit-là, sept autres personnes ont été criblées de plombs passant de vie à trépas, selon nos interlocuteurs qui ont requis l`anonymat. «Après cette tuerie, nous avons pris les choses en main. La sécurité de nos maris est menacée.
Ouattara Moussa
Donc, nous sommes livrés à nous. Même s`il est vrai que le couvre-feu est levé depuis mardi il n`en demeure pas moins que nous sommes toujours terrorisés par ces hommes en armes. Nos nuits sont écumées par des coups de feu tirés en air et des tirs de gaz lacrymogènes», raconte Amadou. Avec des moyens dérisoires, à l`abattoir, les femmes prennent en main leur sécurité et celle de leurs maris, en attendant que les Casques bleus se manifestent Moumini Kaboré a été tué par des hommes en armes. Dans la nuit de lundi dernier vers 1 h, le boucher de 32 ans et père de deux enfants se trouvait dans l`enceinte de l`abattoir, à Port-Bouët, lorsqu`il a été mitraillé par ces hommes aux visages encagoulés et vêtus de treillis noirs, selon les témoins. Avant lui, Sékou Coulibaly, boucher lui aussi a été froidement tué dans la nuit du 3 au 4 décembre (ce jour-là, Laurent Gbagbo prêtait serment après avoir été déclaré élu par le conseil constitutionnel, ndlr). Cette nuit-là, sept autres personnes ont été criblées de plombs passant de vie à trépas, selon nos interlocuteurs qui ont requis l`anonymat. «Après cette tuerie, nous avons pris les choses en main. La sécurité de nos maris est menacée.
Ouattara Moussa