Tristesse et désolation. C`est le décor que les Forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire ont semé hier au siège du Pdci à Cocody à l`occasion d`une opération de perquisition qu`elles ont diligentée dans ces lieux. Cette opération aurait causé la mort par balles réelles d`un militant, de 16 blessés, de plusieurs portés disparus et près de 71 arrestations dans le camp des militants du Rhdp qui s`y trouvaient. Après que les choses se sont calmées dans la maison du Pdci, nous nous sommes rendus sur le lieu du théâtre des opérations pour essayer de reconstituer les faits. C`est exactement à 10h 30 mn que nous nous sommes pointés à l`entrée principale dudit siège. Les forces de l`ordre qui s`y trouvaient nous ont catégoriquement empêché d`y entrer. Nous avons dû joindre notre informateur qui était à l`intérieur du siège pour lui dire que nous avons buté sur les Fds. Le général Ouassénan Koné qui était déjà sur les lieux nous a fait venir quelqu`un pour demander aux Fds de nous laisser entrer mais ça n`a pas été possible. Le général a dû se déplacer lui-même pour plaider afin que les 3 confrères et moi puissions enfin entrer à 10h 39 mn. Une fois à l’intérieur, nous avons constaté la désolation et la tristesse que les Fds ont semées. Nous avons fait le tour avec le général qui faisait le constat de tous les dégâts. En dehors de la porte de la salle du bureau politique et celle de l`ancien bureau du Secrétaire général du Pdci, toutes les portes du siège ont été cassées. Du bureau du prof Alphonse Djédjé Mady, au bureau de la présidente de l`Ufpdci et du président de la Jpdci en passant par les bureaux du ministre Maurice Kakou Guikahué, pour ne citer que ceux-là, ont été visités. Nous avons trouvé sur les lieux des traces de balles et de grenade dont l`une qui n`a pas explosé. Nous avons interrogé les rescapés (une dizaine) qui étaient encore sur les lieux. Ils nous ont fait savoir que les visiteurs ont fait une descente musclée entre 5h30 et 6 h du matin, pour disent-ils, perquisitionner le siège. "Nous avons été réveillés ce matin (hier) par les Forces de défense et de sécurité. Elles sont rentrées et nous ont fait savoir qu`elles sont venues perquisitionner. Nous avons demandé le mandat de perquisition. Elles nous ont demandé de sortir tous du siège et que le mandat se trouvait avec leur chef qui était dehors. Pendant que certains ont commencé à sortir, nous nous sommes rendus compte que la maison était totalement encerclée. Nous avons vu près de 9 cargos de Fds (gendarmes, policiers, militaires et Gr). Ceux qui étaient du côté de l`arrière cour ont chargé par des gaz lacrymogènes. Et lorsque nous nous sommes mis à courir, ceux qui étaient postés devant ont ouvert le feu. C`était donc la débandade. Certains d`entre nous ont réussi à sauter la clôture, d`autres ont été arrêtés. Tous ceux qui tombaient étaient également pris et emportés. Plusieurs autres encore sont portés disparus", nous a confié K, l`un des rescapés. Le jeune Ibrahim qui était visiblement traumatisé certainement par la balle qu`il avait encore dans son mollet nous a dit que son ami Sidibé Ibrahim dit ``Crimo`` a été abattu juste à côté de lui. "Ils ont tué ``Crimo``", le faisait-il savoir à tous. S.k qui a pu se mettre à l`abri nous a confié qu`il aurait vu plusieurs morts mais comme les bourreaux prenaient la peine de ramasser les corps et les emporter avec eux, on ne peut pas les trouver. Mais toujours est-il que plusieurs des militants qui s`y trouvaient seraient actuellement introuvables. Le Général Ouassénan Koné, qui a été rejoint peu après par le secrétaire général adjoint Coffi Benoît et Koffi Dogo, a fait le constat avec les Fds. Il a ensuite veillé à ce que tous les militants rescapés soient recensés avant de faciliter les conditions pour leur retour en famille à partir de 11h 38 mn. Les forces de l`ordre qui étaient encore en grand nombre sur les lieux ont confié au général Ouassénan qu`elles détenaient 59 militants à la préfecture de police. Mais selon une source bien introduite, il y aurait eu 71 détenus dont 16 blessés, y compris 5 femmes. Ces détenus seraient en train d`être entendus pour la rédaction de leur Pv aux fins de leur déferement à la Maca. La sécurité du siège a été confiée aux Fds par le général Ouassénan.
françois bécanthy
françois bécanthy
