"Gbagbo est le père du multipartisme et de la démocratie en Côte d’Ivoire", aiment scander et brandir à ceux qui veulent l’entendre, les partisans de l’ex-président ivoirien qui a pris en otage tout un peuple et le Palais présidentiel. Et cela interpelle toute l’humanité qui se braque contre lui. La Banque Mondiale vient de fermer le robinet des financements des projets de développement ivoiriens. L’Union Européenne lui a fermé ses portes y compris son "gouvernement de kamikazes". La France, tutrice et marraine du pays à l’ONU voulant une expression démocratique, a demandé à Gbagbo de libérer le pouvoir, malgré tous les marchés qu’il a signés pour cette France de Nicolas Sarkozy. Mais Gbagbo veut suivre les fantasmes de son épouse Simone Ehivet, citée dans plusieurs sales affaires de crimes comme les escadrons de la mort, l’enlèvement et la disparition depuis 2004 du journaliste franco-canadien, Guy André Kieffer. Cette prêtresse vaudou (comme l’appelle le jeune journaliste-écrivain, André Silver Konan, dans son livre intitulé : l’Opposant historique), est une femme qui aime le sang. Donc, elle s’extasie quand le sang du peuple ivoirien coule pour le pouvoir de son époux. Elle aurait dit selon lebanco.net (un journal en ligne bien introduit), après la proclamation des résultats provisoires par la CEI à son époux : "Laurent, si tu acceptes ces résultats, c’est que tu n’es pas garçon". Alors le "woody" (garçon dans la langue Bété, son ethnie) de Mama (son village natal) veut prouver à sa "prêtresse vaudou" qu’il est "garçon". Ce, au détriment et à la souffrance du peuple pour lequel il disait combattre, Laurent Gbagbo se fait attribuer la victoire de Ouattara avec la complicité de son frère Paul Yao N’dré, président du Conseil constitutionnel, avant de se dresser contre toute l’humanité, confirmant ainsi, son titre de dictateur qui lui colle bien depuis son arrivée au pouvoir. Aujourd’hui, les Ivoiriens se demandent encore bien si Gbagbo a réellement aimé la Côte d’Ivoire et son peuple ? Ou encore, s’il a berné tout le peuple en lui disant "donnez-moi le pouvoir et je vous le rendrai". Il démontre ainsi que c’est pour le pouvoir qu’il lutte et non par amour pour le peuple. Car, l’amour du peuple s’exprime par l’acceptation de la volonté de ce peuple qui, lui, s’exprime dans les urnes. Gbagbo refusant les résultats des urnes, affiche donc sa vraie face : l’amour du pouvoir. Cet amour du pouvoir qui entraine incontestablement l’oppression du peuple, la dictature, la tyrannie et la mise en œuvre de tous les moyens pour le conserver. Gbagbo est-il démocrate ou "garçon" ? "Pour ceux qui ont suivi les développements de la crise politique et du conflit armé en Côte d’Ivoire sur la longue durée, et ne sont mus ni par une franche antipathie pour l’historien populiste Laurent Gbagbo ni par une sympathie pour l’économiste mondain Alassane Ouattara, encore moins par une quelconque perception angélique des Forces nouvelles de Guillaume Soro, l’identité des responsables de l’actuel pourrissement de la situation ne fait aucun doute. Mais ceux qui doivent en être convaincus, ce sont les citoyens ivoiriens qui ont voté pour Gbagbo le 28 novembre dernier, qui continuent à le soutenir aujourd’hui et qui se laissent abuser par les programmes de propagande de la Radio télévision ivoirienne (RTI). Ces Ivoiriens-là qui constituent une grosse minorité ne méritent ni diabolisation ni mépris condescendant. Il est urgent de les convaincre qu’ils sont en train de creuser la tombe de la Côte d’Ivoire qu’ils aiment tant", écrit Gilles Olakounlé Yabi, économiste et analyste politique indépendant, dans une analyse intitulée : "Faut-il détruire la Côte d’Ivoire pour montrer qu’on est garçon?". Il continue son analyse pour dire que : "Le second tour d’une élection présidentielle préparée pendant cinq ans a été organisé le 28 novembre dernier. Les conditions de la tenue de ce scrutin – notamment la présence de deux forces armées ivoiriennes sur le territoire – n’étaient certes pas idéales mais tous les acteurs politiques ont convenu de solliciter les suffrages de leurs concitoyens dans ces circonstances et sur la base d’une série de compromis imparfaits comme c’est le cas dans tout processus de paix. Sur le plan de l’organisation technique et logistique et des dispositifs visant à garantir la sincérité des résultats, l’élection censée sortir la Côte d’Ivoire de la crise a été l’une des plus crédibles du sous-continent subsaharien. Le président sortant Laurent Gbagbo en tête à l’issue du premier tour a perdu au second tour essentiellement, parce qu’il a réuni contre lui le Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara outrageusement dominant dans les régions du Nord du pays et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié solidement implanté dans les régions du centre et de l’Est. On peut disserter à longueur de journée sur l’inconséquence du vote régionaliste et ethnique et estimer que le candidat Gbagbo a été victime du poids démographique relativement faible de son électorat « captif » naturel lié à sa région d’origine et aux solidarités ethniques. Le fait est que les électeurs ivoiriens ont fait chacun, un choix et que leurs suffrages agrégés ont donné une nette majorité de plus de 54 % à Alassane Ouattara (…). La stratégie du clan Gbagbo est suicidaire. Seul contre la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne, les États-Unis et capable de refuser de prendre l’appel téléphonique de Barack Obama, Laurent Gbagbo a définitivement prouvé au monde qu’il était « garçon » comme on dit dans les quartiers populaires d’Abidjan. Simone Gbagbo aussi est indubitablement garçon. Chapeau bas. Il est temps de montrer qu’ils sont aussi capables de faire preuve d’humanité et d’empathie pour tous leurs concitoyens, du Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest. Faut-il vraiment plomber l’avenir de millions de personnes, de plusieurs générations d’un pays et d’une région juste pour gagner une place au panthéon des héros des luttes de libération africaines ?". Comme on le constate, Gbagbo et son clan n’aiment pas la Côte d’Ivoire. Sinon, ils auraient accepté le verdict des urnes. Sans doute qu’ils veulent ainsi gagner du temps pour couvrir les détournements colossaux, les crimes économiques et autres enrichissement illicites en conservant le pouvoir. La France, les USA, l’ONU, L’UE, la CEDEAO et l’UA sont mis devant leur responsabilité dans la lutte pour la démocratisation de l’humanité et dans la construction du village planétaire. Mondialisation oblige.
GUY TRESSIA
guy_tressia@yahoo.fr
GUY TRESSIA
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